Arrivés à Séoul !
Après 8h de vol, où nous n’avons pas vraiment dormi, nous arrivons à Séoul. Nous prenons « l’Aiport Limo », service de bus qui nous amène dans la ville elle-même : l’avion a atterri à Incheon, à 50 km de Séoul. L’aéroport est sur une île et l’on traverse donc un large pont pour rejoindre le continent. Petit à petit, la ville commence à apparaître autours de nous, sous forme de grands blocs d’immeubles carrés. Le bus traverse maintenant de grandes avenues entourées de hauts buildings. Nous essayons de ne pas nous endormir et de rester concentrés pour ne pas louper notre station, j’essaye de suivre le trajet mais comme dit Sébastien : « On ne sait pas où on est et on ne sait pas où l’on va, donc c’est pas pratique ». Je n’ai même pas réussi à identifier si nous étions au nord ou au sud de la rivière.
Au bout d’un (long) moment, le chauffeur nous indique que nous devons descendre et nous aide à sortir nos bagages. Nous n’avons pas à attendre longtemps pour trouver un taxi. Une voiture s’arrête juste devant nous et nous fait signe de monter. On montre au chauffeur l’adresse du Google Office, où nous devons rejoindre Lois, la collègue de Sébastien qui va loger pendant deux semaines. Ce dernier parle anglais et est très bavard : il nous dit que la tour que l’on a indiqué a changé de nom, nous parle de la ville en général et nous donne même son numéro pour qu’il nous fasse visiter.
Nous voilà maintenant avec tous nos bagages devant une grande tour de bureaux. Sébastien me laisse en bas dans un coin pour aller à la recherche des bureaux google. Autours de moi, des hommes en costar vont et viennent, quelques femmes aussi, toujours très bien habillées avec tailleur et talons. Entourée de mes bagages, habillée d’une jupe d’été et avec ma tête de « mal dormi », j’ai totalement l’air d’un cheveu sur la soupe. Je reçois des regards curieux mais non hostiles, j’attends patiemment. Sébastien revient me chercher et nous montons dans le gratte ciel, on commence par se tromper d’ascenseur mais on arrive finalement à retrouver notre étage. Une fois là haut, on se sent un peu plus chez nous. Je rencontre les collègues de Sébastien et Lois qui propose de déposer nos bagages chez elle ce midi, c'est-à-dire bientôt. En attendant, la cafétéria étant déjà ouverte, nous allons manger accompagnés par des collègues. Depuis la tour, nous avons une magnifique vue sur la ville : elle s’étend à l’infini comme une mer urbaine laissant sur son passage des collines inhabitées comme des îlots de verdure. Devant nous, Namsan, « montagne du sud », point de repère dans la ville géante.
Lois vit près du bureau et possède une petite voiture dans laquelle nous avons réussi à mettre tous nos bagages. Arrivés chez elle, elle nous montre rapidement son appartement et retourne travailler. L’appartement est grand et luxueux, au rez-de-chaussée d’une très jolie résidence. Son fils et son mari étant absents, Lois vit seule dans ce grand espace. Un petit bureau nous sert de chambre et nous y installons nos affaires. La salle de bain est dans le couloir et nous est réservée car Lois en possède une dans sa chambre. Dans le salon, des photos de son fils en habit d’écolier, une très large télévision et un confortable canapé. L’appartement donne sur une belle terrasse en bois où nous pourrons profiter du soleil.
Pour le moment, c’est la douche qui est la bienvenue et après ça, nous ne résistons pas à la tentation de s’étendre quelques minutes. Évidemment, on s’endort presque instantanément. Cependant, on se force assez rapidement à se réveiller car c’est la meilleure façon de s’adapter au changement horaire. Nous sortons ensuite pour prendre un peu connaissance des rues aux alentours. Si, depuis le bus ou la voiture, Séoul parait un peu impersonnelle à travers ses grandes avenues et ses hauts immeubles, quand on la traverse à pied, on prend plus conscience de son identité, de sa vie grouillante. En marchant le longs des trottoirs, on oublie rapidement les 4 files de voitures qui vrombissent à quelques pas et l’on porte son regard sur les façades : suite de petites boutiques, restaurants et cafés. Le quartier où nous allons vivre est résidentiel et peu touristique. Les rues sont découpées à angles droits ce qui n’enlève rien à leur côté « labyrinthe ». Depuis la grande avenue, partent des allées plus étroites qui semblent ne jamais se terminer, elles même entrecoupées de centaines de petites rues et bardées de fils électriques. Nous prenons un verre dans un café climatisé qui passe de la chanson française classique comme musique de fond. Je bois un thé glacé au citron avec une sorte de cheesecake à la patate douce. On achète ensuite dans un supermarché local de quoi manger pour ce soir : une barquette contenant ce qui semble être un plat à base de porc.
On rentre et l’on profite de la terrasse dans la douceur de la fin d’après midi. On s’endort ensuite devant la télévision coréenne en attendant Lois. Elle rentre vers 20h30 et a déjà dîné avec ses collègues, elle nous montre un peu comment fonctionne la cuisine (et la machin à riz) et nous accompagne lors de notre repas.
Après cela, nous nous écroulons épuisés et passons notre première nuit en Corée…
Etape Helsinki
Me voilà à l’hostel Academica de Helsinki. Dans quelques heures je serai dans l’avion pour Séoul. Demain matin, ou plutôt cette nuit à l’heure européenne, j’arriverai, fatiguée et jetlagguée dans la grande ville…
J’ai profité de l’après midi d’hier pour visiter un peu ville sous l’air frais du nord. Beaucoup de touristes, et pas mal d’asiatiques dans les larges rues au massives architectures au croisement de la Russie et de l’Europe du nord. Les nouvelles lignes low cost ouvertes vers l’Asie ont sans doute fait d’Helsinki une ville de transit, porte vers l’Asie ou vers l’Europoe…
Adieu Irlande !
Me voilà à la veille de mon départ d’Irlande…
Samedi matin à 7h30, je serai dans l’avion pour Helsinki, étape de mon périple vers la Corée. Petit retour sur ces deux années. Il y a presque deux ans j’arrivai à Dublin. Je ressentais, dans l’avion Ryanair décollant de Beauvais, la même excitation que celle qui m’étreint maintenant à l’idée de mon prochain départ. Sébastien m’avait précédé de quelques jours et il nous avait déjà trouvé un toit. Je faisais ma première expérience des bus dublinois et je traversais pour la première fois les rues de cette ville que j’allais apprendre à connaître. Il faisait très beau, et chaud, mon sac était lourd et ma robe pas pratique.
J’ai tout de suite apprécié la maison de Coolock. Bien sûr, je ne le savais pas encore, mais Coolock n’est pas le quartier le plus agréable de Dublin : excentré, industriel et un peu vide. Mais la maison en elle-même était agréable. Notre chambre en particulier, au dernier étage, éclairée par un velux avec vue sur le ciel. Le premier étage était occupé par Maria et Peter qui furent nos colocataires pendant 8 mois. J’ai revu Maria cette semaine dans cette même maison : elle savait que je partais et nous avait donc inviter à manger Sébastien et moi. Le jardin derrière la maison s’est transformé en jungle mais tout le reste semblait identique. En revoyant la cuisine aux senteurs espagnoles d’huile d’olive, je me suis rappelée toutes nos soirées durant cette première période : la soupe que je préparais à l’avance en regardant Friends, le sol glacé du rez-de-chaussée, le minuteur oublié sur le frigo… Maria quitte la maison mais pas l’Irlande : elle s’installe enfin avec son copain Phillip après moult ruptures et réconciliations dont nous avions été pendant un temps les témoins et conseillers. Peter s’apprête, lui, à partir pour Londres. Nous avions emménagé à la même date et bientôt aucun de nous ne vivra plus ici.
Notre premier mois en Irlande avait été euphorique. Nous ne savions pas à quoi nous attendre, nous étions prêts à aller distribuer le « Herald AM » sur O Connell Street le matin, ou ramasser les verres dans les pubs, même si, j’avoue, ce n’était pas notre priorité. Nous avons commencé par des cours d’anglais : premier contact plutôt agréable avec le pays. Cours le matin, après midi passés à visiter ou à se reposer. Prises de nos premières habitues culinaires avec le menu « Waffle de pomme de terre et œufs sur le plat » et pour le sandwich en ville, indispensable baggel. C’est à reculons que nous rentrons nous occuper de nos affaires en France début octobre.
Nous revenons plein d’entrain et d’énergie pour la partie la plus excitante mais aussi effrayante, la recherche d’un emploi et le début de notre « vrai » vie en Irlande. Sébastien, encore plus que moi, ne savait pas à quoi à s’attendre et aborde la recherche avec un esprit très ouvert. En moins d’une semaine, il trouve un emploi comme support technique chez HP, où il apprend en fait qu’il travaillera pour CPL et dans l’équipe Total. Drôle de reconversion après prof de français mais le boulot est beaucoup moins stressant.
Pour moi, c’est un peu plus compliqué : je voudrais travailler dans une boite de développement informatique mais je n’ai pas d’expérience. J’envoie mes CV à tout va sans jamais recevoir de réponses (chose très angoissante). Alors j’ouvre mon choix, je cherche aussi des postes dans l’accueil, je demande des stages… Je m’engage dans une association de recyclage d’ordinateur, Camara (engagement intense mais court…) et c’est là bas que je reçois « l’appel » : j’ai enfin un entretien. Toute stressée et bien habillée, je me rends à Swords, au milieu de nulle part, dans l’Aerside business parc. Une semaine après, (une semaine c’est long), j’envoie un mail et apprend, seule dans ma chambre à Coolock, que je suis prise : 3 mois, après on verra. C’est le début d’une histoire qui n’est toujours pas finie entre moi et ce que je découvrirai être une toute petite entreprise qui vend son « booking engine » à travers le monde. En deux ans, je suis passée de la jeune stagiaire à la développeuse chevronnée (il n’y a plus que 3 développeurs à Dublin alors…) et je vais même continuer à travailler depuis la France en « part time » et télé travail.
Le reste de l’année se déroule bien. Noël est douloureux car on le passe séparés, mais en janvier la bonne nouvelle tombe : Seb est pris chez Google. Mon boulot à moi aussi se passe bien et fin février j’obtiens un « vrai » contrat (entendez CDI). C’est le « rêve irlandais » qui se réalise, et on décide bientôt de démanger dans un appart à nous dans le centre ville. Ca rapprochera Seb et j’ai moi-même laisser tomber le douloureux bus 43 (attentes dans le froid de l’hiver) pour la gentille Mimi-cracra qui nous sert de voiture.
Il y a l’excitation de la recherche d’un logement, la promesse des visites à venir rendues possible par l’appartement 2 pièces, le printemps qui est magnifique. Et pourtant, le mois de mai passé, on rentre dans la période qui sera pour moi la plus difficile. Le magnifique printemps laisse la place à un été désastreux, vraiment le pire été que je n’ai jamais eu. Et puis, la première année se termine et la date à laquelle nous aurions dû rentrer arrive. J’ai accepté en février de rester un an de plus après que Sébastien ait été pris chez Google. Mais je commence à ressentir le « mal du pays » et même si j’apprécie mon boulot j’ai comme un sentiment de stagnation. Heureusement, les différentes visites pendant l’été puis le retour bref en France en septembre suivi du voyage en Espagne me donne la force d’affronter une seconde année.
L’automne commence par l’échec de ma candidature chez Google. Je m’en remets vite et maintenant que mon avenir est clair, j’organise le mieux possible mon année. Pour éviter de prendre 5 nouveaux kilos (c’était déjà trop tard pour les 5 premiers), je m’inscris dans une salle de sport avec piscine et prend la décision d’aller nager toutes les semaines. Dans la veine des activités, le groupe de théâtre Google commencé en été prend de l’ampleur et on parle de monter une pièce. Et pour continuer dans cet esprit, je m’inscris au deuxième trimestre à un cours de dessin. Tout ça plus rapidement la perspective du voyage en Corée et, bien sûr, de mon retour fait que l’année sera très agréable.
Maintenant, je pars, j’ai devant moi un mois en Corée, puis le retour en France. Il y aura bien sûr la douloureuse séparation d’avec Sébastien qui reste encore au moins quelques mois en Irlande. Mais bon, il a déjà pris ses billets pour rentrer sur Paris un week-end sur deux, et on survivra ! Je pense déjà à mon retour à l’université, à mon avenir entièrement ouvert. Je rentre avec un anglais courant, deux ans d’expérience significative et même un boulot. Je reprends la fac tout simplement car ça m’intéresse mais je reste libre et ait devant moi de nombreuses possibilités, en France, ou ailleurs…
Alors, adieu Irlande, adieu Dublin, adieu Penneys et Henry Street, adieu bagels, adieu Swords, adieu Café Kenya, adieu St Stephens’s Green et Grafton Street, adieu le temps qui change et les saisons qui n’existent pas, adieu enfants aux yeux torves du parc en face de chez moi, adieu tour bizarre, adieu Howth, Sutton et Malahide, adieu Mimi-cracra et conduite à gauche, adieu Irlande !
Mon seul regret : je n’ai pas vu les Cliffs of Mohers !