L'Ermitage, le vent et la neige
On traine un peu ce matin et on ne quitte l'hôtel que vers 12h30. Aujourd'hui, le temps est plus difficile à supporter qu'hier car il y a du vent. A peine dehors, nous voilà assaillis par une rafale chargée de neige. Les fins flocons se déposent en vague sur le trottoir et se soulèvent en écume au dessus de la route. Nous marchons pour rejoindre l'Ermitage. On n'a pas idée de l'échelle d'une ville avant de l'avoir visitée. Saint-Petersbourg n'est pas très grande mais tout y est gigantesque : les larges avenues donnant sur les immenses places. Celle qui s'étend devant l'Ermitage est la plus impressionante. Percée de canaux, on pourrait penser que la ville ressemble à Amsterdam (comme le voulait Pierre le Grand), mais pas du tout ! Ici, les rues droites sont bordées d'imposantes bâtisses colorées d'inspiration classique ou baroque.
Nous entrons dans le palais de l'Ermitage pour visiter le fameux musée. Une grande partie de la collection a été réunie par la tsarine Catherine II qui envoyait ses conseillers à travers toute l'Europe pour acheter des tableaux. Nous organisons notre visite autours de la peinture : collections française , hollandaise, flamande et italienne du XVème au XXème siècle. Mais les tableaux ne sont pas la seule chose à admirer, les salles sont plus somptueuses les unes que les autres : murs dorés, plafond peint ou sculpté, parquet en marqueterie, ... L'art baroque dans toute sa splendeur !
Après le musée, nous marchons dans la ville à la recherche d'un endroit où goûter / manger. On suit les indications du petit futé vers une chaine de restaurants russes spécialisée dans les crêpes. L'endroit est agréable, très peu cher, pas vraiment pour les touristes. D'ailleurs, le menu en anglais n'est pas affiché, c'est le serveur qui nous le donne. En sortant de là, il fait nuit et la neige tombe de plus belle. Nous marchons vers l'hôtel complètement gelés. Sous les éclairages de noël, la neige scintille, mais avec un bonnet descendus jusqu'aux sourcils et une écharpe montée jusqu'au manteau, il est difficile de lever la tête. Nous arrivons à l'hôtel grelottants et couverts de flocons.
Nous profitons de la fin d'après midi pour découvrir le spa de l'hôtel : un peu de luxe ne fait pas de mal. Il est absolument magnifique : une grande piscine pleine de jets d'eau, des jacuzzis, des saunas, des hammams... Un vrai plaisir de chaleur et de détente pour se remettre des heures passées dans le froid. On termine la soirée par un restaurant russe pas très loin (assez loin quand même pour être pétrifier par le vent glacial) et nous revoilà à l'hôtel : fin de la deuxième journée !
Saint-Petersbourg, ville glacée
Nous arrivons à St-Petersbourg très tard vendredi soir. En effet, notre avion à Paris est parti en retard à cause de la neige. Il est arrivé une heure après l'heure de départ prévue de notre second avion. Nous avons eu très peur de rester coincés une nuit à Munich. Heureusement non, l'avion nous avait attendu, nous et les 30 autres personnes qui suivaient le même chemin (toujours faire parti du groupe, être original n'apporte rien). On a même eu le droit à un bus direct entre les deux avions.
Enfin bon, il est plus d'1h du matin quand nous arrivons à St-Petersbourg. Nous prenons le taxi jusqu'à notre hotel : le Sokos hotel palace bridge. Hotel super chic que j'ai trouvé à un prix très abordable sur le net. Le seul problème dans ce cas là, c'est qu'à part la chambre déjà payée, tout coûte cher !! Le petit déjeuner par exemple est tout à fait hors de prix. On trouve cependant une astuce étrange. Il est possible de se faire apporter le petit dej dans la chambre (la classe), et ça ne coûte pas plus cher que de le prendre en bas, mais l'intérêt est surtout qu'on peut en commander un pour deux !
Le lendemain, nous sommes donc réveillés par la livraison de notre plateau de petit déjeuner que nous partageons encore à moitié endormis. Puis nous voilà prêts à aller découvrir la ville. Dehors sous le soleil hivernal, les trottoirs sont gelés, la neige sur les bas côté. Nous sommes bien couverts, nous n'avons pas trop froid. Nous traversons la Néva entièrement gelée mais loin d'être lisse : elle est comme un ensemble de gigantesque blocs de glace concassés et recouverts de neige. Devant nous l'ermitage magnifique, avec ses colonnades et sa façade vert pomme.
Nous prenons l'avenue principale et profitons tranquillement de la ville. Les russes semblent très soucieux de leur apparence. Les femmes portent toutes d'élégantes bottes à talons et des manteaux de fourrure. Certaines ont dû entrainer leurs jambes contre le froid car, malgré les -10 degrés, elles portent de fins collants transparents.
Nous marchons jusqu'à la cathédrale Saint Sauveur, tout en art "néo russe". De l'extérieur, c'est un ensemble de petites tourelles au bout desquelles pointent de gros oignons boursouflés. Tout est incrusté de pierre et de couleurs. L'intérieur est encore plus impressionnant, le sol est marbré, les murs recouverts de mosaïques colorées du sol jusqu'au plafond.
Après l'église, on prend un repas dans un petit café théâtre où nous pouvons lire un peu l'histoire de la ville. Elle a été crée par Pierre le Grand, jeune tsar qui n'aimait pas Moscou. Il a beaucoup marqué son époque par son audace et les changements drastiques qu'il fit subir à la Russie. Le fait qu'il ait épousé une blanchisseuse (Catherine 1) me le rend sympathique. La ville fut aussi marqué par Catherine II quelques générations plus tard. Elle aussi, je l'aime beaucoup. Arrivée à 15 ans d'Allemagne, elle adopta pleinement la Russie. Quand son mari devint tsar, elle le fit assassiner par son amant et prit le pouvoir !! Ensuite, elle resta libre et non mariée, entourée de ses amants qu'elles faisaient tester par ses femmes de chambres.
Repas terminé, il nous faut ressortir dans le froid. Avec la fatigue, il semble plus intense. On se promène encore un peu, on passe devant quelques palais, puis on reprend le chemin de l'hôtel. Nous arrivons dans notre chambre à 15h30 déjà épuisés.
A 17h, c'est l'heure de ressortir car, ce soir, nous allons à l'opéra. J'ai réservé des billets au prestigieux Mariinsky Theatre pour aller voir Khovanchtchina. Nous traversons la ville resplendissante dans la nuit et arrivons au théâtre. Nous sommes sur l'un des balcons, un peu en retrait mais nous voyons tout de même bien la scène. C'est un opéra russe sur-titré en anglais mais nous avons tout de même de grosse difficulté à comprendre l'histoire (très politique). Il dure longtemps (4h 30) mais il y a des pauses entre les actes et des entractes. D'ailleurs lors du deuxième entracte, juste avant le dernier acte, nous pensions que la pièce était finie et allions rentrer chez nous ! C'est la dame du vestiaire qui nous a fait signe que ce n'était pas terminé. Cela aurait été dommage, nous aurions manqué le dernier acte avec la magnifique scène où tout le monde meurt dans les flammes !!
Il est assez tard quand nous rejoignons enfin notre hôtel où après une soupe (chère) prise au bar, nous montons nous coucher dans la confortable chambre pour une nuit bien méritée...