Journée chargée pour nous pour le deuxième jour du festival : pas moins de 6 films en une seule journée.
On commence à 11h avec L’Ange Exterminateur de Louis Buñuel, film espagnol, grand classique de 1962 que je n’avais jamais vu. Sorte de fable surréaliste, dérangeante et intrigante.
Après une petite pause d’à peine 10 min pour grignoter nos baguettes aux lardons devant le lac ensoleillé, on enchaîne à 13h avec La Résidence, autre film espagnol des années 60. (Il y avait un hommage spécial au cinéma espagnol). Très beau film lui aussi, très peu connu, emprunt de beaucoup de sensualité à travers les désirs et les pulsions sexuelles et sadiques de ses personnages.
On retrouve ensuite les films en compétition avec Epitaph, un film coréen, pays que j’admire beaucoup et dont j’apprécie particulièrement le cinéma. Malheureusement, ce film n’est pas à la hauteur de mes espérances et malgré une très belle réalisation, le scénario confus et mal agencé a raison de ma bonne volonté : trop de fantômes tue le fantôme !
Deuxième film en compétition de la journée, à 17h, nous nous retrouvons à l’espace lac pour la séance de Teeth, un film américain un peu particulier. Personnellement, c’est le film en compétition qui a le plus retenu mon attention. L’histoire : une jeune fille naïve et à la tête du groupe de puritains de son université découvre que son vagin est muni de dents… Beaucoup d’humour cru et sarcastique, les questionnements intérieurs du personnage principal sont vraiment très drôles. Il a d'ailleurs gagné le prix spécial du jury ex aequo.
Pause dîner qui nous laisse le temps de faire l’aller retour avec le chalet pour profiter d’une soupe chaude, puis nous voilà à nouveau à l’espace lac à 20h. C’est encore un film espagnol qui nous attend : « Le Roi de la Montagne », troisième film en compétition et dont le réalisateur est présent. Un film qui, même s’il n’est pas très original, est tout de même bien mené avec une réalisation intéressante qui arrive à maintenir une tension constante et un scénario bien pensé, film correct et agréable, mais peut être pas mémorable.
Enfin, pour finir la journée, un film dont on se souviendra ! Frontières, film français hors compétition, a fait beaucoup de bruit lors de sa sortie, se voulant la nouvelle égérie du gore réaliste français. Le gore est plutôt réussi et c’est le reste qui pèche. En particulier le scénario, vraiment très faible et la direction d’acteurs peu concluante. Le pseudo message politique est tellement gros qu’il en devient indigeste, tout semble naïf, carricatural, écrit avec de gros sabots.
C’est bien dommage car, comme je l’ai dit, le gore n’était pas mal fait et je voudrais soutenir toutes les productions françaises qui se lance dans le cinéma d’horreur. Et, en particulier, je trouve cela très intéressant d’utiliser des personnages issus des « banlieues » dans des films de genre. Dans Frontières, je les ai trouvé très peu crédible, ce qui a gâché l’effet.
D’ailleurs, j’ai un nouveau but dans la vie : convaincre Abdellatif Kechiche de réaliser un film de zombie qui se passerait à Saint Denis… On n’a pas idée à quel point le personnage du zombie et ce qu’il représente ainsi que les situations qu’il engendre peuvent permettre de faire passer du sens, comme une loupe qui nous montrerait notre société sous un oeil déformé.
L'équipe du film Frontière