Films de mai

En mai, 8 films !

Mammuth de Gustave Kervern et Benoît Delépine

Très bon film français. On pouvait avoir peur d'un truc un peu trop misérabiliste, genre film social un peu déprimant. Mais le personnage de Depardieu est plein de poésie et de maladresse. On voit cet homme dépassé par la société qui l'entoure, tout semble aller trop vite pour lui,  redécouvrir un sens à sa vie. Original et touchant.

Life During Wartime de Todd Solondz

Je n'ai pas vu le premier opus, Happiness, sorti en 1999 mais j'ai maintenant très envie de le voir ! Cette comédie très sombre s'infiltre dans les failles d'une famille américaine comme un poison amer. Chaque scène est un vrai bijou de cynisme pourtant empli de compassion pour les protagonistes. On retiendra le regard égaré du petit garçon de l'affiche devant le monde qui va de travers...

Nuits d'Ivresse Printanière de Lou Ye

Ce film a l'originalité de traiter de l'homosexualité en Chine, sujet tabou. Les acteurs jouent bien et on a le droit à de très belles scènes. Mais le scénario est confus et les maladresses du montage nous perdent parfois. Il est difficile de suivre qui est qui, qui fait quoi, pourquoi. Ça reste tout de même intéressant.

Ajami de Scandar Copti et Yaron Shani

Ce film traite de la situation des arabes qui vivent (légalement ou non) en Israël et nous fait découvrir le quartier d'Ajami à Jaffa. De beaux personnages, de belles histoires. Dommage que la forme narrative très spéciale demande beaucoup de concentration pour comprendre tous les entrelacements du scénario et soit finalement assez lourde.

Harlem à Montmartre de Dante James

J'ai vu ce film dans le cadre du festival France Noire qui avait lieu au Forum des Images. Malheureusement, c'est le seul film que j'ai pu voir de la sélection et même de toute la thématique du noir qui était présentée mais que j'ai découverte trop tard !

Ce documentaire est un peu classique dans sa forme, peut être trop classique ? Il manque aussi parfois de précisions, on ne sait plus toujours trop qui sont les personnes dont on nous parle et surtout on ne sait finalement pas tous ce qu'ils deviennent ! Mais le fond est vraiment intéressant, pour une novice telle que moi, c'est une belle initiation au Jazz qui berce tout le film. L'histoire de ces jazz men et women noirs venus trouver la liberté en France est passionnante. Le paradoxe français d'un pays à la fois synonyme de liberté pour ces hommes et femmes mais qui de l'autre est un empire colonial est évoqué et aurait pu être encore plus poussé. Mais enfin bon, on revit cette période de l'entre-deux-guerres avec passion et musique !

Les trois derniers films que j'ai vu ce mois-ci correspondent aux trois séances que j'ai faites à Lyon au CNP Bellecour. A cette occasion, j'ai appris avec horreur que les CNP étaient en danger ! Lyon m'a toujours paru une bonne ville de repli si jamais je ne pouvais pas rester à Paris, mais je tiens à dire que si les CNP disparaissent, je ne peux pas aller vivre à Lyon !!

8 fois Debout de Xabi Molia

Agréable premier film français plein de charme. Le réalisateur regarde avec humour et tendresse ses personnages paumés, largués dans leur propre vie et qui luttent comme ils peuvent. Julie Gayet et Denis Podalydès interprètent avec beaucoup de sensibilité ce drôle de couple qui regarde, malgré tout, vers l'avenir. Mention spéciale pour la bande originale qui flirte avec l'antifolk à la Juno.

Salle 6, Tchékhov de Karen Shakhnazarov et Aleksandr Gornovsky

Film russe inspiré de la nouvelle de Tchékhov "Salle 6". Très étrange et troublant, on entre littéralement dans un asile de fou. J'avoue que la forme assez froide et bavarde m'a donné un peu de difficultés et que mes yeux parfois, dans un élan de fatigue, préféraient se fermer plutôt que de lire les interminables sous-titres. Mais il y a quelque chose de touchant dans ce film, dans l'histoire de ce docteur qui sombre peu à peu dans la folie ou qui peut-être y est juste enfermé. Et puis, il y a le regard de tous ces fous qui vivent là et qui fixent la caméra  de leurs yeux insondables.

L'Enfance du mal de Olivier Coussemacq

Encore un premier film français plutôt réussi : une jeune fille perdue s'incruste chez un couple bourgeois. La réalisation très tendue, aux plans travaillés et à la magnifique lumière donne tout son sens au film. Pendant la projection, on est complètement pris, tous les personnages semblent inquiétants, l'histoire fonctionne. Après coup, laissés à nos tergiversations, les failles du scénario apparaissent plus clairement. Mais ça reste tout de même très prometteur pour un premier film : réalisateur à suivre.

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Films d'Avril

En avril, 4 films

Les Invités de mon père de Anne Le Ny

Agréable comédie française bien réussie. Les personnages ne sont pas trop caricaturaux, ça se moque pas mal des bobos, de notre propre hypocrisie. De façon assez inhabituelle, ça devient mieux sur la fin du film et donc on quitte la salle plutôt content.

La Comtesse de Julie Delpy

Film troublant inspiré de la vie de la comtesse de Bathory. Julie Delpy a su apporter toute la finesse et l'ambiguïté nécessaire à son personnage. On se laisse séduire par cette femme étrange, par son pouvoir et ses faiblesses. Un beau film.

Démineurs de Katheryn Bigelow

Je vois un peu en retard ce film qui a raflé les oscars. Il ne m'inspirait pas trop au départ mais bon, vu qu'on en disait du bien... Je ne regrette pas du tout. Loin d'être un film de guerre classique, tout n'est basé que sur la tension permanente que la réalisatrice insuffle à chaque scène. Elle a su faire de ses soldats des personnages troublants, difficilement saisissables, ce qui donne toute sa force au film.

Kick-Ass de Matthew Vaughn

Adapté d'une BD, ce n'est pas pourtant pas du tout un film de super héros classique. Tout est pris avec humour et ridicule et surtout, c'est très peu conventionnel. Le principe de l'ado frustré déjà abordé par Spider man est là complètement assumé. On a aussi le droit à un bat man qui tue vraiment des gens (fini l'hypocrisie de je rends les méchants tout attachés à la tintin). Vraiment agréable dans le genre.

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Films de Mars

En mars, 6 films !

Avatar de James Cameron

Et oui, ce n'est qu'en mars que j'ai vu Avatar, un peu en retard sur tout le monde. A vrai dire, ce film ne m'attirait pas du tout, et donc, à chaque fois, il y avait quelque chose de mieux à voir. Mais bon, comme j'ai vu qu'il passait encore au MK2 Nation en 3D...

Enfin bref, c'est un film agréable même si la 3D donne un peu mal à la tête, de belles images c'est vrai. Et puis ça offre la satisfaction que tout se passe exactement comme on se l'imagine, on sait tout de suite qui est le méchant (on peut pas le louper) et qui sont les gentils. Il y aurait pu avoir des thèmes un peu plus poussés comme par exemple celui du rapport au corps, légèrement abordé, mais tout est finalement tellement édulcoré que ça en devient une belle fable rose bonbon et sans tâches.

I Love You, Philip Morris de John Requa et Glenn Ficarra

Ce second film du mois est beaucoup plus dérangeant que le premier ! D'ailleurs, il n'est toujours pas sorti aux Etats-Unis. Mais qu'est ce qui dérange exactement ? C'est difficile à dire... Il y a déjà eu des films sur l'homosexualité mais celui là fait tellement dans l'extrême, presque caricatural, qu'il choque sans doutes des deux côtés !

J'avais peur d'être un peu sur la réserve, mais j'ai véritablement apprécié ce film, et ri à de nombreux moments. Cela tient beaucoup au jeu de Jim Carrey qui même dans l'extrême et l'excès arrive à trouver une vérité touchante à son personnage et qui le rend humain derrière les grimaces.

Shutter Island de Martin Scorsese

On retrouve ici le duo Scorses -Dicaprio déjà présents dans de nombreux films pour une adaptation d'un roman de Denis Lehane. J'avais pour ma part lu et apprécié le roman et donc pas de grosses surprises pour moi car le film reste très fidèle à l'auteur. J'ai pu donc apprécier la réalisation, l'image très travaillée, tout cet univers créé pour faire ressentir la folie au spectateur d'une façon profonde et glaçante. Une belle réussite.

Soul Kitchen de Faith Akin

Je n'ai malheureusement pas vu les autres films de ce réalisateur dont j'ai entendu beaucoup de bien. Mais j'ai pu apprécier cette très agréable comédie pleine de personnages délirants et de situations ubuesques. C'est ce qu'on appelle un "feel good movie" : agréable, drôle et qui met de bonne humeur pour la journée !

The Ghost Writer de Roman Polanski

Ça pourrait être un film d'espionnage classique mais ça ne l'est pas. Il y a quelque chose en plus, quelque chose d'effrayant dans cette maison trop parfaite, dans cette secrétaire trop blonde et dans cette épouse taciturne.

L'angoisse est perceptible dans le jeu de Ewan McGregor et se transmet sans peine au spectateur scotché. On se laisse entrainer dans cette histoire sordide, tout comme le personnage principal, par accoups, comme plongés malgré nous dans un univers hostile. On sent la maitrise du réalisateur qui ne laisse rien au hasard, on est pris...

Les Chèvres du Pentagone de Grant Heslov

Une comédie un peu ovni et troisième film du mois avec Ewan McGregor ! Le synopsis ne m'attirait pas mais j'ai été séduite par la bande annone et les bonnes critiques. Je ne regrette pas du tout. Le duo comique Clooney / McGregor fonctionne très bien dans le genre "les boulets en Irak". Mais derrière le cocasse et la clownerie, on sent le sarcasme et l'amertume face à la société américaine. Et puis, une question demeure, jusqu'où va la vérité ? Une phrase annonce en préambule "Ce film est plus vrai que vous ne pourriez le croire"...

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