Nous revoilà dans la petite ville couverte de brume pour ce nouveau festival. Arrivés hier soir, nous avons tenté de rejoindre la séance du film d'ouverture, The Forbidden Play de Hideo Nakata, qui rejouait à 20h au Casino. Mais la salle est largement pleine et nous passons la soirée au restaurant le Grizzly à manger des Flamenkuche.
Le festival commence donc pour nous le jeudi matin à la séance de 11h de l'espace Lac pour notre premier film en compétition : Perpetrator de la réalisatrice américaine Jennifer Reeder. Je suis assez emballée pendant le visionage. L'héroïne est une jeune fille un peu marginale qui vit seule avec son père. Alors qu'elle va avoir 18 ans, elle est envoyée vivre chez sa tante et découvre qu'elle possède un étrange pouvoir. Le film foisonne d'idées, ça part un peu dans tous les sens avec, je trouve, beaucoup de créativité et un propos intéressant. Il y a de l'humour comme dans ces scènes d'exercice intrusion absurdes dans un lycée américain. Malheureusement, il y a un peu trop de choses en même temps et même si je passe un bon moment je dois reconnaître que ça manque de cohérence.
On a le temps ensuite de déjeuner à notre chalet et de faire quelques provisions avant de retourner à l'espace Lac pour le premier film de l'après-midi. C'est un film français hors compétition : La Morsure premier film de son réalisateur Romain de Saint-Blanquat. On suit deux jeunes filles qui s'enfuient d'un pensionnat à la fin des années soixante pour rejoindre une fête clandestine dans les bois. Il y a de bonnes idées, de belles images à l'aspect onirique. Mais l'histoire n'est pas vraiment au rendez-vous. On attend tout du long que quelque chose se déclenche et on reste un peu sur sa faim.
On enchaîne ensuite avec le film turc The Funeral de Orçun Behram. Un croque-mort tombe amoureux de la jeune femme assassinée qu'il transporte et qui s'avère être un zombie. Il y a de jolies choses, les beaux paysages turcs. Mais je dois dire que j'ai du mal à m'accrocher car le rythme est très lent. Certes, l'héroïne étant déjà morte, elle n'est pas très bavarde mais le héros, qui lui est vivant, n'a pas beaucoup plus d'énergie.
Le film suivant, en compétition aussi, nous réveille un peu. Amelia's Children du réalisateur portugais Gabriel Abrantes raconte une histoire de famille déglinguée pas forcément très originale mais plutôt efficace. Un jeune homme retrouve sa mère et son frère jumeau à qui il a été enlevé à la naissance. Le film est surtout vu du point de vue de sa compagne qui l'accompagne dans ses retrouvailles. Derrière le tableau idyllique, elle décèle rapidement le malaise et essaie autant qu'elle peut de les tirer de ce marasme. Le film ne se prend pas complètement au sérieux et nous offre de très jolies scènes.
Enfin, on termine notre soirée avec un film de 2010, Monsters, présenté dans le cadre de l'hommage au réalisateur Gareth Edwards. La frontière entre le Mexique et les États-Unis est infectée par une forme de vie extra-terrestre. Il y a de grosses bestioles qui ressemblent à des pieuvres géantes et font de gros dégâts. Un photographe de presse doit aider une jeune femme, la fille de son patron, à rentrer aux États-Unis. Mais ça ne se passe pas comme prévu et les voilà dans un périple de plus en plus dangereux. Le film me plaît assez. Il a beaucoup de qualités et fait une belle allégorie sur la question de la frontière. Les bêbettes sont par ailleurs très jolies, entre monstres effrayants et touchantes créatures. Le seul défaut, mais qui m'a dérangée est la complète nullité du personnage féminin qui n'a à peu près aucun élément de personnalité.