Le lendemain, on se réveille à 9h pour ne pas manquer le petit déjeuner de l’hôtel. Celui-ci est gargantuesque et nous en profitons pleinement. Complètement rassasiés, nous nous lançons à nouveau à l’asseau de la ville.
Aujourd’hui, nous allons visiter le fameux « château de Prague » qui serait celui décrit par Kafka dans sa fameuse œuvre. Pour cela, on prend à nouveau le métro qui nous dépose de l’autre côté du fleuve. Nous sommes alors en bas d’une grande colline au sommet de laquelle se trouve le château. On monte dans un tramway au hasard qui nous dépose, oh miracle, juste devant l’entrée.
Nous entrons dans le château par la porte nord, qui n’est pas l’entrée principale. Première étape, acheter des billets. Il y a le choix entre deux formules, on prend celle qui offre le plus de choses à visiter. Déçu par notre expérience à la Mezquita de Cordoue, nous ne nous dirigeons ensuite pas vers les audioguides mais leur préférons des guides plus classiques que nous achetons à la boutique de souvenirs.
Commence alors la visite à proprement parler. La principale question qui se posera alors sera d’un ordre purement pratique : comment lire un guide avec des gants ? Nous développerons plusieurs techniques, mais aurons tout de même froid aux mains…
Nous commençons donc par nous balader dans les deux premières cours avant d’arriver vers la place centrale où se trouve la cathédrale Saint Guy. Imposante battisse de style gothique, la cathédrale resta inachevée pendant des siècles et ne fut terminée qu’en 1929, alors que la première pierre fut posée 1000 ans plutôt sous le règne de Saint Venceslas. Une longue file de personnes attendent pour entrer dans l’édifice, et comme nous pensons, à tort, que cela va se résorber, nous nous dirigeons vers le musée de la ville de Prague. A l’intérieur, nous prenons bien le temps de lire tous les différents panneaux historiques pour essayer de comprendre un peu mieux l’histoire de la ville qui n’en finit pas de se compliquer. Ce qu’on retient, c’est que Prague, en plein centre de l’Europe en a souvent été une des capitales les plus flamboyantes. Mais elle a été aussi le siège de guerres de religions sans merci et a eu, comme toutes les grandes métropole des moments de gloire, comme lorsqu’elle devient la capitale le l’empire roman germanique, et ses moments difficiles, quand, par exemple, la noblesse protestante est écrasée par l’empire austro-hongrois.
En sortant du musée, on retourne vers la cathédrale. Il y a toujours autant de monde mais on se résout à attendre. Il fait extrêmement froid. Le ciel est voilé et une neige très fine tombe doucement. On finit par entrer et l’on peut faire le tour en détail du bâtiment, guide à la main. Malheureusement, la magnifique chapelle Saint Venceslas, entièrement peinte, n’est visible qu’à travers une toute petite porte devant laquelle la foule compressée s’agglutine.
En sortant, on se dirige vers le palais royal et sa gigantesque salle principale. On y voit aussi les fenêtres par lesquelles a eu lieu la « Défénestration de Prague ». On visite ensuite la basilique Saint George mais à notre grand regret le monastère et les galeries nationales sont fermées. On termine donc par la bucolique ruelle dorée avant de remonter vers l’entrée car nous n’avons rien vu du quartier du château tout aussi intéressant que ce dernier.
Nous voilà maintenant sur la gigantesque place Hradcanske qui fait face au château. La place est presque vide, ici pas de marché de noël. Dans un coin, sous une petite tente, deux dames vendent des petits sandwichs et des boissons chaudes. Après un frugal repas, pain grillé au fromage et chocolat chaud, on reprend notre balade. Dans les rues calmes de la vieille ville, on cherche Notre Dame de Lorette, qui malheureusement est fermée. On rejoint alors tranquillement la grande rue Letenska qui descend vers la ville. C’est dans cette rue que nous décidons d’entrer dans un magasin de marionnettes.
Prague est la ville des marionnettes, et les boutiques se suivent à un rythme affolant. La plupart ne vendent que des jouets pour touriste et c’est pour cela que nous avons consulté notre guide avant d’en choisir une. Ici, toutes les marionnettes sont à fils, et la plupart du temps en bois, elles sont tout de mêmes extrêmement diverses et originales. Alors que nous nous intéressons aux petites marionnettes dans des prix abordables, nous commençons à discuter avec la vendeuse. Elle remarque que notre intérêt est réel et plus poussé que celui d’un simple touriste cherchant à rapporter un souvenir. Alors que nous testons le petit Pinnochio qui va repartir avec nous, je remarque une magnifique marionnette pendue au dessus de la caisse. La vendeuse nous explique qu’elle a été faite par un des plus grand marionnettiste de république Tchèque, et d’ailleurs nous en repérons la qualité : légèreté du bois, subtilité de l’expression à la fois particulière et ouverte au jeu, souplesse des mouvements. Elle la décroche alors et l’essaye devant nous, et nous pouvons juger de ses possibilités incroyables. C’est alors que le miracle se produit et que la vendeuse nous laisse l’essayer. Elle sait parfaitement qu’elle est tout à fait au dessus de nos moyens, d’ailleurs elle est plus exposée qu’à vendre, car ce genre d’objet répond souvent à des demandes particulière et n’est pas acheté au hasard d’une boutique. Mais la vendeuse a aussi vu notre émerveillement sincère, notre curiosité de marionnettistes et même si nos mouvements ont été un peu gauche et notre expérience trop courte, même si nous avons ensuite du raccrocher la marionnette, ce souvenir restera gravé pour nous comme un des meilleurs de notre séjour. Nous ne quittons par la boutique les mains vide, deux petits personnages de bois nous accompagne, un Pinnochio et un Spejbl (personnage traditionnel pragois) nous accompagnent, bien emballés dans un grand carton.
Lorsque nous arrivons en bas de la rue, sur la rive ouest du centre ville, la nuit tombe déjà. La belle église Saint Nicolas est fermée, nous n’auront pas le temps de la voir aujourd’hui. Nous découvrons enfin l’imposant pont Charles et ses sombres statues dans la nuit. De l’autre côté de la rivière, épuisés, on rentre dans un café. On commande deux cocktails chauds, le mien est à base de lait et de Bailey, celui de Seb est plus un grog, qui nous permettent de nous réchauffer un peu et de reprendre des forces. A la suite de quoi, on parcourt à nouveau tout le centre en entrant dans de nombreuses boutiques : c’est l’heure d’acheter les cadeaux et souvenirs. On est dimanche, mais tout est ouvert et le marché de noël est encore grouillant de monde. Il est ensuite l’heure de dîner et une nouvelle fois, la soupe et le goulasch seront les bienvenus. On rentre assez tôt à l’hôtel avant de bien dormir pour se lancer dans notre troisième et dernière journée.