Maintenant que nous travaillons tous les deux, on a décidé de trouver un appartement rien qu’à nous. Plusieurs raisons à notre déménagement :
  • Avoir un deux pièces pour pouvoir recevoir des gens
  • Que Sébastien soit plus proche de son travail
  • Etre plus proche du centre
Mais voilà, ça rend notre choix assez difficile. En effet, trouver un appartement, près du centre, près du DART (pour Seb), près de la N1 (pour moi, car je travaille toujours dans le grand nord de Dublin) et avec une place de parking (encore pour moi, car si on déménage j’ai vraiment besoin de la voiture !), c’est pas super simple. Et puis, on n’est pas les seuls à chercher un appart dans le centre… Le site pour trouver un appart, c’est le même qui nous a permis de trouver notre chambre : daft.ie. Alors on s’est inscrit aux alertes et on a commencé à regarder les annonces. Celui des poubelles La première à laquelle on a répondu paraissait très attractive sur le papier. 3 pièces (2 bedrooms, comme on dit ici), pas très cher, tout à fait bien placé, parking « on street ». Mais en attendant Seb devant l’immeuble, je commence déjà à deviner le problème. Quand la propriétaire nous fait descendre un escalier, j’ai ma confirmation. L’appart est en gros à l’étage « -1 », comme ça se fait parfois ici. Dès qu’on rentre, on sait tous les deux que ça ne va pas aller. Il y a bien des fenêtres, mais la lumière ne les atteint pas vraiment (pourtant, il faisait grand soleil !), et avec l’humidité, on se croirait dans une cave. Très peu de meubles, la deuxième chambre n’a pas de lit et ressemble plutôt à un cagibi. Comble du comble, les fenêtres de la chambre donne sur des poubelles ! On le quitte assez rapidement. En même temps que nous, des dizaines de gens déambulent dans l’appartement. Il est très bien placé, et permet de vivre en collocation à un pris modique. Tout le monde n’a pas comme nous, une chambre douillette qui les attend ni les moyens d’attendre mieux ou de se payer mieux… Il sera sans doute louer le jour même. Celui du canal Notre première expérience est décevante mais nous ne désespérons pas. Le deuxième appart que nous visitons est vraiment super. Dans une petite résidence calme, l’appart est dans un ancien moulin. Refait à neuf, grand « juste comme il faut », la fenêtre du salon donne sur le canal ensoleillé. On s’y verrait bien vivre, c’est sûr. Mais il y a un hic, on aura beau regarder la carte dans tous les sens, chercher tous les bus, il est bien trop loin du DART et donc du boulot de Seb. « Ce n’est pas la peine de déménager si ça ne me rapproche pas », me dit il. Je le sais et j’ai beau râler sur la mauvaise organisation des transports, l’appart n’est pas SI loin, on devrait pouvoir rejoindre le Dart facilement, les bus ne devaient pas passer que toutes les ½ heure, mais je dois me résoudre à ne pas vivre près du canal… Celui des cafards Heureusement, les nouvelles annonces nous redonnent vite du baume au cœur. On repère vite une petite perle. Un appart en plein centre, dans « Jervis Street », à côté de la principale rue commerçante du nord-city-centre où nous passons tous nos samedi. Vraiment très près du cinéma, de Temple Bar, de O'Connell Street, du DART, de tout. On se rejoint après nos boulots respectifs, comme souvent, pour visiter ensemble. Première épreuve : le trouver. Ici, les adresses ne veulent pas dire grand-chose. 43 Jervis Street, c’est bien sympa quand il n’y aucun numéro de marqué nulle part dans la rue. On la parcourt plusieurs fois en vain puis j’appelle l’agence immobilière, au travers d’explications confuses je comprends qu’il faut prendre la deuxième à gauche après le centre commercial. On se retrouve dans une petite rue piétonne : un cofee shop au dessus duquel on devine des apparts, une porte avec un code, rien de marqué. On tourne un peu autour de l’immeuble et on en conclut, plus ou moins, qu’on est peut être au bon endroit. Un jeune mec sort, on lui demande s’il sait à quel numéro on est. Il ne sait rien du tout et n’a pas l’air au mieux de sa forme (Hash ou rage de dent ?), mais il nous laisse entrer. On monte dubitatif. Devant un ascenseur, on croise une petite dame chinoise. On repose notre éternelle question « 43 Jervis Street ? », dans un anglais approximatif elle nous répond qu’il faut monter au quatrième. On ne la croit pas trop mais on monte quand même. On se retrouve dans un couloir, et sur une des portes, il y a bien le numéro 43 de marqué. On frappe, sans trop y croire, une jeune femme nous ouvre « c’est ici pour visiter l’appartement ? Oui Oui », il ya des miracles qu’on ne s’explique pas. On visite donc, même si, vu l’endroit, on serait prêt à accepter n’importe quoi. Il n’est d’ailleurs pas en très bon état, même si, d’une taille tout à fait raisonnable. L’agent nous explique qu’il sera nettoyé, repeint et « refurbished » avant qu’on emménage. On laisse nos coordonnées et références, on est très intéressés. Dans la cuisine, j’ai vu courir un cafard, ce qui m’a donné des frissons dans le dos. Ca parrait logique vu l’état actuel mais ça nous fait peur quand même. Et si l’immeuble entier était infecté ? Il va falloir faire attention, me dit Seb, il va falloir qu’on nettoie bien tout, faudra pas être comme on est normalement (mais y arrivera-t-on). Mais bon, même pour un cafard, on ne refuse pas un appart sur Jervis Street, on cherche d’ailleurs sur Internet tous les moyens de se débarrasser des bestioles, toutes les mesures de précautions… Mais voilà, deux jours après, on reçoit un SMS, on était trois sur l’appart et ce n’est pas nous qui avons été choisi. Tant pis pour cette fois, pas évident de trouver un appart à Dublin, mais au mois, on n’aura pas les cafards… Celui trop bien pour nous La même semaine, on visite un autre appartement. Il est à la fois un peu cher et un peu loin, mais on y va quand même. C’est un trois pièces, ce qui peut être pratique (tous les autres, à part celui des poubelles, étaient des 2 pièces). On le voit un samedi en début d’après midi, après être descendus à notre arrêt de bus habituel, on traverse tout le centre d’est en ouest, en courant pour être à l’heure, sous le soleil de plomb du mois d’avril (si si, je vous assure, ici aussi il fait beau !). En entrant dans l’appart, surprise, on rencontre un couple de français qu’on a connu aux cours d’anglais en septembre dernier. Ils vivaient dans un bel appart à Malahide mais se sont fait « chasser » par leur proprio qui vend l’appart, et les voilà obligés de se reloger. Amandine me dit que l’appart est super mais que ce n’est pas trop la peine d’espérer, la dame a déjà plus de 7 noms sur sa liste. L’appartement est en effet super classe. Très grand salon, très lumineux sur rue calme avec petite église, deux vraies chambres, belle salle de bain. On repart assez vite, en ayant laissé, sans espoirs aucun, nos noms sur la longue liste. Ce n’est même pas la peine de se demander si le Luas (tramway) n’est pas trop loin où s’il n’est pas un peu cher, de toutes façons, d’autres l’auront qui auront de meilleures références, ce n’est même pas la peine d’espérer. C’est peut être ce jour là qu’on a vraiment pris conscience de la difficulté de trouver un appartement. Celui « First to see, first to get » Notre organisation s’est maintenant bien améliorée. Nous recevons tous les deux les nouvelles annonces de Daft directement par email, que nous consultons depuis nos lieux de travail respectifs. Dès qu’une nouvelle annonce parait, on en discute ensemble par Google Talk. En général, c’est moi qui appelle. La plupart du temps, je tombe sur des agences qui prennent mon nom et mon numéro, pour me rappeler… un jour. Je note maintenant sur Google Calendar, toutes les annonces que j’ai appelé, quand, et quand est ce qu’elles doivent me rappeler. J’y ajoute, non seulement le raccourci vers le lien Daft, mais aussi l’adresse et le numéro pour l’appart : car il arrive que les agences retirent l’annonce quand elles ont reçu assez d’appel. Une agence me rappelle enfin et me donne rendez-vous pour un jeudi à 13h, ça ne m’arrange pas trop, mais bon, on fait avec. Le même jour, je vois une autre annonce très intéressante, où il est écrit « first to see, first to get ». J’appelle tout de suite et suis la première, je tombe directement sur le propriétaire. Je lui demande si on peut arranger une visite vers 13h30 le lendemain, jeudi, pour faire d’une pierre deux coups. Il me rappelle dans l’après m, l’appart sera visitable entre 13 et 14h, cool. Le lendemain matin, l’autre agence m’appelle et repousse son rendez vous encore au lendemain (ce qui m’arrange encore mois, chaque fois que je visite un midi, ce sont des heures qu’il faut que je rattrape…). Au final, on se retrouve avec Seb, un peu avant 13h dans la rue en question pour le « first to see, first to get ». On se perd un peu dans la rue mais on reperd un groupe de jeunes couples qui attendent devant une porte : c’est là. On comprend vite que ces gens font en fait la queue pour visiter. On perd déjà un peu nos espoirs en mangeant nos sandwichs, Seb ne sait pas s’il va pouvoir rester, il a une réunion à 14h. Finalement, on rentre enfin. L’appart est petit mais agréable, les locataires actuels sont un couple d’indiens. La femme est visiblement enceinte, sans doute la raison du déménagement. L’agente immobilière ne nous laisse pas beaucoup d’espoirs, c’est bien un « first to SEE, first to get », et non « first to CALL », hors les premiers à l’avoir visité sont déjà très intéressés et nous sommes les 7eme sur la liste… Pour avoir la moindre chance d’avoir cet appart, il aurait fallu arriver une heure à l’avance. Enfin celui qui est parfait Le lendemain, je vais donc au second rendez-vous, celui qui a été repoussé de la veille. Pour la première fois, je suis seule, car Seb avait une réunion et il n’a pas pu venir. Je cherche un peu, mais cette fois, le nom de la résidence est marquée dessus (quand même !) et donc je trouve facilement. Je rentre en même temps que quelqu’un, derrière la rue un peu pouilleuse comme toutes les rues du centre-nord, la résidence est très classe. L’appartement est très bien placé, aussi bien pour moi que moi Seb. L’agente immobilière n’est pas là, j’appelle l’agence, on me donne des faux numéros, je n’ai plus beaucoup de batterie, je m’énerve, seule, au milieu du square. Derrière la grille, attend une autre jeune femme. J’engage la conversation, elle aussi attend pour l’appart, seulement elle a été plus chanceuse que moi avec l’agence et sait que quelqu’un va arriver. On discute un peu, elle est de Belfast mais revient des Etats-Unis où elle a travaillé. Elle a aussi vécu à Paris, on parle avec des Nostalgie de Châtelet les Halles. La jeune femme de l’agence arrive enfin, ce n’est pas celle qui était prévue donc elle n’a jamais vu l’appart. On galène un peu dans les couloirs pour réussir à le trouver mais on finit par y arriver. Tout de suite, je sais qu’il est parfait. 3eme étage avec ascenseur, parquet, bien meublé, assez grand, avec un balcon et une baignoire dans la salle de bain… Et puis j’ai aussi conscience de sa position idéale, bien placé aussi bien pour moi que pour Seb, avec parking et à 5 min à peine de O’Connell Street (les « Champs Elysées » de Dublin), à moins d’1/4 h du cinéma. En gros, on est en plein de le centre, on a le choix entre une centaine de restaurants chinois juste en bas de la rue, on peut aller à pied au centre Illac où il y a la bibliothèque, ou à Penneys, ma chère boutique préférée. La fille de Belfast n’en veut pas, elle n’aime pas le quartier (j’ai du mal à comprendre, mais bon, moi c’est justement ce quartier là qu’il me faut). Je saute sur l’occasion, car si elle ne le prend pas, je passe tout de suite en priorité, étant donné que pour l’instant, nous sommes les premières à l’avoir vu. Je fais comprendre à la fille de l’agence que je suis extrêmement intéressée et prête à la prendre tout de suite : il faut aller à l’agence cet après midi. Je ne peux pas, car quand même, je travaille ! Mais l’agence ferme à 18h est n’est pas très loin du boulot de Seb. Je retourne au boulot, un peu stressée : cette fois sera-t-elle la bonne ? Dès que Seb revient de sa réunion, il veut tout savoir sur l’appart, je lui dis qu’il faut absolument qu’il aille à l’agence dès cet après m. Il comprend l’urgence et part un peu plus tôt de son boulot. Il se perd (comme d’hab) mais finit par trouver l’agence, il m’appelle un peu plus tard : c’est bon, l’appart est à nous. Il retournera le lundi donner le reste de nos références et surtout, le reste de la caution : on signe le 9 mai en rentrant de France. On emménagera sans doute dans les jours qui suivent, juste le temps de déménager nos quelques affaires. Comme je l’ai dit, c’est un deux pièces qui nous coûtera pas mois de 1100 euros par mois (charges comprises) : des prix comme à Paris ! Il y a moins chers, mais dans ce cas c’est très prisé (comme le « first to see, first to get »), mais il y a aussi plus cher. Nous ne somme pas du tout dans la partie la plus chic du centre ville, loin des nouveaux appart sur les quais de la Liffey, ou de ceux qui donnent sur le Grand Canal à D4, à côté de Google… Mais bon, pour nous, vu là où je travaille, c’est le seul endroit possible, et vu la proximité avec le cinéma : ça va nous plaire !