Vendredi, nous partons pour une nouvelle grosse journée de films en commençant dès 11h avec l'italien Resvrgis du réalisateur Francesco Carnesecchi. Un groupe de jeunes gens fait une partie de chasse en forêt et se trouve attaqués par une méchante bête. Rien de révolutionnaire mais efficace slasher avec une intrigue et des personnages bien construits. Le genre de films qu'on apprécie en festival même si on risque de l'oublier.
Après notre pause déjeuner, nous découvrons la pépite du festival cette année : le film québécois hors compétition Vampire humaniste cherche suicidaire consentant de la réalisatrice Ariane Louis-Seize. On suit une jeune vampire qui fait le malheur de sa famille car elle se refuse à tuer pour se nourrir. L'histoire est racontée avec finesse et humour comme quand on suit son initiation avec sa cousine qui choisit comme victimes des mecs relous à la sortie des boîtes de nuit. La jeune vampire se lie d'amitié avec un garçon suicidaire qui se propose comme victime consentante. Le film tient ses promesses jusqu'au bout entre humour noir et amour adolescent.
Notre séance suivante est un film argentin When evil lurks de Demián Rugna. Deux fermiers sont confronté à un cas de "possession" qui prend la forme d'une maladie purulente. Tout au long de l'histoire, ils se battent contre le mal qui menace d'envahir la ville et sans doute l'humanité. Il y a un aspect grand guignol mais c'est surtout très sombre et violent. J'apprécie l'originalité du récit et l'imaginaire lié à cet étrange démon, comme ces groupes d'enfants maléfiques et meurtriers. Je ne sais cependant que penser de la noirceur quasiment nihiliste qui s'abat petit à petit sur l'histoire. Le film, que le réalisateur lui même annonçait que nous allions détester, ne fait pas l'unanimité. Si certains festivaliers ont adoré, d'autres le rejettent en bloc. Ça reste une des meilleures propositions cette année.
On continue notre soirée avec le film français en compétition En attendant la nuit de la réalisatrice Céline Rouzet. Une famille vient d'arriver dans une nouvelle ville et tente de s'intégrer tout en cachant un secret inquiétant : le fils aîné est un vampire. Le fantastique est ici un prétexte pour parler d'adolescence et de différence, comme c'est souvent le cas. L'histoire est touchante, bien portée par ses acteurs. Il lui manque peut-être un petit quelque chose pour vraiment se démarquer mais ça reste un beau film.
On termine notre journée avec un autre film français, hors compétition cette fois, Roqya de Saïd Belktibia. L'héroïne, jouée par Golshifteh Farahani, pratique différentes sortes de sorcellerie moderne en s'aidant d'une inquiétante ménagerie illégale tout en élevant seule son fils dans un quartier populaire de banlieue. Un jour, tout bascule, et la voilà pointée du doigt et poursuivie dans une chasse aux sorcières alimentée par les réseaux sociaux. J'ai aimé cette façon de filmer cette traque moderne et quasi surréaliste. Il y a une ambiance de cauchemar et une belle réflexion sur la croyance et la superstition.
Cela clot notre deuxième journée, on approche déjà de la fin !