Deuxième matin dans les Tatras. Cette fois, nous prenons le petit déjeuner dehors, sur une table de pique-nique devant notre chambre. Ce serait parfait si les guêpes ne venaient pas nous embêter. On se prépare doucement ce matin là. Seb va courir, le filleul dort tard puis joue au foot. Puis nous commençons à nous organiser pour la journée. Aujourd'hui, on va faire une randonnée !

On s'assure de prendre tout ce dont nous avons besoin puis nous passons encore faire quelques courses pour le pique-nique avant de prendre la route. Nous logeons dans le "bas Tatras" et allons aujourd'hui dans le "haut Tatras". La balade a été choisie sur les conseils de la dame de l'hôtel. On a trouvé ensuite sa description précise sur le Web et on l'a repérée sur Open Street Map, l'appli que Seb utilise souvent. Il faut trouver le bon équilibre entre difficulté, paysages, dénivelés qui puissent à la fois nous satisfaire et ne pas dépasser les capacités de l'enfant.

Nous pensions nous arrêter au milieu de nulle part, au bord d'une route et sommes donc surpris d'arriver dans un immense complexe de ski avec surtout beaucoup de monde. La station semble active même en été avec une sorte de grand marché de babioles, des mini attractions diverses et plusieurs parkings payants et cependant pleins. Un jeune homme gère les voitures. Il nous dirige vers une place où nous garer tout en nous indiquant le prix à la journée.

Comme il est déjà presque 13h,nous décidons de manger avant de commencer la balade. Nous sommes garés au bord d'une petite rivière et installons là notre pique-nique. On peut ensuite laisser notre glacière à la voiture et préparer des sacs légers où nous transportons principalement de l'eau. Et c'est parti.

On trouve facilement le début du chemin. La balade semble populaire et nous croisons beaucoup de monde et même des français. Au départ, on marche entourés de grandes fleurs mauves, surplombés par les montagnes. Puis nous entrons dans une jolie forêt de sapins. Le chemin monte très tranquillement, à l'ombre dans la fraîcheur de l'altitude, et nous avançons sans difficulté. L'enfant demande de temps en temps quand on arrive, où on en est, si on peut faire une pause, mais il accepte cependant son sort et continue d'avancer. Bientôt, les arbres deviennent plus petits pour n'être plus que des buissons. Nous avons atteint la deuxième partie du trajet dans la hauteur des alpages.

Nous longeons une sorte de col entre plusieurs pics rocheux qui nous toisent, majestueux, des deux côtés du chemin. Souvent nous nous rapprochons de la petite rivière torrent dont nous entendons le bourdonnement. Parfois la vue se dégage et nous la voyons descendre en serpent argenté vers la vallée. Encore un petit effort à grimper dans les cailloux et nous voilà au pied de la petite cascade de Skuk. C'était notre objectif : 2h de marche pour un peu moins de 4km depuis le parking. On s'arrête un moment, prenant de nombreuses photos et plongeant les mains dans l'eau glacée. Puis nous entamons la descente.

C'est tout de même plus facile dans ce sens là. Au début, les enfants courent même devant pris dans leurs jeux et histoires. Au moment d'atteindre la forêt, l'enfant montre des signes de fatigue et commence à ralentir et râler un peu. Seb part finalement devant et je reste en arrière avec les deux garçons, descendant tranquillement à travers la forêt. Pour les encourager sur cette dernière partie, on chante plusieurs chansons, on invente des paroles et on s'amuse un peu. Enfin, nous arrivons et nous installons en terrasse d'un des cafés de la station pour prendre un verre avant de repartir.

Le soir, nous achetons des pizzas au petit comptoir de l'hôtel et profitons un peu du jardin. À 21h, il fait nuit noire. Nous terminons nos pizzas dans notre chambre où nous avons trouvé la cérémonie de clôture des JO sur une chaîne slovaque. Les enfants s'amusent à reconnaître les différents pays mais bientôt l'enfant s'endort profondément. Nous aussi, nous sommes fatigués même si nous regardons la cérémonie presque jusqu'au bout.

Après l'effort, le réconfort. Pour notre dernier jour dans les Tatras, je nous ai réservé une journée dans un parc aquatique. Avant ça, je prends tranquillement mon petit déjeuner dehors avec l'enfant. Je me sens un peu fatiguée et n'ai pas très faim. J'ai même peur d'être un peu malade. Mon instinct m'indique que non, j'ai juste besoin de prendre les choses doucement. J'ai sans doute pris un peu trop de soleil la veille.

Nous nous mettons en route vers 10h30, le parc n'est pas très loin. En fait il y en a 2 à moins d'1/4 d'heure de l'hôtel. J'ai choisi d'aller à Besenova plutôt qu'à Tatralandia. Il m'a eu l'air un peu plus petit et tranquille et la dame de l'hôtel nous a dit qu'il y avait une piscine à vague, ce qui, depuis Budapest, est l'obsession de l'enfant.

Cependant, en arrivant, j'ai plutôt une légère réaction de rejet. Tout me semble très grand, très peuplé, très bruyant et avec mon état de fatigue du jour, j'ai du mal à recevoir toute cette agitation. J'ai une pensée nostalgique pour les bains Palatinus de Budapest qui sont dans mon souvenir la quiétude même par rapport à ce nouvel endroit.

On se baigne dans le premier bassin qui a tout de suite attiré le filleul. C'est un bassin chaud avec plein de bulles et de jets d'eau. Mais l'enfant n'est pas très content. Déjà, il voulait aller à la piscine à vague et, en plus il n'a pas pied et se cantonne donc à l'escalier. On essaie de le convaincre de nager avec son flotteur mais, bien qu'il flotte parfaitement, il se met à hurler comme si sa dernière heure était arrivée dès qu'on le lâche dans l'eau.

On se lance à la recherche de la piscine à vague et on a du mal à la trouver. Finalement, elle est sous une grande tente au bout d'un couloir. Il n'y a pas de vagues en ce moment. L'atmosphère dans cette partie couverte est lourde et encore plus bruyante qu'à l'extérieur. À côté de la piscine à vague, il y a la piscine pour enfants avec plein de petits toboggans et des rideaux d'eau et petits jets. Les deux sont contents d'y aller. L'enfant est heureux car il a bien sûr pied et que les toboggans sont à son échelle et pour le filleul, ça reste attirant et amusant bien qu'il soit plus grand. On reste un moment puis on se met en quête d'un repas.

Il y a un espèce de grand self qui rappelle les restaurants des stations de ski, c'est-à-dire cher et pas très bon. Je suis toujours dans mon état bizarre et je n'ai pas faim. En voyant la nourriture, j'ai encore moins faim. Je voudrais un casse croûte léger mais il n'y a que du fast food ou des grod plats locaux plein de sauce et de crème. Les enfants sont cependant très heureux de leur menu nuggets-frites et moi je grignote quelques bouts de melon dans la salade de fruit.

Pourtant, après le repas, je commence à me sentir un peu mieux. Et le parc me paraît moins effrayant. J'ai enfin compris comment il s'organisait. C'est une sorte d'enfilade de quatre espaces distincts : un extérieur, deux intérieurs reliés par un long couloir puis un autre espace extérieur plus petit. J'ai aussi compris où était affiché l'heure de la prochaine session de vagues. Et justement, il y en a une bientôt. On y va pour le plus grand bonheur de l'enfant.

Ensuite il s'agit de gérer notre après-midi pour satisfaire aux demandes des deux enfants pas toujours concordantes et à nos envies à nous sachant évidemment qu'on ne peut les laisser seuls nulle part. On commence par une attraction avec des bouées qui plaît à tout le monde. Plus tard, je reste un peu avec l'enfant à la petite piscine tandis que Seb va avec le filleul dans les bains thermaux. Puis je convaincs l'enfant de les rejoindre. Ils forment toute une partie du parc. On les reconnaît car l'eau a une couleur maronasse pas très attrayante (mais sans doute mieux que l'eau classique pleine de chlore). On s'installe dans le bar aquatique : c'est-à-dire qu'on prend des boissons DANS la piscine. Je trouve ça assez étrange mais au final c'est amusant.

On fait ensuite plusieurs toboggans. J'arrive une fois à convaincre l'enfant de venir faire la descente avec moi sur un facile mais une fois qu'il a testé l'arrivée avec la tête sous l'eau quelques secondes, il refuse absolument de recommencer. Quand les enfants ne font pas les descentes avec nous, ils nous attendent à l'arrivée ce qui semble leur plaire tout autant. On se baigne dans la rivière à courant : je suis contente de voir que l'enfant fait quelques minuscules progrès et accepte de se faire porter.

Plus tard, il y a de nouveau la piscine à vague, des bassins chauds, des glaces et de la barbapapa, quelques toboggans géants pour Seb et moi et une espèce de grosse bulle gonflable sur laquelle il faut se hisser avec une corde avant de glisser dans l'eau en rebondissant. Le filleul adore ! (Nous aussi) L'enfant n'a pas pied et est assis sur le bord, il pousse des cris de joie dès qu'il nous voit tomber dans l'eau. On termine la journée par un long moment dans les bateaux-pirates-châteaux-gonflables (pour les enfants, nous on se repose dans des chaises longues) avant une dernière séance de piscine à vague. Il est 19h passé quand nous sortons alors que le parc va bientôt fermer.

Sur le retour, nous faisons un petit détour pour admirer le soleil couchant sur le lac Mara. Cet immense lac artificiel est juste à côté de notre hôtel mais nous n'avons même pas eu le temps d'en profiter. Quand nous arrivons chez nous, il fait déjà nuit noire et l'enfant est endormi. Il ne se réveille même pas pour prendre une part de pizza. C'est notre dernière nuit dans les Tatras. Le lendemain, on range toutes nos affaires et on reprend la route.