Challenge 1000 ans de littérature française : Les lettres persanes

Je suis un peu en retard ce trimestre pour le challenge 1000 ans de littérature française proposé par Bookine et ma lecture des Lettres Persanes de Montesquieu.

Si j'ai mis un peu de temps à terminer le livre, la lecture n'en a pas été désagréable. Le découpage en lettres, comme de petits chapitres, rend la chose tout à fait faisable et plaisante. Assez vite, on identifie les différents personnages et les intrigues qui se jouent. A travers ses fictifs persans, Montesquieu décrit la société française avec beaucoup d'humour et d'acidité. Certaines caricatures sont encore d'actualité, d'autres demandent une connaissance plus aiguës du XVIIIème siècle et je remercie pour cela les notes de bas de page !  Cependant, les réflexions sur la religion et la philosophie en général sont tout à fait compréhensibles et intéressantes. Comme il fait parler des persans, Montesquieu se permet des critiques acerbes et avance des idées qui, encore maintenant, doivent parfois déranger.

Mais je dois dire que mes lettres préférées n'ont pas été celles du froid Usbek ni même de son acolyte plus sympathique, Rica, mais bien toutes celles relatant les aventures du harem laissé en perse. Les femmes du sérail écrivent à leur mari de longues lettres passionnées et des intrigues compliquées semblent se nouer. J'ai trouvé amusant ce point de vue féminin, cette expression du désir et de la volupté. Le personnage d'Usbek est poussé par là dans les limites de son système et de ses valeurs. Cachées sous leurs voiles, les femmes perses ne sont, au final, pas plus vertueuses que les européennes déjantées. Montesquieu choisit de finir par le dénouement tragique des intrigues du harem avec le suicide de la belle Roxane et sa lettre d'adieu. Mais plus que l'aveu du femme infidèle, c'est une ode à la liberté : ce que dit Roxane, c'est que Usbek par la force et l'emprisonnement n'a pu obtenir d'elle que l'apparence de l'amour et de la fidélité tandis qu'elle a toujours conçu contre lui une haine sans bornes et que les murs ne l'ont pas empêchée de voir son amant. Ne doit-on pas voir là une image de ce qu'est la tyrannie et le pouvoir absolu qui, s'il peut contenir les hommes n'enferme pas les esprits ?

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Les Ateliers de Ménilmontant

Hier, samedi, promenade à Paris sous le ciel bleu comme un reste d'été : je vais visiter les ateliers de Ménilmontant qui s'ouvrent au public du 23 au 26 septembre. 80 adresses à découvrir dans le quarter qui expose chacune un ou plusieurs artistes. Une belle façon d'aborder un art contemporain et varié, de rencontrer et discuter avec les artistes. Et les oeuvres ont le bon goût d'être accessibles à un budget limité et nous donnent envie de devenir, nous même, collectionneurs : j'ai vu de petits collages très jolis à 10 ou 20 euros et des plus grands formats entre 100 et 500 euros... Bien évidemment, je n'ai pas eu le temps de tout voir ! Mais j'ai déjà pu faire de jolies découvertes.

Une nature morte d'Eric Fayolle  L'Atelier d'Eric Fayolle

C'est tout à fait par hasard que nous entrons dans l'atelier d'Eric Fayolle qui n'était pas listé dans les ateliers officiels de l'évènement mais qui se trouve dans le même quartier au 154 rue Oberkampf et qui est ouvert plusieurs jours par semaine. Tout de suite, nous sommes séduites par ces étranges images entre photographie et peinture. L'artiste, que nous rencontrons assis devant son ordinateur, nous explique sa démarche : la plupart de ses photos sont imprimées sur des papiers particuliers qui leur donnent cet aspect dessin. Une grande attention est donnée à la couleur et à la lumière pour rendre un effet parfois proche de la peinture classique. Le thème est lui résolument moderne avec, dans ses natures mortes par exemple, des objets communs et actuels qui semblent ici sublimés par l'oeuvre. Mais regardez le jeu des matières sur la photo : ce qui trouble au delà de l'agencement solennel des trois objets, c'est cette bouteille d'huile qui a été recouverte de plâtre avant d'être photographiée. Cela accentue le sentiment que l'oeuvre est une peinture alors que nous reconnaissons par ailleurs une photo. L'objet, dans sa mise en scène, perd sa fonction première et devient étranger à lui même. nous ne voyons plus une canette abimée, mais le métal, la rouille, la couleur... Eric Fayolle vend ses oeuvres en séries limitées et numérotées, vous pouvez les retrouver sur son site web : www.ericfayolle.com.

Hedi Belacel  Collage et peinture avec Hedi Bélacel

Après avoir trouvé un des points d'accueils de l'événement, nous récupérons la carte du quartier numérotée et repérons les artistes que nous avons envide de découvrir. Et nous voilà donc, au 38 rue des amandiers pour admirer dans une petite salle les oeuvres d'Hedi Bélacel. L'artiste reprend d'anciennes photos en noir et blanc, les découpe, les agence, et les retouche à la peinture acrylique. Le résultat est une oeuvre à part entière, empreinte de mélancolie et d'une touche d'étrangeté. La photo originale est plus ou moins visible en fonction de l'oeuvre, elle disparait parfois sous la peinture pour ne réapparaitre que sous la forme d'un visage ou d'une silhouette. L'artiste propose plusieurs formats et en particulier, de petits collage sur carton de la taille d'une carte postale mais qui ont chacun leur identité propre. Malheureusement, l'artiste n' a pas de site web, mais on peut tout de même retrouver certaines de ses oeuvres sur internet, comme sur le blog Soleil.

Tauban  Les pastels de Tauban

Enfin, nous voilà dans le monde coloré de Tauban, au 110 rue des Amandiers. La plupart des oeuvres sont des dessins au pastel, sec parfois mélangé de gras.  Ce sont des compositions abstraites de couleurs dont se dégage un univers propre à l'artiste. On est loin du purement décoratif, la composition de chaque tableau lui est particulière et nous renvoit à sa complexité et à sa profondeur propre. J'ai vu d'autres oeuvres du même type lors de ma balade à Ménilmontant mais seuls les pastels de Tauban m'ont réellement touchée. Vous pouvez voir une sélection de quelques oeuvres sur la page de l'artiste mais trop peu à mon goût...

 

Les ateliers de Ménilmontant sont encore ouverts demain, lundi 26 septembre, donc si vous cherchez une idée de balade à Paris, voilà une belle promenade pleine de découvertes !

 

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Photo du mois : Promenons nous dans les bois

Sur bookage de la rentrée ? Fatigue ? Temps qui passe qui trop vite ? Toujours est-il que j'ai OUBLIE la photo du mois ! C'est la première fois que ça m'arrive et pourtant j'avais la photo prête depuis longtemps, ah, ça me désespère ! Enfin bon, la voilà la photo :

C’est une photo prise à la Barbade en août dernier, une forêt un peu tropicale dans laquelle il n'est pas toujours facile de se promener.

Et voilà les promenade des autres participants :

100driiine, 4 petits suisses dans un bol de riz, A&G, Agnes, Alexanne, Alice, Anne, Astrid, Babou, blogoth67, Boopalicious, CalamityScrap, Carnets d'Images, Caro, Caroline, Cathy Brocard, Cécy, Celiano, Céline, Céline in Paris, Cherrybee, CindyChou, Clara, Claude, Cynthia, Dicey, Doremi, Doréus, Dorydee, Dr. CaSo, E, Eff'Zee'Bee, Emma, Fabienne, florianL, François, Frankonorsk, Frédéric, Genki, Gilsoub, Gizeh, Glose, Grignette, hibiscus, Ines meralda, Isabelle, jellybaby, jenetdam, Jo Ann, Katy, Krn, Kyn, La Fille de l'Air, La Madame, La Parigina, Laure, L'azimutée, Le Loutron Glouton, leviacarmina, Lucile et Rod, M, magda627, Mandy, Manola, Marie, Marion, Maureen, M'dame Jo, mel, Nathalie, Nicopompus & SeriesEater, Niwatori, Noémie, Nolwenn, Nomade57, Olivier, Onee-Chan, Où trouver à Montréal ?, Paris by Mag!, Pavot de Lune, Sébastien, Sephiraph, Shandara, Sinuaisons, Sprout©h, Stephane08, Tambour Major, Terhi, The Breathless Quills, The Parisienne, Thib, Titem, Un jour-Montreal, Vanilla, Urbamedia, Véronique.

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