Après une année à Montréal (que je raconterai dans un prochain billet), nous nous apprêtons à rentrer à Paris. Avant ça, nous avons prévu trois semaines de vacances au Québec. Le vendredi 15, nous récupérons le gros 4x4 rouge qui devra contenir toutes nos affaires. Une dizaine de cartons viennent de partir pour la France. Il nous reste quatre grosses valises et beaucoup, beaucoup de bazar. Lorsqu'à 17h45,nous allons récupérer l'enfant après sa dernière journée de garderie, nous sommes épuisés mais le rangement est loin d'être terminé. Nous passons la soirée sur une terrasse ensoleillée de la rue Van Horne profitant encore un peu de Montréal.
Samedi 16, c'est le départ. Il nous faut tout ranger, trier, nettoyer, quittant définitivement un appartement qui nous a accueilli pendant 9 mois. Nous entassons dans une grosse valise les affaires qui resteront à Montréal. Nous jetons allègrement les babioles qui traînent encore un peu partout. Nous apportons dans de gros sacs les vêtements trop petits de l'enfant et les jouets qu'il n'utilisera plus pour les donner à la boutique "renaissance". Les restes disparates de nos provisions sont rangés dans des sacs plastiques, les affaires de camping réunies dans un coin. On commence à entasser dans la voiture ce qu'on va emporter : 2 valises de vêtements + 2 petites, une autre avec les sacs de couchage, les deux gros matelas et le petit matelas, la tente, les chaises, la glacière, les affaires de cuisine, la nourriture, les bûches qu'il nous reste de la dernière fois, le pot de l'enfant, les jouets, les chaussures de randonnée, le sac à dos, la poussette... Le large coffre de la voiture est vite plein ainsi que les deux sièges libres. On a installé le siège auto et on ménage un petit espace pour l'enfant avec ses jouets et ses peluches. La voiture semble déjà pleine à craquer et les affaires continuent d'arriver.
Tout ça se fait dans le stress du départ, la peur d'oublier quelque chose et l'enfant qui s'impatiente et n'est pas toujours très conciliant. Enfin, en début d'après-midi, nous fermons la porte de l'appartement et rendons les clés à la voisine. Nous sommes prêts à partir. Nous n'avons pas mangé. L'enfant s'est endormi dans la voiture pendant qu'on chargeait les toutes dernières affaires. On achète des sandwichs et on prend la route. Plus tard, on prend notre premier pique-nique dans un village au bord du Saint-Laurent à quelques kilomètres de Montréal. Nous sommes sur la route du nord, près à commencer nos explorations.
Pour notre première nuit, nous avons réservé une chambre dans un gîte à côté de Trois Rivière. On arrive en fin d'après-midi, assez épuisés. C'est une jolie maisonnette avec un grand jardin. Il y a deux poules qui font le bonheur de l'enfant (qui les baptise Galinetta et Galibetto). On se laisserait bien reposer quelques heures sur des chaises au soleil mais il faut reprendre la route pour aller dîner. C'est l'occasion aussi de voir Trois Rivières que nous ne connaissons pas. On découvre une agréable ville. La rue principale est rendue piétonne pour l'été et très animée. Après avoir admiré le Saint-Laurent tout en surveillant que l'enfant, très énervé ce soir, ne se jette pas dans la rivière, nous nous installons en terrasse. Deux jeunes artistes donnent une performance de cirque juste en face pour le plus grand bonheur de l'enfant. Enfin, après une glace au chocolat, nous reprenons le chemin du gîte pour une nuit de repos bien méritée.
Le lendemain, nous montons vers Shawinigan où nous nous arrêtons pique-niquer et admirer la rivière puis nous rejoignons le parc national de la Mauricie où nous voulons passer la nuit. On réserve notre emplacement de camping à l'entrée du parc puis nous pénétrons cette magnifique forêt sauvage traversée de lacs et rivières. Le lac Édouard nous offre notre première baignade. Il nous faut retrouver les maillots dans le chaos de nos affaires mais la récompense est agréable : une eau douce et claire entourée de sapins.
En fin d'après-midi, nous atteignons le camping où nous montons la tente pour la première fois des vacances. Nous arrivons à retrouver l'ensemble des affaires nécessaires et passons une nuit confortable.
Le lundi matin, la première chose à faire est de ranger et réorganiser toutes nos affaires. Dans la tente, je m'active à rouler les matelas et sacs de couchage tandis que Seb essaie de trouver une organisation cohérente. Il faut qu'on puisse accéder rapidement à certaines affaires comme la glacière et les maillots de bain. Il y a d'autres choses dont on a besoin qu'une fois au camping et d'autres encore qu'on ne sort que très rarement. Tout ça alors que l'espace général est assez réduit.
Enfin nous repartons. Mais avant de prendre la route, nous pique-niquons dans le parc et allons nous promener au bord de la rivière. Des rapides et cascades forment des petites piscines naturelles où on peut se baigner. C'est un vrai plaisir. L'eau n'est pas froide et l'enfant joue avec bonheur sur les rochers. Nous profitons un long moment de ce petit paradis.
Quand nous sortons du parc national, il est déjà 15h. Nous réalisons alors que le lac Saint-Jean où nous devons nous rendre n'est pas à 2-3 heures de route comme nous le pensions mais à plus de quatre heures ! Bon, de toutes façons, nous n'avons pas le choix car nous avons une réservation pour ce soir. Nous traversons de nouveau Shawinigan et montons vers le nord. La route le long de la rivière Saint-Maurice est magnifique et devient de plus en plus sauvage. Au nord de la petite ville de La Tuque, il n'y a plus d'habitations pendant environ 150 kilomètres. Puis d'un seul coup, le paysage change. On voit de nouveau des maisons, des champs, des fermes. Nous arrivons au Lac Saint-Jean.