Le trajet vers Budapest se passe sans encombre : 3h de train, ce n'est rien à côté des 18h passées dans le Paris-Vienne. Nous arrivons en début d'après-midi, sans avoir encore mangé mais il n'y a rien à la gare donc nous nous engouffrons directement dans l'impressionnant métro de la ville avec ses escalators géants. Nous trouvons facilement notre location juste en face de la station Arany. C'est un agréable 2 pièces donnant sur une cour très calme. On a plus de place qu'à l'auberge autrichienne que j'appréciais cependant beaucoup : les enfants avaient appris à faire les codes des portes et se déplaçaient de façon autonome de la chambre à la salle de bain et même jusqu'à la salle commune au rez-de-chaussée.
Nous ne restons pas longtemps car nous avons faim. L'enfant me signale qu'il y a "tout ce qu'il faut pour faire à manger : un four, un frigo !". Il a simplement oublié l'élément le plus important et dont nous manquons : la nourriture. Nous mangeons dans le restaurant au pied de l'immeuble, sorte de fast food hongrois, qui sert un plat à mi chemin entre la pizza et la flamekuche. La pâte ronde est celle d'un beignet et par dessus il y a de la crème et du fromage avec quelques autres ingrédients. C'est plutôt bon et nourrissant.
Une fois restaurés, nous commençons notre exploration de la ville. Je retrouve avec plaisir les larges rues de Pest avec leurs immenses bâtisses aux façades sculptées pleines d'imposantes colonnades. Même si j'y suis retourné depuis, Budapest sera pour moi toujours liée à notre épique voyage de 2005, il y a presque 20 ans, premier récit rocambolesque posté sur ce blog. En 20 ans, je ne saurais pas dire exactement ce qui a changé mais la ville m'apparaît différente : plus moderne sûrement, plus touristique, plus internationale. Mais elle a toujours son caractère légèrement chaotique par rapport à Vienne la bien rangée et surtout sa fougue majestueuse.
Nous nous arrêtons un moment dans un parc où les enfants jouent puis marchons jusqu'au Danube et au pont Széchenyi. Avec le voyage depuis Vienne, l'enfant commence à montrer des signes de fatigue. Il est plus buté que d'habitude et réclame à grand cri une balade en bateau aujourd'hui même, ce qui n'est pas au programme vu que l'après-midi est déjà bien avancée. Je trouve cependant une diversion. "Regardez !" Dis-je, "Nous allons prendre le funiculaire !". Devant nous, se dessine en effet la petite ligne qui monte à travers Buda vers le Palais Royal. La curiosité de l'enfant est éveillée et le filleul est lui aussi enthousiaste.
Le funiculaire date de 1870, un des premiers d'Europe. Il a été détruit pendant la deuxième guerre mondiale et remis en service à l'identique seulement en 1987. Il a toujours tout son charme pittoresque et nous fait grimper la colline de Buda dans de jolies petites cabines en bois d'où se dévoile peu à peu la vue sur la ville.
Arrivés en haut, nous admirons le magnifique panorama. Le Danube coule à nos pied. Sur l'autre rive, l'imposant Parlement devenu le symbole de la ville se dresse dans toute sa splendeur. Nous nous promenons lentement autour du palais. Toutes les une ou deux minutes, dès que son attention n'est plus attirée par autre chose (statue, fontaines, etc), l'enfant réclame de reprendre le petit train. Il n'en peut plus de marcher, d'ailleurs il a mal aux pieds et faut-il vraiment encore marcher jusqu'à là bas ? Pourquoi ? Est-ce qu'on n'avait pas dit qu'on allait reprendre le petit train ? Et quand est-ce qu'on retourne au train ? Parce que vraiment, il en marre de marcher et quels cruels parents nous sommes de le faire ainsi marcher pour toujours.
Seb aurait voulu explorer plus longtemps Buda et marcher jusqu'au bastion des pêcheurs. Mais il faut s'adapter à la réalité matérielle d'un enfant de 5 ans et après avoir été jusqu'au bout du palais pour admirer la citadelle, nous revenons et retournons au petit train tant attendu. Surtout que pour la descente, nous nous plaçons en tête de la cabine et pouvons ainsi pleinement admirer le spectacle. Une fois en bas, l'enfant décrète qu'il ne marchera plus. Je décide de rentrer avec lui en bus tandis que Seb et le filleul préfèrent marcher. Ils passent faire des courses au passage. Ce soir, ce sera soirée tranquille à l'appartement avec un repas de haute gastronomie spaghettis sauce tomate.
Le lendemain matin, je passe une matinée à paresser avec l'enfant tandis que Seb sort courir. Le filleul a souhaité l'accompagner, donc en vrai, ils ne courent pas beaucoup mais se promènent longtemps en ville. À leur retour, on profite de la buanderie pour mettre des lessives et on sort manger des sortes de pains garnis hongrois dans le parc. Puis vers 14h, on se met route pour être à l'heure à la sortie en bateau que j'ai réservée.
Le départ est au niveau du pont Erzsébet. On traverse tout un coin du centre ville de Pest très animé, plein de rues piétonnes, de boutiques et de restaurants : la ville dans toute son effervescence. Tout le long Danube, des dizaines et dizaines de bateaux proposent des balades. J'ai réservé par internet hier avec comme critère : un truc qui dure à peu près 1h (car si c'est trop long, les enfants s'impatientent) et qui soit disponible dans l'après-midi. Les "croisières sur le Danube" semblent très prisées le soir avec des options du type "Prosecco à volonté" ou "spécial Bachelor Party". Celle qu'on a est plus familiale mais il y a tout de même un bar qui propose plein de cocktails avec cependant systématiquement une version sans alcool. D'ailleurs nous prenons tous des (virgin) Mojito sauf l'enfant dont le regard a été irrémédiablement attiré par les couleurs chatoyantes du "Sex on the beach".
Nous sirotons nos boissons alors que nous dépassons à droite le Parlement. Le bateau monte jusqu'à l'île Marguerite puis redescend vers le sud, nous offrant de splendides vues de Buda, du palais puis de la citadelle. Il continue vers des zones plus modernes de la ville avant de revenir au point de départ.
Il est 16h quand nous sortons du bateau. Notre plan est de prendre le tramway jusqu'au parlement puis d'aller dans un parc avec les enfants jusqu'à 18h où nous avons rendez-vous avec un ami. Cependant le temps s'est couvert et peu de temps après être sortis du tramway, il se met à pleuvoir. Nous voilà à courir sous la pluie jusqu'au métro pour finalement rentrer à l'appartement. Là on peut se sécher un peu et se reposer avant de ressortir (avec nos vestes cette fois).
J'ai découvert par hasard qu'un collègue que je n'avais pas vu depuis plusieurs années était lui aussi à Budapest en ce moment. C'est lui que nous retrouvons ce soir, sur la rue du 6 octobre, devant la statue du "policier au gros ventre" qui plaît beaucoup aux enfants. C'est une rue piétonne pleine de restaurants. On choisit un endroit typiquement hongrois où l'on mange des plats plein de sauces et de crème et des succulents desserts. Enfin, nous rentrons chez nous et finissons la soirée en jeux de société et lectures à la maison.