Internationale Saint Patrick et concours de poèsie
Message dédicacé à Alice : pour te redonner ta joie de vivre, on t'attend quand tu veux en Irlande !
Il y a deux semaines, c’était la saint Patrick, la fête nationale irlandaise. Trop lève tard, on a vu le défilé à la télé sur Euronews. Mais on a rejoint le centre-ville en fin d’après-midi pour profiter de la fête. Car ici, la fête nationale, c’est vraiment une fête ! Tout le monde est dans la rue, le visage peinturluré de vert, avec des grands chapeaux et des fausses barbes (sorte de déguisement irlandais traditionnel). Le temps aussi est irlandais, sous un vent pluvieux, la Liffey tremble sous les ponts. Il n’est pas encore 9h, mais de nombreux irlandais sont déjà bien éméchés, ils chantent en dandinant sur les trottoirs. Temple Bar, plein de monde, s’est transformé en marée humaine verte internationale. On croise un groupe de jeunes espagnoles maquillées aux couleurs de l’Irlande et chantant en chœur dans leur langue natale. Au pays de la Guiness, tout est bon pour faire la fête et le jour de la saint Patrick, tout le monde est un peu irlandais. Pour nous, la soirée se terminera au « Hard Rock Café » en compagnie d’un collègue italien de Seb et d’amis à lui venu de Naples. Malheureusement, le feu d’artifice prévu le dimanche soir a été annulé pour cause de mauvais temps.
Le week-end suivant, il fait beau et on profite du centre-ville. Petite folie : on achète une Nitendo DS !
Jeudi soir, on a passé la soirée avec des Googleurs dans un très bon restaurant (comme quoi ça existe, même en Irlande). C’est Emma, collègue « Ad-Words » de Sébastien qui a apporté le piquant de la soirée. Nord-Irlandaise, la guiness et son esprit distrait lui ont fait oublier le chemin de chez elle. Nous avons tournés pendant des heures dans le sud de Dublin à la recherche de son appartement, ma petite voiture pleine de monde et moi au volant (seule personne sobre). Je suivais difficilement les indications contradictoires et multilingues d’Emma et de Sébastien qui regardait une très grande carte toute déchirée et pas très claire. Le fou rire s’est ensuite répandu dans la voiture quand j’ai commencé à déclamer, comme un chauffeur de Dublin Tour « Dublin by Night, on your left, you will see the St Stephen Green Park and then on your right the Trinity College, … , and now again St Stephen Green from the other side ! ».
C’est bien tard que nous avons rejoint notre maison tout au nord et c’était bien difficile de se lever le vendredi matin. Mais vendredi, c’était aussi un grand évènement ! J’avais rendez-vous après mon boulot à Dun Laghaire (prononcez Donne Laory) au sud de Dublin pour recevoir mon premier prix de 1000 euros pour mon poème. Réception assez classe à la mairie, chaque poète passe à son tour lire son poème dans sa langue natale. On écoute donc les étranges sonorités de l’Irish et du gallois en passant par le polonais et le suédois. Je lis mon poème moi aussi, du mieux que je peux, et je reçois fièrement ma petite plaque de métal gravée et mon chèque ! Coïncidence notoire, la gagnante du second prix s’appelle aussi Viviane. Elle ne vit pas à Dublin mais à Perpignan où elle a entendu parlé du concours à la médiathèque. Elle a profité de la remise des prix pour venir passer un long we à Dublin. Après la remise des prix, buffet irlandais (« chicken wings » et « onion rings »), on discue pas mal avec cette autre Viviane. On la raccompagne d’ailleurs à son hôtel en fin de soirée.
J’espère que le magnifique temps de ce week-end lui aura fait oublier le froid glacial de vendredi, en tout cas, nous, on en a profité !
A propos, voici mon poème :
Ombres
Il fait froid et mon coeur pleure Dans la nuit vide de la ville.
Mes lèvres glacées, la rue morte, Et ton corps échappé.
Les murs, les murs s'étirent Sur la route rugueuse.
La Lune, cachée, le ciel, Noir sous les réverbères, A perdu ta figure Dans l'ombre de la nuit.
Fins de semaine
Le jour le plus agréable de la semaine est sans conteste le vendredi. Surtout quand on s’approche de 18h, ou même de 17h30 et qu’il est temps de quitter le bureau et de commencer le week-end.
La semaine dernière, le week-end a été particulièrement agréable. Le vendredi, j’ai rejoint Seb en ville pour un film qui s’est révélé plutôt moyen mais en rentrant à la maison j’ai eu une bonne surprise : une lettre d’un concours de poésie auquel j’ai participé en octobre dernier, j’ai gagné le premier prix !! Je dois me rendre fin mars à la remise des prix pour lire mon poème et récupérer mes 1000 euros (et oui, quand même !). Ce concours, organisé en Irlande, est international et j’ai bien sûr participé dans la catégorie « français ». Seb était très jaloux car il avait aussi envoyé des poèmes, que je jugeais meilleurs, mais qui ont perdu… Comme dirait ma mère, pour ceux qui ne lisent pas de la poésie contemporaine au petit dej, mes poèmes, plus classiques, sont plus abordables.
Le samedi, je me réveille donc aux anges et un soleil radieux brille dans le ciel. Le temps fut si agréable qu’on se serait cru au printemps. On est allé en ville à l’échange linguistique japonais (comme souvent) qui s’est prolongé par un resto chinois. Puis, profitant du soleil, nous nous sommes baladés en ville. Les journées qui rallongent, l’argent gagné inopinément, tout ça m’a donné envie de faire du shopping, activité à laquelle je ne me livre que rarement mais qui reste très agréable. Il est une boutique tout à fait incroyable à Dublin : Penneys, où l’on doit absolument éviter le rayon chaussure si on ne veut pas craquer direct. D’un autre côté, les prix sont si attrayants qu’on ne risque pas de se ruiner. Samedi dernier, j’ai trouvé de magnifiques chaussures rouge à talon, genre chic, à seulement 5 euros, mais aussi une jupe à 9 euros, une autre à 13 et un haut à 11 euros… La semaine d’avant, tenez vous bien, j’avais acheté des bottes à 9 euros (non, vous ne rêvez pas) et des ballerines à 5. Je sens que cela va en motiver certaines pour me rendre visite…
Pour terminer l’après midi, un thé earl grey dans un café « Insomnia », soleil couchant sur Henry Street puis bus 27 jusqu’à chez nous. Soirée tranquille de samedi soir, petit repas à deux, dernier épisode de nos séries préférées (Lost, Prison Break ou Desperate Houswives), lecture et sommeil réparateur. Le dimanche, le soleil s’est un peu caché, mais la température encore clémente et l’absence de pluie nous pousse à faire une petite balade. Je conduis la Nissan tressautante, dont j’ai maintenant l’habitude car depuis que Seb travaille chez Google, je l’utilise tous les matins, et direction le nord de la ville. Je montre à Seb la « business area » où je travaille puis nous prenons la route de Malahide pour faire un tour sur la plage. En ce dimanche après midi, nombreux sont les irlandais qui ont profité du relatif beau temps pour sortir faire un tour. Les enfants de tous ages cours entre les dunes à l’herbe jaune, le vent et le sable dans les cheveux. Nous marchons tranquillement sur la plage où les longues étendues claires et la douce odeur du sel nous rappellent les marées normandes. Nous ne sommes qu’en février et après le vent encore très froid de la mer, un thé chaud est de nouveau appréciable.
Le lendemain, c’est lundi et il pleut. La semaine qui suit est rude et je travaille beaucoup. Pour ceux que ça intéresse, et qui comprennent, je devais mettre en ligne un groupe de sites pour un très gros client sur lesquels je travaille depuis plusieurs mois (jusqu’ici, tout le monde comprend). Mais la veille, j’ai appris que le site ne serait pas hébergé sur nos serveurs et que le langage que j’avais utilisé, le jsp, ne serait pas accepté par ces imbéciles d’eircom (le serveur du client) et que donc je devais tout reprogrammer en asp. Vous n’avez rien compris à cette dernière phrase ? Ce n’est pas grave ! Le point essentiel est que j’ai du faire des journées de plus de 10h mercredi et jeudi, à la fois stressantes (même si rien de tout ça n’était de ma faute) et très fatigantes. Enfin bon, en conclusion, le site a été mis en ligne avec deux jours de retards (seulement 2 jours, grâce à moi) et que j’ai gagné avec ce projet la confiance de mon équipe et de mon manager. Cerise sur le gâteau, le client a été très content de mon travail et j’ai reçu 6 bouteilles de vin de sa part en guise de remerciement. Ca vaut le coup de travailler pour des hôtels de luxe !
Ce week-end-ci, le temps a été plus irlandais, mais on s’est bien reposé (vive les week-end à ne rien faire !!) et on a vu un beau film : Blood Diamond.
Fantastic'Art 2007 : journée du samedi
Kilomètre 31
On aurait pu penser, à lire le résumé, que ce film n’avait vraiment aucun intérêt. Et on est donc assez agréablement surpris par ce petit thriller mexicain, qui, certes, manque cruellement d’originalité mais qui se laisse regarder et dont la fin est plutôt réussie. En conclusion : pas trop mal !
The Great Yokai War
Cette année, le seul film de Miike était hors compétition. Comme à chaque fois, on ne savait pas à quoi s’attendre mais sans doute pas à ça ! On n’avait à peu près tout vu chez Miike, des films de Yakusa aux fables fantastiques étranges en passant par l’horreur et le gore pur, mais on n’avait pas encore vu de films pour enfant… Je précise que cela reste un film pour enfant assez étrange et très Miikéun, mais tout de même un film pour enfant. Le héro a d’ailleurs à peu près 8 ans et se bat contre les esprits du mal en compagnie de Yokai, êtres pour le moins étranges. Film plaisant mais sans doute plus facile à apprécier quand on a une véritable bonne connaissance des croyances et esprits japonais…
Hommage à Irvin Kershner suivi de Black Sheep.
Pour être sûr de pouvoir assister à cette séance, nous avions snobé Cry Wolf, ce qui nous a permis de rentrer ranger et prendre toutes nos affaires au chalet et d’arriver à l’avance pour la séance suivante.
Après le beau discours d’Irvin Kershner sur l’émotion partagée au cinéma, la séance de Black Sheep a commencé, illustrant parfaitement son propos. En effet, quand Irvin Kershner a parlé du plaisir du réalisateur d’entendre rire les spectateurs, cela aurait pu directement visé Jonathatan King, réalisateur de Black Sheep.
En effet, celui-ci a du être ravi d’avoir à faire à un public tellement acquis à sa cause des moutons mutants. Toute la semaine, les festivaliers avaient attendu avec impatience le film, comptant même les moutons des autres films. Durant le générique de début, on entendait déjà des bêlement venant de la salle suivis de rire fusés. Le film a, sans surprise, gagné le Prix du Public, ainsi que le Prix Spécial du Jury, à égalité avec Fido. Il faut dire que son humour ovin était tout à fait hilarant, l’inscrivant dans la juste descendante de Brain Dead ou bien même Evil Dead.
Les spectateurs ont non seulement ri, mais aussi applaudi à plusieurs reprise durant le film devant les scènes de moutons carnivores dévorant les humains. Le réalisateur s’est vu demander plusieurs autographes à la fin de la séance et des applaudissements l’ont accompagné lorsqu’il quittait la salle. Un film dont on attend maintenant avec impatience la sortie en Nouvelle Zélande puis en France, pour sans doute le voir devenir culte !
Petites phrases cultes signées Black Sheep :
« - Bon, cette fois tu m’écoutes et tu ne refais pas le coup de la ferme aux saumons ! - Quoique tu puisses dire : ces poissons sont morts libres !! »
« - Je me suis fait mordre par un hippy bizarre qui ressemblait à un mouton. - Oh non ! Tu vas devenir l’un d’eux !! - Quoi ? Un Hippy ?!!!? - Mais non un mouton ! - Ouf… »
Et sur cette belle réussite, nous terminons notre festival, il continuait bien sûr le dimanche, mais nous devions rentrer le samedi soir, car le dimanche c’était l’avion pour l’Irlande. Nous avons tout même vu 9 des 10 films en compétition, dont les 3 trois qui ont gagné et qui sont aussi les 3 à retenir : Fido, Black Sheep et Den Brysomme Mannen.