Nous commençons à 11h à l'Espace Lac avec l'attendu Saint-Maud, premier film de la réalisatrice britannique Rose Glass. Une jeune infirmière se pense investie de la mission divine de sauver l'âme de la chorégraphe en fin de vie dont elle s'occupe. Le film installe son ambiance étrange et traite avec finesse de la folie, de la solitude et de la mort. Sa touche finale flamboyante témoigne de sa qualité, assez remarquable pour un premier film. C'est une des belles réussites de ce festival et on espère le retrouver au palmarès !
La qualité, c'est justement ce qu'il manque à notre séance de 16h30 au Paradiso pour le délirant Snatchers qui a fait l'ouverture du festival. J'ai tout à fait le goût des films d'horreur qui choisissent l'humour gore et le décalé. Mais là, je dois dire que malgré le pitch original (une ado fait une grossesse express et non humaine après sa première expérience sexuelle), je suis plutôt déçue. Le film ne se prend pas assez à son propre jeu. Il n'a pas l'audace d'un Bad Biology et n'est qu'une suite de gags qui finissent par lasser et même, ennuyer.
C'est à 22h à la MCL que je vois ce qui sera peut-être mon coup de cœur du festival. The Vigil est le premier film de son réalisateur Keith Thomas. L'histoire est assez simple : un homme qui cherche à quitter la communauté juive orthodoxe à laquelle il appartient accepte un boulot d'une nuit pour veiller un mort selon la tradition juive. Assez vite, il est rattrapé par ses propres angoisses qui prennent des formes de plus en plus inquiétantes. L'ambiance est oppressante, cauchemardesque, et tout à fait effrayante. C'est rare qu'un film me fasse vraiment peur et là, c'est réussi. J'y vois aussi une profonde mélancolie autour des questions liées à la mort, au deuil, à la culpabilité, le tout emprunt de la mythologie et de l'histoire juive, sans pour autant que ce ne soit lourdement appuyé. C'est un vrai film fantastique qui sans être très original arrive à créer son univers propre et à nous entraîner dans son histoire.