De l'hésitation d'une étudiante millitante
Si vous êtes étudiants et que vous n'en avez pas entendu parler c'est que vous vivez dans un bunker et que vous suivez les cours par correspondance. Je veux bien sûr parler du CPE.
Aujourd'hui, il y avait une grande manif, j'ai longtemps hésité à savoir si j'y allai ou pas.
Pourquoi n'y serai-je pas allée ?
Depuis lundi ma fac est bloquée. Ce moyen d'action, que je ne connaissais pas, me révolte et va contre toute ma philosophie démocratique et non violente. En effet, un blocage c'est violent en soit, on force des gens à faire (ou plutôt ne pas faire) quelque chose qu'ils ont légitimement le droit de faire, càd aller en cours. Et puis j'ai appris à connaître les AG : grande réunion dans des amphis ou tout le monde crie en lançant des "ouaiss" et des "ouhhh" et où on finit par voté à main levée à 1000 des décisions qui concernent tous les étudiants. C'est à peu près à l'opposé de l'idée que je me fais d'un débat calme et posé ou la réflexion commune amènerait à une prise de décision libre et réfléchie. Je ne sais pas si cela est possible avec les étudiants, je commence à en douter... En tt cas, en allant à la manif, je serai forcée de côtoyer les "bloqueurs" et de leur donner implicitement raison.
A vrai dire, je ne crois pas que cela serve à grand chose. Objectivement, je ne vois pas pourquoi Villepin retirerai le CPE, il ne s'en ferait pas plus aimer des étudiants mais par contre perdrait toute l'estime que peuvent avoir pour ui les gens de droite...
Je ne suis pas d'accord avec la contestation telle qu'elle est faite dans sa majorité. Je suis contre le CPE, mais je me méfie grandement des mouvements de masses. J'ai remarqué que ce matin à l'AG, lorsque qqn terminait de parler et que des gens l'applaudissaient, mes mains, sans contrôle de mon cerveau, se mettaient machinalement à battre l'une contre l'autre, et cela, même lorsque j'avais trouvé le discours profondément débile. Quels slogans aurai-je été amenée à crier ? A qui ou à quelles idées m'aurait-on identifier ? Moi, en fait, je pense que la seule façon de faire "retirer" le CPE, c'est de proposer autre chose, mais ça il parait qu'on verra "plus tard".
Dans ce cas, pourquoi y serai-je allée ?
Dans le fond, je suis plutôt contre le CPE
En allant à la manif, j'aurai pu prouver que même en ne bloquant pas on peut se mobiliser, ce que d'ailleurs, je crois tout à fait. Le blocage vient selon moi d'un grand manque d'imagination et aussi d'un désir de certains de prouver qu'ils font quelque chose en souffrant (nuit dans les facs) et en "agissant" et de se croire en 68 ou de se prendre pour un révolutionnaire. Et puis il y aussi tout ceux qui veulent sécher...
Devant ce dilemme, j'ai longtemps hésité. Finalement je suis restée chez moi. Les gens autours de moi n'étaient pas très motivés et devant l'inutilité de la chose j'ai eu la flemme.
Ce soir j'ai regardé "A vous de juger" qui m'a pas mal appris en reprenant mes questionnement intérieurs. J'ai aussi pu voir (scoop) que l'UNEF était pour l'interaction école-entreprise, ce dont je n'ai jamais eu de preuve ! Enfin, le discours de Julie Coudry ne m'a pas déçue, et je continuerai de soutenir la CE comme je l'ai fait depuis ma première année à la fac ...
Fantasti'Art : journée du dimanche
Premier film : Allegro
Très bon film danois qui réfléchit sur la mémoire et la souffrance d'une façon étrange et poétique...
Ensuite nous sommes allés voir les courts métrages. Pendant qu'on s'installait, nous avons eu le droit à une séquence sur Gérardmer et les Vosges puis sur les biches et les chamois : une bonne séance de fou rire collectif.
Je retiendrai trois courts-métrages...
Le Baiser est celui qui a gagné le Grand Prix, petit bout d'humour complètement délirant en imitant un vieux film pris dans des déboires techniques.
Somewhere dont l'étrangeté m'a touchée. Une belle image de la perte et de la déviation du quotidien connu... Et enfin, L'Innocence qui a une telle force que toute la salle est restée glacée, dans l'incapacité d'applaudir.
Deuxième film : Hostel
Film très sanglant mais très appréciable pour les amateurs du genre. A se regarder entre amis un soir pour rigoler et avoir peur ensemble...
Troisième film : The Night of the living Dead !!!
Et l'on termine par ce grand classique du cinéma de l'horreur, le film qui a inventé les morts-vivants. Un vrai chef d'oeuvre qu'on ne peut pas voir tous les jours au cinéma !!!
La soirée se termine à 20h30, heure à laquelle nous reprenons la route de Paris. Arrivés chez nous à 2h du matin, fatigués mais heureux !
Fantasti'Art : journée du samedi
Premier film : the Heirloom
Film taïwanais, plutôt décevant... L'histoire n'a pas énormément d'intérêt et puis le mec devant moi avait une grosse tête, je devais me tordre le cou pour lire les sous-titres...
Deuxième film : Fragile
C'est le film qui a gagné le prix du jury, le premier rôle est tenu par l'actrice d'Ally Mc Beal. C'est un bon film fantastique qui fait plutôt peur. Seul regret : la fin assez décevante et trop nian nian.
Troisième film : Sheitan
Film français hors compétition qui sort mercredi en salle. Une sorte d'ovni, un Calvaire (pour ceux qui l'ont vu) mais version banlieue. L'intérêt de ce film, d'après moi, c'est que c'est le premier film que je vois qui montre des jeunes de banlieue (tellement crédibles que j'ai l'impression qu'ils ont pris ceux qui traînent sur la place de l'horloge à Noisiel) dans un film qui n'a rien à voir avec la banlieue. Vincent Cassel en fait un peu trop mais ça délire bien.
Quatrième film : Reeker
Le genre de film que je risque d'oublier assez vite. J'ai deviné la fin dés le début et même si j'en étais fière, ça m'a un peu gâché la surprise. Mais pour ceux qui ont déjà vu quelques films du genre, on nous l'a déjà fait tellement de fois que c'est plus vraiment une surprise. Il y a des choses fun dans ce films : la mort pue et se ballade avec une tronçonneuse, les scènes gores sont marrantes, mais cet aspect n'est pas assez développé, ça reste bien trop conventionnel !
Ciquième film : Schizopnrenia (Fear)
Voici La découverte du week-end ! C'est un film autrichien des années 80 qui n'est jamais sorti en France. La réalisation très originale montre un tueur qui sort de prison et se précipite pour trouver une nouvelle victime. Ici rien n'est fait pour accentuer le glauque ou l'horreur : lumière naturelle, réalisme effrayant. On est dans la tête du tueur dont la folie nous fait pitié, on se sent à peine concerné par la mort de ses victimes... Interdit au moins de 16 ans, on comprend pourquoi !
Sixième film : Dumpling, Nouvelle Cuisine
Film hongkongais, version long métrage du court métrage qui est sorti en septembre. J'étais un peu crevée quand je l'ai regardé et en plus j'en avais déjà vu une bonne partie dans le court métrage. Mais sinon, c'est vraiment un bon film, celui à qui j'aurai donné le grand prix. Ambiance glauque à souhait dans les contradictions de la société actuelle...