Reykjavik, les Geysers et le reste
Vendredi 17 juin
Je ne vais pas raconter la conférence en détail, car ça n'est pas vraiment l'objet du blog et je perdrais mes lecteurs ! Mais voici un petit condensé de ma semaine. La journée commence par le trajet hôtel-université, et mon hôtel n'était pas du tout à côté de l'université. Les premiers jours, Sébastien me déposait en voiture mais comme il est parti mardi soir, ensuite il a fallu marcher ! 45 minutes, c'est le temps que cela nous prend. C'est un peu embêtant mais pas désagréable, nous marchons un peu à l'extérieur de la ville sur un chemin entouré de verdure, de lupin bleu, d'arbres et même de lapins. L'université elle même n'est pas dans le centre, et dans l'herbe qui l'entoure, il y a tout un tas d'oies avec leurs petits ! Reykjavik est beaucoup plus jolie que ce que j'imaginais. Pour aller vers le centre, on passe au bord d'un très joli lac peuplé de toutes sortes d'oiseaux. Les maisons sont colorées, mignonnes comme des maisons de poupées. Elle a un aspect de petite ville de province tranquille : évidemment, c'est sans doute un peu problématique que ce soit la capitale et la plus grande ville de pays. Le soir, nous choisissons des restaurants au hasard, cherchant juste à ne pas se ruiner complètement. Il y a beaucoup de poisson, mais j'arrive tout de même à me nourrir à coup de plats d'agneaux et de sauce champignon. Certains essaient la baleine, un goût entre "le boeuf et le thon rouge". Les restaurants sont chers mais agréables, le service y est assez lent : personne ne semble jamais pressé. Le soir, il nous faut à nouveau remonter vers l'hôtel et nous admirons la ville qui brille sous le soleil couchant (le soleil est couchant pendant toute la nuit, donc c'est très pratique pour admirer le crépuscule).
La journée la plus intéressante est sans doute le mercredi, car c'est ce jour là qu'est organisée l'excursion officielle de la conférence. Les 200 mathématiciens sont divisés en 4 cars de tourisme gérés par des organisatrices pleines de l'énergie nécessaire pour gérer cette bande de doux rêveurs qui se perdent, n'écoutent pas, oublient, etc. Premier arrêt, le lac du parlement. C'est un lieu important pour l'histoire de l'Islande car c'est là que se réunissaient les grandes assemblées pour gérer les problèmes qui n'avaient pas pu l'être au niveau local. Géologiquement, c'est aussi un lieu impressionnant. Nous sommes en plein sur la faille qui sépare l'Islande en deux entre la plaque américaine et la plaque européenne. Les deux s'éloignent petit à petit, formant de grands gouffres dont ce fameux lac. Nous pouvons voir la faille de nos propres yeux et marcher entre deux grandes falaises de croûte terrestre. C'est d'ailleurs une balade très agréable surtout qu'il fait particulièrement beau. Le second stop est sans doute le plus impressionnant : nous allons voir le fameux geyser. Le lieu lui même est déjà surnaturel. Des panaches de fumée s'échappent directement de la grande plaine de roche, dans les creux des flaques d'eau bouillent naturellement. L'une d'entre elles est un peu plus grande, c'est le geyser. On a beau avoir lu des descriptions, on n'imagine qu'une sorte de grosse fontaine et on ne se rend pas compte de l'effrayante force de la nature. Alors que je me tiens prête avec mon appareil photo, fixant les grosses bulles qui se forment à la surface, l'eau jaillit si brusquement et si haut que j'en pousse un cri et recule de plusieurs pas. Puis je suis assaillie par la vapeur à l'odeur soufrée alors que l'eau semble aspirée dans un puits sans fond. Je reste pour observer encore plusieurs éruptions, même répété, le spectacle reste extraordinaire. Enfin, nous reprenons le bus et nous nous rendons à la chute d'eau de Gullfoss, terminant ainsi le cercle d'or : le "must see" des touristes en Islande.
C'est simple, j'adore les chutes d'eau ! Là encore, la force de la nature apparaît dans toute sa beauté. Je suis fascinée par ces litres d'eau bouillonnante qui tourbillonnent et se jettent dans le vide. J'adore la vapeur magique qui s'en dégage, le choc sur les pierre, les arcs en ciel autour de la chute, la violence du mouvement. Gullfoss ne me déçoit pas et je me laisse décoiffée par le vent et l'eau, profitant pleinement de la visite. La rivière est large de plusieurs dizaines de mètres, l'eau est trouble car elle vient de la fonte du glacier. Elle se précipite en rapides terrifiants avant de dégringoler. Nous pouvons voir la chute de très près, l'admirant de tous les points de vue. Nous revenons le visage plein de gouttelettes dans le bus, comparant nos photos de la belle sauvage. Avant d'arriver au restaurant, nous avons le droit à un arrêt surprise près d'un ancien volcan. Un lac s'est formé au fond du cratère d'un bleu magique sur la roche rouge. Décidément, nous avions déjà vu la lune et nous voici sur Mars (où il y a de l'eau visiblement).
Le restaurant prévu par la conférence est en bord de mer et ils servent surtout du homard et des langoustines. Heureusement, quelque chose est prévu pour les non mangeurs de poissons et j'ai le droit à un délicieux plat d'agneau. Je me trouve à une table plutôt sérieuse où les gens boivent avec modération mais une partie de mes compagnons français un peu plus loin ne sont pas si avisés et quittent le repas assez éméchés. Le retour dans le bus est joyeux et chantant même si certains se remettent mal de l’excès langoustine / vin blanc.
Le mercredi fut donc le jour le plus mémorable. Il y eut aussi le vendredi, jour de fin de conférence, où nous essayons de partir tôt pour attraper un bus et aller à la piscine. Mais il se trouve que c'est aussi le jour de la fête nationale et nous avons à peine le temps d'entrer dans l'eau qu'il nous faut sortir car la piscine ferme ! Dans le centre, tous les habitants semblent dans les rues et il y a beaucoup d'animation. Assis à la terrasse d'un restaurant, nous écoutons les groupes de musique locaux qui ne sont pas très convaincants : le rap en islandais est tout de même une expérience particulière ! A 22h, tout semble terminé et les gens rentrent chez eux. Il faut dire qu'ils ne peuvent pas faire de feu d'artifice car ils n'ont pas de nuit ! Nous marchons sur le port, admirant le coucher du soleil. Puis nous nous séparons après avoir organisé la journée du lendemain et nos plans pour la suite du séjour...
Les icebergs
Samedi 11 juin
Dernier jour au camping, après la nuit venteuse nous partons en excursion avec le reste du groupe. Aujourd'hui, nous allons voir un lac formé par la fonte du glacier un peu plus au nord. Une partie du groupe y est déjà allé hier matin pendant que nous paressions mais tout le monde accepte d'y retourner. Nous suivons la route numéro 1 jusqu'à ce que le lac apparaisse sur notre gauche et nous comprenons l'engouement que provoque le lieu. La langue de glace large de plusieurs centaines de mètres se termine par de hautes falaises gelées qui tombe dans l'eau bleue. Le lac lui même est large et profond, il est parsemé d'icebergs tombés du glacier ce qui lui donne cet aspect incroyable. Nous nous approchons de la rive et commençons doucement notre balade.
Il fait un temps magnifique, nous sommes protégés du vent par de gros monticules caillouteux et profitons pleinement du soleil. L'eau claire et glacée brille sous le ciel. Certains petits glaçons flottent à proximité et le nouveau jeu du groupe consiste à les noyer à coup de pierre. Plus loin, dérivent les immenses icebergs bleutés aux formes improbables. Et quelle est cette petite boule noire qui sort de l'eau ? Mais c'est un phoque bien sûr ! Ils sont plusieurs à pointer du museau avant de plonger gracieusement et de disparaître. D'autres animaux peuplent le lac. Les canards d'abord : les femelles grises ressemblent aux colverts mais les mâles sont blancs et noirs avec une très légère teinte vert doré sur le cou. Ils se promènent en groupe et émettent de drôles de grognements quand nous les dérangeons. Et puis nous croisons des familles d'oies avec leurs petits. Le ciel est peuplé de plus petits oiseaux aux formes harmonieuses et de grandes mouettes noires nous observent depuis leurs perchoirs de cailloux. La promenade est si agréable que nous n'avançons que très lentement, s'arrêtant tous les deux pas pour admirer le glacier qui semble émerger de l'eau sous le soleil.
C'est ici que nous prenons notre pique-nique, installés devant cette vue splendide, assis contre de gros cailloux. Nous restons longtemps à profiter simplement du moment, du paysage, de la douceur de l'air sous le soleil. C'est très tranquillement que nous retournons vers les voiture. Mais avant de repartir, quelqu'un a l'idée de traverser la route pour aller voir la mer. Nous découvrons alors une immense plage de sable noir qui semble s'étendre jusqu'à l'horizon. Les vagues se brisent avec tant de grâce que l'on a qu'une envie, c'est de s'y baigner. Cependant, les énormes glaçons déposés par la mer qui jalonnent la plage telles des sculptures modernes et scintillantes nous rappellent que la température n'est pas tout à fait supportable. Je ne résiste pas tout à fait et retire mes chaussures et les jambes de mon pantalon (qui a cette étonnante capacité à se transformer en short) pour marcher pieds nus. Le sable noir, chauffé par le soleil, est tiède et doux sous le pas. Je m'aventure dans l'eau mais ne reste pas plus de quelques secondes tant le froid est mordant. Marcher pieds nus sur une plage couverte de glaçons, voilà qui est original. Surtout que, frileuse, j'ai gardé mon bonnet et mon écharpe ce qui me donne une allure assez incohérente. Tandis que les autres jouent à la pétanque avec des cailloux, je vais m'allonger sur le sable. Je sens le soleil sur mon visage, l'odeur de la mer, le sable chaud sur mes jambes et le vent qui me rafraîchis, je pourrai me croire à Granville. Mais je n'ai pas envie d'être ailleurs, l'endroit est trop exceptionnel.
L'après midi est déjà quelque peu avancée quand nous repartons pour aller voir l'autre lac, plus petit mais plus sauvage, qui se trouve un peu plus loin. En effet, l'effet de départ est moins impressionnant. Mais nous sommes plus près du glacier et pouvons mieux observer ces falaises de glace si fascinantes. Elles ont cela de frustrant que l'on ne peut jamais les atteindre. D'abord, elles semblent toujours plus près que ce qu'elles sont réellement. Ensuite, alors qu'on croit les atteindre, une rivière infranchissable que nous n'avions pas vue nous en sépare toujours. En effet, les lacs, larmes du glacier, s'effilochent toujours en plusieurs cours d'eau qui partent vers la mer dans la longue plaine. Parfois, une de ces falaises s'effondre avec grand fracas dans le lac, mais si nous l'entendons toujours, il est souvent trop tard pour admirer le spectacle. Attirés par le glacier, nous marchons sans y faire attention le long du petit lac, gravissant les monticules de cailloux, redescendant sur la rive, avançant comme nous le pouvons... Quand nous prenons le chemin du retour, le parking semble d'un seul coup beaucoup plus loin et la balade impromptue se transforme en véritable marche de deux heures. Il faut dire qu'ici, les heures passent sans que l'on s'en rende compte, le soleil n'est plus un repaire et le jour ne se termine jamais.
Le soir, épuisés mais heureux, plein du soleil de cette journée, le visage un peu trop rouge, nous rentrons au camping pour notre dernière soirée. Nous partageons un repas fait de nos dernières provisions et entamons des parties de loup garou animées. Nous avons réussi à trouver un consensus pour l'heure du départ du lendemain : pas toujours facile de s'arranger quand on est si nombreux mais heureusement, chacun est assez conciliant. Partis à 10h le dimanche, nous ferons presque d'une traite le trajet du retour pour être à l'heure à l'inauguration de notre conférence. Enfin, nous aurons tout de même le temps de prendre un pique-nique aux rillettes d'agneaux sur une plage près de Vik, sur le sable noir bien sûr !
Les Oiseaux
Vendredi 10 juin
Ce matin, réveil tranquille pendant qu’un premier groupe est parti en balade matinale. Le groupe des paresseux, qui se trouve composé des même membres que le groupe des lents de la veille, se rassemble petit à petit et prend le chemin du point de rendez-vous. Aujourd’hui, nous allons faire la petite excursion que j’ai suggérée vers «l’île aux oiseaux». Le départ se situe à quelques kilomètres au nord du camping, près de la mer. Quand nous arrivons, le vent souffle si fort qu’il est difficile d’ouvrir les portières. Enroulés dans nos imperméables, nous montons dans l’engin qui doit nous conduire jusqu’au cap que l’on devine dans la brume. Nous devons traverser une sorte de grande lagune sombre : imaginez la baie du Mont St-Michel à marée basse avec du sable noir. Pour ce faire, nous sommes en fait tirés par un tracteur à l’intérieur d’une remorque en bois, étrange moyen de locomotion. Nous sommes l’ensemble de notre groupe (12 personnes) et tout un tas d’autres gens. Notre guide est un grand islandais très souriant qui parle anglais et ne semble pas trop gêné par le temps. Le tracteur commence donc son avancée dans le désert de sable noir. Avec la brume et les nuages, le continent est à peine visible, on a l’impression d’avancer dans un enfer désolé, sombre et froid. Les rafales de vent qui soulèvent des nuées de sable tout autour de nous n’arrangent rien.
Nous voilà au pied de cette île. Tout ce que l’on peut voir, c’est cet immense rocher sur lequel grimpe une dune sombre. Cette dune, il va falloir la gravir, mais le vent n’a pas faibli et il commence même à pleuvoir. Courageusement, le groupe frissonnant avance pas à pas dans le sable. Là, nous vivons ce que nous pouvons appeler une «expérience de extrême» : on ne voit pas à plus de quelques dizaines de centimètres autour de soi et, de toutes façons, il faut fermer les yeux car le vent nous attaque à coup de sable dans le visage. Cependant, il faut avancer, un pied à la fois, sur la dune abrupte qui s’affaisse sous nos pieds, nous faisant chuter dans le sable humide.
Le guide, toujours joyeux, nous accueille en haut et s’assure que tout le monde est bien arrivé entier. Il nous raconte un peu l’histoire de l’île. C’est ici qu’est arrivé le premier habitant d’Islande, qui est resté sur cette île pendant un an avant de s’établir dans ce qui deviendra Reykjavik. Il avait vraiment intérêt à venir de Novège pour décider sérieusement de rester dans ce pays, n’importe qui d’autres serait parti immédiatement ! Enfin, à l’époque, le désert noir que nous avons traversé n’existait pas encore, il était encore recouvert par la mer. Ce sont les poussières volcaniques qui se sont amoncelées, bloquées par le rocher, et ont repoussé les flots. Nous marchons dans le vent et la pluie jusqu’à une petite cabane où tout le monde se réfugie. J’avoue qu’à ce moment, j’ai eu un doute sur le bien fondé de cette balade. Je me suis dit que tous devaient se demander comme moi ce que nous faisions ici, sous ce temps apocalyptique où on ne verrait aucun oiseau et que donc, tout le monde allait me détester ! Mais heureusement, le guide annonce que justement, vu le mauvais temps, le fameux oiseaux macareux ne seraient pas sortis pêcher et qu’ils devraient être nombreux sur la falaise.
Nous ressortons donc de la cabane, il y a toujours du vent mais moins de pluie et nous montons un peu plus haut sur l’île. Nous passons à côté du nid d’un gros oiseau noir. Celui-ci s’est éloigné, mécontent, et tourne au dessus du groupe alors que nous observons tranquillement ces deux oeufs. Il n’attaquera pas le groupe, mais si nous nous isolons ou traînons trop longtemps, il n’hésitera pas à nous foncer dessus pour protéger sa progéniture ! Un peu effrayés, on n’a pas envie de quitter le groupe ! Enfin, nous voilà au bord de la falaise, et là, oh miracle, les macareux ! Ce sont de très jolis petits oiseaux à l’allure colorée et amusante. Ils vivent de nombreuses années et nidifient dans les falaises pendant l’été. Ils sont très nombreux aujourd’hui, et nous les observons de très près. Tout le monde est enchanté et prend plein de photos. Le paysage est aussi assez impressionnant : en bas de la falaise, nous pouvons voir la mer se rompre en rouleaux contre le sable noir sur des kilomètres. De l’autre côté, le désert que nous avons traversé se fond dans la brume et l’horizon. Après l’observation des macareux, nous redescendons vers la remorque. Descendre la dune est beaucoup plus amusant que de la monter. On peut courir dans le vent et se laisser aller à toute vitesse. Sur le retour, le vent est si fort qu’il nous sèche mais nous sommes frigorifiés.
Tout le monde est finalement enchanté de la balade malgré les mauvaises conditions climatiques. Nous rentrons au camping où nous préparons de la soupe pour tout le monde et mangeons des sandwichs bien au chaud dans la salle. Mais le temps a changé, et il fait maintenant grand soleil ! Après un peu de repos, nous repartons donc vers Skaftafell où nous marchons tranquillement au pied de la montagne jusqu’au bord du glacier. Sa langue de glace se termine par un petit lac et des rivières. Nous voudrions pouvoir aller toucher les grands murs gelés, noirs de cendre, mais l’eau nous en empêche. On se contente donc de sauter sur les cailloux, de grimper sur les collines, de profiter du soleil. Le vent souffle toujours fort, formant parfois des tornades de poussière impressionnantes. La végétation est rare et ne pousse qu’au ras du sol, comme ces arbustes que nous voyons, entièrement couchés avec leur tronc et leurs branches.
Le soir au camping, alors que nous nous installons pour le repas, nous découvrons les capacités contorsionnistes de notre tente. Le vent souffle extrêmement fort ce soir. La plupart de mes collègues sont en bungalows, nous ne sommes que trois tentes dehors. L’une d’elle n’a pas résisté et ses arceaux tordus ne lui permettent plus de tenir : son propriétaire a pris d’urgence un lit à l’intérieur. La seconde tente est entièrement couchée mais celui qui doit y dormir assure qu’il n’y a pas de problème (assez étonnement, ce sera vrai). La notre se plie, se tord, se couche et se replie, mais toujours se relève. Plusieurs fois, nous avons eu peur de la voir s’envoler et nous l’avons d’ailleurs renforcée à coup de fils et de sardines, mais non, elle revient toujours à sa forme initiale. C’est pourtant la plus grande des trois tentes et sa prise au vent est assez importante, nous ne nous expliquons pas ces capacités incroyables. Pendant la nuit, en plus de la lumière, du froid et des moutons, il nous faudra donc composer avec le vent, se réveillant parfois écrasé par le tissus extérieur, mais nous y survivrons tout à fait correctement et dormirons très bien ! La luminosité qui reste importante toute la «nuit» restera notre principal problème. Car oui, ce n’est pas une blague, il fait vraiment jour tout le temps !