Premier jour à Gerardmer, on commence avec le film Beast, premier de la compétition. Du même réalisateur, j'avais vu il y a quelques années Allegro que j'avais assez apprécié. Cette fois, les réactions sont mitigées et j'avoue que je ne suis pas convaincue. Le film aurait pu être bien et d'ailleurs le résumé était prometteur mais je n'ai pas accroché, il manquait quelque chose. Et puis, il y avait des effets de sons sans doutes voulus novateurs mais que j'ai surtout trouvé irritants.
Nous ressortons sous le ciel gris de la petite ville qui, cette année, n'est pas blanchie par la neige. Nous avons loué un appart dans le centre et nous prenons un déjeuner rapide avant de continuer notre programme chargé. Premier film de l'après-midi : Underwater love, a pink musical. Il n'y a qu'une vingtaine de spectateurs dans le pittoresque cinéma du Paradisio pour voir ce film japonais sous-titré en anglais : un petit bijoux de fantaisie nipponne que seuls quelques initiés à l'esprit tordu (dont je fais partie) apprécient. Une jeune femme guillerette chante de la pop étrange dans un paysage gris accompagné d'un homme tortue timide et amoureux.
Le film suivant est plus conventionnel : La Maison des ombres, en compétition et projeté à l'espace Lac. C'est une production britannique bien réalisée : belle lumière, beaux décors. Le scénario nous accroche doucement, nous entrainant à travers une grande bâtisse de l'entre deux guerres au milieu de fantômes de petits garçons hantés (oui, ça rappelle l'Orphelinat). Dommage que la fin soi un peu trop tarabiscotée : quelque chose de plus court et plus mystérieux aurait mieux fonctionné. Enfin, ça reste un bon film et il aura sans doute un petit succès en salle.
On enchaine avec l'Hommage à Ron Perlman. Les séances "hommage" du festival sont toujours squattées par des journalistes et les festivaliers savent qu'il auront du mal à entrer. Il est amusant de voir comment chacun se précipite vers la sortie quand la finit la séance précédente (quitte à manquer la fin du film). J'ai rusé : je ne suis partie qu'au générique mais ai réussi à prendre un bonne place dans la queue qui se formait. Mais finalement, je crois qu'il y a eu beaucoup moins de "laissés dehors" que les autres années. Enfin bon, nous sommes contents d'être dans la salle et écoutons avec plaisir Jean-Pierre Jeunet et Jean-Jaques Annaud faire l'éloge de l'acteur.
Après l'hommage, vient le film en compétition. Il s'appelle Pastorela et vient du Mexique : c'est une très bonne surprise ! La comédie commence doucement, un inspecteur de police se voit retirer son rôle de diable dans la "Pastorela" traditionnelle organisée par sa paroisse. Puis, plus on avance, plus le délire prend de l'ampleur, la Pastorela devient une affaire d'état ou des diables envoutés de battent contre des hordes de policiers archanges, des têtes volent devant des évêques, ça déraille ! Au passage, le film raille la police et l'église mexicaine, le pays en général, dans la bonne humeur d'une comédie "presque" familiale.
Nous terminons la soirée avec un film français, The Incident. Il fait partie de la section "Extreme", inaugurée cette année. Le film tient bien ses promesses, surtout pour un film français : l'ambiance est tendue, on entre petit à petit dans l'horreur et le gore, le scénario reste assez crédible pour qu'on accroche sans trop de résistance. Pour une fois, la fin n'est pas décevante : pas de twist invraisemblable mais une ouverture vers la folie et le questionnement.
Et voilà qui termine notre première journée ! Nous n'allons pas voir "Grave Encounters" qui nous tiendrait éveillés trop tard, il faut se ménager, il nous reste encore trois jours.