Perdue dans les oliviers

Vendredi, première baignade en mer. Après le petit déjeuner copieux de notre hôtel, nous rejoignons la plage à pied en à peine 10 minutes. C'est une jolie plage de sable, presque déserte, avec sur le côté deux tavernes de poissons dont les terrasses surplombent les eaux transparentes. On est en juin et l'eau est encore fraiche. Après quelques brasses, nous nous installons sur le sable, les pieds caressés par les petites vagues et lisons tranquilles sous le soleil encore tiède de la matinée.

Rentrés à l'hôtel vers midi, nous rejoignons le village de Palekastro où nous mangeons des mezze grecs à la terrasse d'un café. Ensuite, on visite le très joli petit monastère de Moni Toplu puis continuons au nord vers les ruines d'Itanos. Cette ville disparue eut une grande influence dans la région à l'époque minoenne et elle a laissé son nom au canton. A présent, il ne reste que quelques pierres de ce qui fut une basilique. Au milieu, se promènent quelques chèvres. Les ruines se trouvent à l'extrême nord-est de la Crète. Tout autour, les rochers laissent place à des petites plages de sable paisibles ou quelques touristes profitent du soleil.

Nous redesscendons vers le sud mais nous ne faisons que "passer" à la plage de Vaï. Très connue dans la région car elle est au milieu d'une palmeraie (la seule de Crète), elle est aussi prise d'assaut par les touristes et le parking est payant ! Un peu plus loin, on prend une petite route de cailloux pendant quelques kilomètres avant d'arriver sur une autre plage, beaucoup moins mignonne, certes, mais beaucoup plus calme. C'est une longue étendue de cailloux qui laisse très peu de place à l'ombre, coincée entre deux gros rochers rouges. Elle a un aspect apocalyptique et en même temps magnifique. L'eau claire reste toujours un plaisir et nous profitons d'une rapide baignade. A Palekastro, nous buvons un verre en face de l'église. Je prend un "chocolate fresco" et cette boisson plutôt banale (du chocolat froid, un peu mousseux, avec des glaçons) me rappelle le voyage que j'ai fait en Grèce avec ma mère et ma soeur huit ans auparavant. Puis nous achetons du pain, du tatziki, du fromage de chèvre, etc. Ainsi, nous pouvons rentrés à notre hôtel et profiter de la soirée sur notre balcon, en regardant la mer et les oliviers.

Le lendemain, nous avons décidé de partir en balade. A midi (le temps de tout préparer), nous sommes dans le minuscule village d'Hohlakies pour parcourir les gorges qui mènent à la plage de Karoumes. Dans la première partie du trajet, notre chemin bordé de lavande et de buissons traverse les champs d'oliviers. Les gorges étant peu voire pas indiquées, il est très facile de se perdre parmi les multiples petits chemins au milieu des oliviers. Après quelques détours, nous arrivons tout de même à trouver le vrai départ de la balade et des gorges elles mêmes. A partir de là, nous suivons le lit d'un torrent à sec au creux de magnifiques parois rocheuses aux couleurs ocres broussailleuses. Nous marchons entre les cailloux et les larges buissons fleuris verts, mauves et rouges suivant du mieux que nous pouvons les flèches qui indiquent les passages praticables. Il est midi et le soleil tape. Heureusement, nous ne sommes qu'en juin et la température est acceptable, surtout avec mon chapeau, mes lunettes de soleil et le petit vent frais de la mer. Après une bonne heure de marche, la mer est enfin en vue. Nous déboulons sur un large champs de cailloux parsemé de petits buissons secs à travers lequel gambadent des chèvres farouches. De l'autre côté, la plage, un peu caillouteuse elle aussi, mais tout de même agréable, sauvage, balayée par le vent. A l'ombre d'un tamaris, nous mangeons les sandwichs préparés ce matin par la boulangère de Palekastro. Puis, bien sûr, nous allons nous baigner. Quel bonheur de nager dans une eau bleue, infinie, sur une plage sauvage et presque déserte. Même si malheureusement, et malgré la propreté de l'ensemble, il arrive de voir flotter des bouts de sacs plastic rapportés par les courants et qui rappellent la pollution humaine. Nous passons plusieurs heures à paresser sur la plage, protégés par nos timides tamaris, avec les chèvres pour unique compagnie. Puis arrive l'heure de repartir, après une dernière baignade nous repartons à l'assaut des gorges.

Le chemin du retour n'est pas plus difficile que l'aller, au contraire, le soleil est plus bas et il y a même des zones d'ombres. Nous avons l'impression d'aller plus vite. Le paysage est toujours magnifique, les chèvres, expertes de l'escalade, nous accompagnent tout du long. Mais cela se corse avec la partie dans le champs d'olivier. Nous avions l'espoir qu'au retour, on retrouverait plus facilement le chemin "officiel", mais malgré toute notre attention, il se semble se perdre et se diviser en dizaines de petits chemins. Nous suivons notre mauvais sens de l'orientation pour retrouver l'endroit où, en théorie, nous aurions garé la voiture. Mais, nous avons beau grimper, nous ne reconnaissons pas grand chose. Alors que l'on pense être sur le point d'arriver, j'ai une illumination : la petite église que l'on voit depuis tout à l'heure sur le flanc de la colline là bas, c'est là qu'on est garé ! En effet, on peut pratiquement voir la voiture. Maintenant, qu'on a un vrai point de repère, on coupe directement à travers le champs, sous les arbres au milieu de l'herbe rase. Après quelques talus et 5 minutes de marche, on arrive enfin... Le soir, épuisés, nous mangeons dans une taverne près de notre hôtel et rentrons sous le ciel étoilé.

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Arrivée en Crète

Nous arrivons le mercredi en fin d'après-midi, notre avion survole l'île au paysage escarpé et désertique, d'une couleur ocre, brûlée par le soleil. Nous atterrissons pratiquement sur la plage et l'on voit d'ailleurs la mer depuis le tarmac de l'aéroport. Les débuts sont un peu chaotiques, nous n'arrivons pas à retrouvé la voiture de location, puis le GPS que nous avons loué fait de la résistance,.Je n'arrive même pas à trouver Herakilon comme destination, il y a des problèmes de transcription et de langues et les villes semblent avoir de multiples noms, et de toutes façons, la rue de notre hôtel n'existe tout simplement pas dans la machine. Heureusement, le centre ville est petit et on s'en sort avec le plan du guide du routard.

Nous voilà donc en Crète. Héraklion est une sorte de grosse bourgade agréable. Le port vénitien est très joli, malheuresement gâché par de grands axes de circulations. En remontant un peu, on traverse les petites rues piétonnes animées, on prend un cocktail sur la place de la fontaine, puis on trouve un restaurant au calme et l'on dîne en terrasse : salade grecque, feuilles de vignes et fromage crétois. Autours de nous des chats à la fine silhouette se faufilent. En dessert, nous dégustons des oranges confites dans du miel, offertes par la maison !

Le lendemain, après le petit déjeuner complet de l'hôtel (thé, gâteaux, oeufs, fromage, pain, miel, confiture, ...) on quitte la ville en direction de l'est de l'île. Pour une fois, plutôt que de faire de l'itinérant, nous avons pris l'option sédentaire : une semaine sans un hôtel agréable perdu au fin fond de nulle part. J'ai choisi l'est car ça avait l'air moins touristique et tout aussi beau. Après une dure sélection qui m'a pris de longues heures à une période où j'étais censée réviser, c'est un petit hôtel près de Palekastro qui a été choisi. La route est relativement longue depuis Heraklion, nous nous arrétons à Aghios Nikolaos pour déjeuner. C'est un petit port mignon et touristique, nous mangeons une salade face à la mer. Tout au au long du trajet, la route est absolument magnifique, à certains moments, on longe la côte en admirant les abruptes falaises plongeant dans la mer turquoise et infinie. D'autres fois, on entre dans les terres à travers les hautes collines desséchées et recouvertes d'oliviers.

Nous arrivons vers 15h à notre hôtel qui se trouve bien au milieu de nulle part comme espéré. Il est en fait à quelques kilomètres de Palekastro pas très loin d'un autre village, vraiment tout petit. Nous sommes au milieu de l'oliveraie, dans un petit bâtiment discret et fleuri à 600m de la mer, que l'on voit d'ailleurs de notre chambre. Entre les oliviers, la piscine ombragée nous attend, un vrai petit coin de paradis en somme. Le soir arrive doucement, nous laissant le temps de nous baigner et de paresser agréablement. Pour le dîner, nous marchons jusqu'au hameau fait de jolies maisonnettes blanches dans les cours desquelles de vieilles crétoises en fichus noirs nous souhaitent la bienvenue. Le hameau est petit mais compte trois tavernes, preuve que le tourisme est passé par là, cependant, nous ne sommes qu'au mois de juin et presque les seuls touristes. Nous prenons un dîner fait de légumes farcis chez un restaurateur jovial, avec à nos pieds la longue plaine d'oliviers donnant sur la mer au loin.

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Week-End à Amsterdam 2

La journée de samedi commence tard elle aussi, le temps pour tout le monde de se lever, de se préparer, etc. Alice organise une fête le soir dans son appart pour son anniv et elle a quelques courses à faire. Reb, Seb et moi décidons d'aller visiter le troppen museum. Mais il est déjà près de 15h quand nous montons dans le tram. Le musée se trouve loin de chez Alice dans la partie est de la ville. Il s'appelle "troppen" ou en français "tropique" et présente en fait les cultures du monde et plus particulièrement des anciennes colonies néerlandaises. Il est fait d'une façon intelligente, avec honnêteté sans condescendance. On se prend de sympathie pour ses pauvres papous engrenés de force dans l'empire néerlandais, mais aussi pour ses femmes, mariées au pays à un homme jamais vu, puis envoyées à l'autre bout du monde rejoindre le mari inconnu qui travaille dans l'armée ou dans l'industrie du tabac.

Alice nous avait assuré nonchalamment que le musée se trouvait "à 10 min de l'école", mais il n'en est rien et comme, en plus, nous nous perdons, c'est pendant 30 min qu'il nous faut courir à travers la ville pour la rejoindre au "Lattei" avant le début de son spectacle. Dans ce charmant salon de thé, nous nous goinfrons de gâteaux et de chocolat chaud, puis Alice part répéter, et nous enchainons sur quelques plats indiens en guise d'apéritifs. Nous assistons à la deuxième partie du spectacle et donc à la pièce d'Alice une seconde fois puis nous rentrons tous à l'appart où doit se dérouler la soirée d'anniversaire. Nous sommes assez vite rejoins par les premiers invités et la soirée se lance dans un ambiance cosmopolite et musicale entre les bières et les salade de pâtes. On peut faire un peu connaissance avec les colloques d'Alice (enfin, ceux qui sont présents et qu'on a identifiés comme tels) ou avec les élèves de son école. Un peu fatigués, à 2h nous sommes couchés alors que l'on entend encore la musique et l'animation dans la pièce d'à côté.

Comme on pouvait le prévoir, le dimanche aussi commence tard pour nous. Vers midi, nous sortons tous à peu près du lit et organisons un peu notre journée. Il faut commencer par nettoyer ce qui reste de la fête, mais à plusieurs, on est rapidement débarrassé. Le ménage ayant réveillé notre fringale, nous sortons ensuite manger dans un café du Jordaan et goutons enfin aux fameuses croquettes néerlandaises. Puis on se prend des glaces le long des canaux en marchant vers le Tram. On se dirige alors vers le "root festival" à "Oester Park" dont tout le monde nous a parlé. C'est un festival de musique gratuit, une grande scène se dresse au milieu du parc entourée de multiples stands aux allures exotiques. On fait le tour tranquillement et, assis sur l'herbe, profitons même un peu du soleil quand il daigne sortir de derrière les nuages. Enfin on assiste au concert du soir où l'on croise plusieurs connaissances d'Alice. Il est environ 21h lorsque le festival se termine et comme tous les stands ont fermés, il nous faut retourner vers la ville pour trouver de quoi manger. On se décide pour un restaurant néerlandais pour avoir une idée de la cuisine traditionnelle. C'est plutôt bon, et je découvre que, bien cuisiné, le choux rouge peut être agréable. Enfin nous rentrons pour notre dernière nuit à Amsterdam.

Le lundi, nous devrions prendre notre train à 18h30 à Amsterdam mais nous avons d'autres plans. En effet, Seb a une amie qui vient d'arriver à La Haie et qui nous a proposé de venir la voir et nous avons remarqué que La Haie était une étape du trajet Amsterdam- Paris. Donc, nous voilà à midi à la gare pour prendre un train vers La Haie, avec l'idée de récupérer ce soir notre train en cours de route. Nous arrivons là bas à 13h et Julie nous attend. Nous tentons de ranger notre sac dans un des casiers automatique de la gare. Devant la résistance acharnée de la machine et ses multiples refus consécutifs, nous abandonnons l'idée et prenons le tram vers l'appartement de Julie. En fait, elle vient tout juste d'emménager le jour même et était encore ce matin à Dublin. Elle découvre donc la ville presque en même temps que nous. Elle vit un peu en dehors du centre dans un très mignon quartier plein de jolie petites maisons en briques toutes fleuries. Après avoir déposer notre sac chez elle, nous marchons vers la mer. On s'installe près du port sur la terrasse d'un café où nous dégustons notre repas du midi. A l'abri du vent, le soleil est agréablement chaud et l'on pourrait oublier que l'on est face à la mer du nord et non à la méditerrannée. Cependant, sur la plage, rare sont les courageux à se baigner et nous restons nous aussi prudemment habillés. Après un petit tour les pieds dans le sable, nous prenons le chemin du retour. A 19h, nous sommes sur le quai du Thalys dans la gare de "Den Haag HS " et nous voilà à nouveau traversant les longues plaines hollandaises d'éoliennes et de champs irrigués...

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