Samedi, nous n'allons pas voir le film en compétition The Cat et lui préférons un autre coréen : Invasion of Alien Bikini, qui semble beaucoup plus original. Il n'est pas parfait et souffre de quelques manques de rythme mais reste bien amusant, délirant comme savent le faire les films asiatiques. Après un sandwich au Neptune, nous nous rendons à la séance de courts-métrages. Comme d'habitude, c'est assez inégal mais sur les 7, 3 retiennent mon attention. Ma préférence va peut-être à Boxed qui sait rendre en peu de temps une ambiance proche des films de Jean-Pierre Jeunet avec un très bon scénario, à la fois poétique et triste. Le très amusant L'attaque du monstre géant suceur de cerveaux de l'espace est bien fichu : mélange de comédie musicale et vieille série Z américaine, passant de la couleur au noir et blanc, de l'anglais au français, en fonction du genre du film ! Enfin, j'ai trouvé Tommy très poétique et je n'aurais pas été surprise qu'il gagne le prix. Un autre encore pouvait y prétendre : Le Lac Noir, qui était très beau techniquement mais pas trop mon genre. Il a reçu une mention spéciale tandis que le prix du court-métrage est parti à mon grand étonnement au Cri. Je dis mon grand étonnement car je n'avais pas trouvé le moindre intérêt à ce film : en 20 minutes, je n'avais rien ressenti à part l'ennui et des longueurs dans un court métrage c'est quand même dommage. je n'étais pas la seule à partager cet avis et je pense humblement qu'il reflète celui général de la salle. Le jury n'aura pas été en phase avec le public, nous étions pourtant dans la même salle mais visiblement, nous n'avons pas vu le même film. Ce n'est pas la première année que ça me fait le coup, ce qui prouve que la perception est tout de même quelque chose d'étrange.
Nous n'avons pas pu entrer à la séance suivante et c'est la faute de Lou Doillon. En effet, beaucoup de gens sont partis avant le dernier court-métrage pour s'assurer une place. Nous avons décidé de rester : tout ça pour voir des gros plans de Lou Doillon qui se transforme en sirène, ça ne valait pas le coup ! Nous n'avons pas attendu qu'on nous annonce que la salle était complète : ils comptaient déjà les places et il restait plusieurs dizaines de personnes devant nous. Par ailleurs, nous n'avons pas de regrets car le film présenté, Moth Diaries, passe pour être le plus mauvais de la compétition (mais je n'ai pas pu me faire mon propre avis !). A la place, nous allons voir Beyond the black rainbow, qui avait attisé ma curiosité. Elle a été vite rassasiée, deux heures d'écrans colorés psychédéliques, c'est long. Le film était déjà assez confus et pour couronner le tout, il n'y avait pas de sous-titres. Je devais rester concentrée pour décrypter les rares marmonnements du héros. Beaucoup de gens sont partis avant la fin, je suis restée, mais j'étais soulagée que ce soit enfin terminé.
Après cette épreuve, nous nous restaurons à la Géromoise car il serait dommage de quitter Gerardmer sans un bon dîner au fromage fondu. Puis, tranquillement, nous allons voir Perfect Sense. Le film est présenté hors compétition et je ne savais pas quoi en attendre. Ça été une très bonne surprise. Il détonne un peu par rapport aux autres films car il n'y a pas de sang, pas de massacre, mais les festivaliers ont visiblement accroché. Le film est cependant fantastique, il décrit une fin du monde progressive où les humains perdent leurs sens les uns après les autres au cours de ce qui ressemble à des hystéries collectives. Ces moments de tristesse ou joie intense sont particulièrement beaux. Le plus étonnant est que ce film tout en décrivant une fin de l'humanité inéluctable reste au final optimiste. Le message semble être : "c'est la fin du monde, mais ne t'inquiète pas, ça va bien se passer". Un film poétique et doux, avec un sourire triste.
Il est minuit, et nous ne rentrons pas encore chez nous : c'est l'heure de la Nuit. Nous ne resterons pas voir les trois films tenons à voir le premier : Tucker and Dale. Nous ne sommes pas les seuls, et la salle et presque pleine ce qui est rare pour une séance si tardive. Le film tient ses promesses, c'est une comédie gore vraiment hilarante et très bien faite. Des jeunes étudiants sont persuadés qu'ils se font attaqués par des péquenauds et, voulant se défendre, n'arrivent qu'à se massacrer entre eux. Les deux péquenauds inoffensifs ne comprennent rien et pensent assister à un suicide collectif. Je retrouve un humour noir à la manière de Serial lover en plus gentil. On est content d'avoir veillé même si après 3 jours de films en continu, le sommeil n'est pas très bon et qu'il est difficile de se lever à 8h le lendemain matin : il faut rendre le chalet et aller voir nos derniers films, le festival se termine...