Mardi, nouvelle balade. Nous rejoignons la ville de Zakros au sud de Palekastro. Nous nous garons en haut d'une colline décharnée et prenons le chemin qui descend vers les gorges. D'abord nous lézardons entre les chardons le long de la pente à pic puis nous voilà entre les deux impressionnantes parois rocheuses pour entamer la "vallée des morts". Le fond des gorges est caillouteux mais il y pousse une très dense végétation et nous devons passer entre de très hauts buissons fleuris. Ces buissons seront indirectement le principal problème de la promenade à cause de la faune qu'ils renferment. Entre les branches, volettent les abeilles dont la multitude bourdonnante n'est pas du goût de Seb. J'avoue que si nous avions vu autant d'araignées que d'abeilles j'aurai moins fait ma fière. Mais pour le coup, ce n'est pas moi qui ai peur, et je peux avancer sans hésitation parmi les bestioles qui resteront, somme toute, tout à fait inoffensives. Les seuls autres animaux que nous croisons sont les éternelles chèvres qui nous toisent de leurs regards couroussés.
Après 1h30 de marche, nous arrivons à Kato Zakros, petite ville de bout du monde coincée entre des falaises arides. Là bas, on peut visiter les restes d'un palais minoen où des tortues nagent dans ce qui fut les bassins. On prend notre déjeuner au bord d'une plage caillouteuse. Il n'est d'ailleurs pas très agréable de s'y baigner, car on avance sur un sol rocheux dans une mer opaque. Nous loupons le bus qui remontent vers Zakros à 5min près. Heureusement, le patron du café doit rentrer et propose de nous déposer. C'est un vrai crétois qui roule à toute vitesse sur la route serpentante en se rabattant de temps à temps sur la droite mais en restant la plupart du temps au milieu, et sans ceinture s'il vous plait ! Rentrés tôt à l'hôtel, on peut profiter agréablement de la piscine avant de prendre la direction du restaurant. On retourne près de Vaï où l'on avait repéré un restaurant traditionnel sur la route. C'est un très bon choix, la cuisine est délicieuse et le cadre agréable. je choisis de la viande cuite au four avec ses légumes dorés et son fromage fondu...
Le lendemain c'est notre dernier jour à l'hôtel et l'on choisit d'en profiter pleinement. Le temps s'étire doucement entre la plage d'eau claire légèrement balayée par le vent, et la piscine tranquille aux transats ombragés. Le soir, restaurant en bord de mer gâché par les moustiques qui nous mangent les pieds.
Enfin, le jeudi, il nous faut quitter ce petit bout de paradis pour se rapprocher de l'aéroport où nous prenons l'avion le lendemain. Mais le voyage n'est pas tout à fait terminé. En roulant vers Heraklion, on décide de visiter le plateau du Lasithi. On quitte la route principale pour grimper dans les montagnes, on s'arrête manger au milieu des géraniums et des hirondelles et quelques tournants plus loin, le plateau se dessine devant nous. Il ne ressemble en rien aux autres paysages crétois que nous avons vus. Les oliviers laissent placent à une multitude d'arbres fruitiers, et surtout, c'est une longue étendue de pâturages et de champs de blé. Terre fertile au milieu des montagnes, il fut le lieu de nombreuses batailles et d'âpres résistance. Pour chasser les crétois insoumis, les vénitiens furent ainsi obligés d'arracher les récoltes, transformant le plateau en un large marais. Mais bientôt, il durent y installer de nouveaux agriculteurs pour ne pas que l'île meure de faim !
A présent, c'est un endroit étrange. D'un côté, il semble avoir gardé un air authentique, avec ses petites éoliennes, ses fermiers dans les champs et ses vieilles crétoises tout de noir enturbannées. Mais de l'autre, il est devenu une attraction touristique ! Les très nombreux restaurants vendent des statuettes grecques en plastiques et des napperons traditionnels, quand aux vielles crétoises, elles alpaguent très fermement les touristes pour vendre du miel et du jus de fruit. On s'arrête un peu pour grimper le long d'une montagne au milieu des ânes et des touristes. Là-haut (un là-haut qui m'a demandé tout de même beaucoup d'efforts), on descend au fond d'une jolie grotte qui, parait-il, aurait vu naitre Zeus lui même !
On quitte ensuite le plateau et retrouvons la mer. Pour ce soir, j'ai réservé un hôtel dans la petite ville de Sissi. Assez proche de l'aéroport, c'est une des seules villes à avoir échappé aux folies urbanisantes de la côte nord et malgré une plus forte concentration de touristes qu'à Palekastro, elle reste très agréable. Des restaurants aux prix raisonnables et à la bonne cuisine entourent son petit port. Il n'y a pas vraiment de plage sur sa côte rocailleuse, alors les parasols se sont installés sur un tout petit bout de sable et les baigneurs nagent au milieu des bateaux. Notre chambre d'hôtel donne sur directement sur la belle piscine d'eau de mer, et derrière le chemin se sable, les vaguent sombres viennent se déchirer sur les rochers. Nous passons notre dernière soirée crétoise à boire des cocktails au soleil couchant... Le lendemain, nous profitons encore un peu de la piscine, prenons un dernier déjeuner au bord du port et voilà déjà l'heure de partir, adieu la Crète !