Nous atterrissons vendredi soir. De l'avion, nous voyons le soleil se coucher sur la Volga. A la sortie, un chauffeur de taxi jovial nous attend pour nous amener à l'hôtel. A peine sortis de l'aéroport, nous sommes happés par la chaleur. Moscou est sous la canicule depuis deux semaines, il fait nuit mais plus de 30°.
Nous filons vers la ville. Autour de nous, les barres d'immeubles se succèdent. Enfin, nous arrivons. Dans une pièce quelques voyageurs sont assis et pianotent sur leur ordinateur. Une petite dame blonde nous accueille et nous montre la chambre. Elle ne parle pas anglais et les échanges sont donc réduits au minimum. Pour 60 euros, à Moscou, pas trop loin du centre, on a le droit à une chambre spartiate avec deux lits une place et des sanitaires dans le couloir. Malgré le nom "B&B", le petit déjeuner n'est en fait pas compris, il y a une cuisine dans laquelle on peut se préparer ce que l'on veut. Un polonais sympathique (qui, lui, parle anglais et russe) nous montre la supérette où l'on peut acheter le nécessaire. Rien n'est très appétissant, on ne prend que de l'eau, on verra demain.
Il fait très chaud dans la chambre mais si l'on ouvre la fenêtre, c'est un peu comme si on dormait sur l'autoroute : nous donnons sur une avenue à 8 voies et les voitures filent en flux continu. De temps en temps, le passage d'un bus ou d'un tramway empire encore les choses. Comme de toutes façons, même fenêtre ouverte, il n'y a presque pas d'air, on choisit de garder la fenêtre fermée. Avec la chaleur, le bruit, le décalage horaire, pas facile de dormir, mais nous fermons quand même les yeux quelques heures.
Le lendemain matin, on quitte assez vite l'auberge. En guise de petit déjeuner, on achète des yaourts à boire Danone (c'est le seul truc qui n'était pas en russe) et on prend le métro vers le centre.
Nous voilà donc en plein Moscou. Le soleil tape dur et l'on marche à la recherche de la Place Rouge. On ne la trouve pas tout de suite et on erre dans un parc derrière le Kremlin. On s'assoit sur un banc à l'ombre et on y reste le temps de se reposer, de boire de l'eau et de regarder le plan. Enfin, on trouve LA place. Elle apparait, pas du tout vide comme dans la chanson, mais pleine de monde et brûlante sous le soleil du midi. On ne fait pas la queue pour visiter le Mausolée de Lenine qu'on ne verra que de l'extérieur. Autour de nous, en plus des touristes, des tas de mariés viennent se faire prendre en photo avec dans le fond le beau Kremlin tout rouge ou la grosse meringue de cathédrale Saint-Basile.
On marche bon gré mal gré, suants, vers la place Loubianka et son effrayant bâtiment du KGB. Puis on descend vers un resto-bar en sous-sol recommandé par le Guide du routard. La télé russe nous crie dessus des musiques désagréables mais le menu est copieux. Seb teste une soupe étrange à la bière moi, je reste plus classique. Nous sommes les seuls clients du restaurant, la serveuse semble rêveuse quand on lui dit qu'on vient de Paris.
Nous remontons vers le soleil qui tape toujours autant. On marche un peu au hasard avant de se retrouver exactement à notre point d'arrivée le matin même. On se dirige à nouveau vers le parc. A l'entrée, il y a une fontaine qui s'est maintenant transformée en piscine sous l'effet de la chaleur. Enfants et adultes sautent joyeusement dans l'eau, s'éclaboussent, escaladent les statues. La police ne fait rien pour endiguer ce légitime besoin de fraicheur. On se mouille nous aussi un peu puis on va s'écrouler à l'ombre d'un arbre dans le parc. Étendus là, nous laissons l'après-midi filer, nous n'avons pas le courage d'affronter la ville.
On prend de l'avance pour partir à l'aéroport. Il faut prendre le métro puis le train express. On se rend à la station indiquée dans notre guide mais on tourne, on tourne, on ne trouve rien. Après plusieurs discours incompréhensibles en russe par les différentes caissières, on trouve un groupe de jeunes qui parlent anglais. Ils nous indiquent qu'on est à la mauvaise station ! On repart donc en maudissant le guide (Cartoville pas très cher) et on se rend à l'autre station. Là, on trouve enfin l'express pour l'aéroport. Affalés dans nos fauteuils climatisés, on s'endort bercés par le train.
Enfin, nous voilà à l'aéroport, prêts à embarquer, avec internet gratuit. Dehors, la chaleur s'est enfin transformée en pluie et même en orage. Des trombes d'eau noient le tarmac : j'espère juste que ça n'empêchera pas notre avion de partir !!