Le Retour : Bratislava, Bruxelles, Paris

Le lundi matin, nous quittons notre appart-hotel vers 9h30. Nous laissons les bagages à la réception, nous avons encore quelques heures à passer en ville. On commence par prendre un petit déjeuner dans le même café que la veille. Puis Seb a trouvé qu'on pouvait grimper en haut du pilier du grand pont qui traverse le Danube. De là haut, on a une très belle vue sur le château et le centre, une jolie façon de dire au revoir à Bratislava. Après ça on passe encore un peu de temps dans un parc de l'autre côté du fleuve. Puis vers 13h, nous sommes de retour à l'hôtel. On grignote rapidement des sandwichs, on récupère tous nos bagages et nous voilà partis.

Nous traversons une dernière fois le centre ville pour rejoindre les rives du Danube et l'embarcadère. Car oui, nous quittons la ville en bateau. Nous sommes sur le ferry qui relie Bratislava à Vienne. C'est un petit bateau, nous avons des places réservées sur le pont inférieur. Mais dès le départ, je monte à l'étage et m'assois à l'extérieur sur un des bancs latéraux. De là, je vois Bratislava s'éloigner, toisée par les tours blanches et rouges du château. Les enfants nous ont suivi à l'étage mais lorsque le bateau s'éloigne de la ville et prend de la vitesse, le vent s'intensifie et des gouttelettes d'eau viennent même régulièrement nous frapper le visage. Ça ne me dérange pas mais ce n'est pas du goût des enfants qui préfèrent de toutes façons changer de place toutes les cinq minutes.

Nous voguons sur la frontière entre la Slovaquie et l'Autriche et je pense à la facilité avec laquelle nous la traversons et à toutes ces années où ce morceau de fleuve séparait les blocs Est et Ouest de l'Europe.

Notre dernière vision de la Slovaquie est le château de Devin qui surplombe le fleuve de toute ses majestueuses ruines. Le bateau ralentit un peu quand nous passons devant pour qu'on puisse l'admirer. Après ça, nous sommes en Autriche. Nous traversons une petite ville puis c'est uniquement de la forêt et les jolies rives du fleuves avec ses méandres et îlots, ses plages, ses baigneurs et promeneurs. Puis au bout d'une heure, Vienne commence à apparaître et voilà quelques usines et entrepôts. Le bateau quitte le fleuve pour rejoindre le canal et nous devons retourner à nos places. Il est environ 16h quand nous accostons en plein centre à Schwedenplatz.

Nous voilà dans l'agitation du centre-ville avec tous nos bagages. Nous avons encore plusieurs heures avant de prendre le train. Je propose d'aller prendre un goûter. J'ai trouvé un café traditionnel viennois à 5 minutes à pied. On arrive à y entasser toutes nos affaires sans trop gêner. On boit des chocolats à la crème fouettée et on mange des Sachertorten et Apfelstrudeln.

Après ça, on rejoint Hauptbahnhof en métro mais nous avons encore plus d'une heure à patienter. Je suis installée sur un banc dehors devant la gare entourée de tous nos bagages. Seb va faire quelques courses avec les enfants pour compléter nos provisions pour ce soir et demain matin. Puis on attend simplement tandis que les enfants courent et crient sur la place jouant à je ne sais quoi.

Vers 19h, nous rejoignons notre quai. Le train n'est pas encore là, il faut encore être patient. Il a un peu de retard mais à 19h30 le voilà qui entre en gare et nous rejoignons notre compartiment.

Pendant plusieurs semaines, alors que nous avions déjà nos billets aller, nous avons essayé d'acheter nos billets Vienne-Paris sans succès avant de lire dans la presse que le service s'interrompait pour plusieurs mois ! Alors qu'on réfléchissait à une solution (faire des trains de jour avec 1 ou 2 étapes supplémentaires ? Prendre l'avion ?), on a découvert le Vienne-Bruxelles et voilà. Nous sommes donc en route pour Bruxelles.

Nous avons réservé un compartiment de 6 pour nous 4, ce qui est un niveau de confort de dessous des 2 compartiments de l'aller. Mais nous sommes bien installés dans notre petite chambre où nous grignotons notre repas alors que la nuit tombe sur la campagne autrichienne. Après quelques jeux et discussions, nous commençons à nous installer pour la nuit. Les enfants sont surexcités mais la fatigue commence à se faire sentir. Après quelques hésitations, le filleul et moi sommes installés en haut, l'enfant au milieu et Seb en bas, ce qui permet de ne pas installer toutes les couchettes et de garder un peu de places assises. Finalement, l'enfant s'endort. Même le contrôle de police à l'arrivée en Allemagne vers 23h ne le réveille pas. Nous le suivons bientôt dans le sommeil dans le léger vrombissement des rails.

Vers 7h30, nous émergeons alors qu'on nous apporte le petit déjeuner. Le filleul peut continuer de dormir un peu sur son perchoir. Le train n'arrive que vers 10h30 et la matinée se passe tranquillement. On range et organise nos affaires : le temps en Belgique n'est pas aussi doux qu'en Autriche il faut retrouver nos pulls et vestes.

Et nous voilà donc errant en fin de matinée près de la gare du Midi avec sacs et bagages pour rejoindre notre location. Nous avons troqué les façades meringues de l'Europe centrale pour les murs de briques de l'Europe du Nord et avançons sur les pavés bruxellois. Comme il est trop pour nous installer dans l'appartement, nous ne faisons que déposer nos bagages et partons ensuite à la découverte de la ville.

Je connais très mal Bruxelles, je n'y suis venue qu'une seule fois, dans le quartier européen et je n'avais rien vu de la ville elle-même. Nous marchons de la place du jeu de Balle vers le centre. Au passage, on trouve une aire de jeux et on s'arrête un long moment. Puis nous découvrons enfin le fameux Manneken Pis avant d'aller s'installer dans une friterie pour déjeuner.

Après ça, on se balade encore un peu dans le centre. On voit la Grand-Place toute dorée et on traverse les galeries royales avec leurs magasin de luxe aux prix absurdes. Après presque 3 semaines de voyage et une nuit dans le train, je suis assez fatiguée. On doit retrouver une amie dans un café près de Sainte-Catherine. On commence déjà à se diriger par là bien que nous soyons en avance. Mais je n'ai qu'une envie, m'affaler sur une chaise pour me reposer. La terrasse du café donne directement sur une aire de jeux. On s'installe donc, on commande du jus de fruit et du thé glacé et on attend notre amie qui nous rejoint bientôt.

On reste un long moment jusqu'à ce que la pluie finisse par nous chasser. Il nous reste du temps cet après-midi et on a décidé d'aller visiter le musée des illusions qui n'est pas loin. C'est un petit musée qui présente tout un tas d'illusions d'optique et permet de faire plein de photos bizarres. Les enfants adorent (et moi aussi). Quand on sort, il pleut encore beaucoup alors on prend un taxi pour rentrer chez nous se reposer un peu. Plus tard, on ressort, encore sous la pluie, et on marche jusqu'au quartier Saint-Gilles derrière la porte de Hal. Là bas, on retrouve une autre amie avec qui on passe la soirée.

Et voilà, c'est ainsi que se termine notre voyage. Le lendemain matin, on range une dernière fois nos affaires et on rejoint la Gare du Midi pour prendre notre TGV vers Paris. Le trajet est rapide, nous sommes chez nous en début d'après-midi. Fin des aventures après ce beau voyage en Europe !

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Bratislava

C'est le début de la fin du voyage. Ce matin, nous rangeons toutes nos affaires et réorganisons nos sacs. Non seulement, nous quittons notre location mais allons bientôt rendre la voiture. Nous roulons vers Bratislava. Pour la première fois, le temps est légèrement couvert et nous voyons même un peu de pluie.

On avait pensé s'arrêter visiter un des nombreux châteaux en ruine qui parsèment le paysage. Mais les route ne vont pas jusqu'aux châteaux et nous n'avons pas le temps de faire les petites balades qui grimpent les collines. Nous roulons donc directement jusqu'à Nitra où nous nous arrêtons pour déjeuner. La rue centrale est assez animée, une fête se prépare. Alors que nous attendons nos plats dans un restaurant italien, un château gonflable s'installe juste en face de nous. L'enfant suit avec passion toute la mise en place avant d'enfin pouvoir en profiter à la fin du repas.

Avant de repartir, nous visitons le château de la ville un peu en hauteur. Il y a une jolie église baroque dans laquelle se prépare un mariage. Il y a aussi une grande tour et nous montons tout en haut. Cependant il pleut et nous ne profitons pas pleinement de la vue.

Vers 17h, nous arrivons à l'aéroport de Bratislava. C'est là que nous laissons la voiture de location, reprenant nos valises et sacs à dos. Nous embarquons dans un taxi qui nous amène dans le centre où j'ai réservé une sorte de studio appart-hôtel.

Nous sommes très bien situés. Il nous suffit de traverser la route et nous voilà dans le centre piéton. Le contraste entre Bratislava et les autres villes de Slovaquie est frappant. Ici, on est dans une ville touristique. Il y a beaucoup de monde, on entend plein de langues différentes et on voit pas mal de Français mais visiblement rare sont ceux qui explorent au delà de la capitale. Le centre est très animé, il y a des bars et restaurants partout avec des terrasses pleines, un petit air cocktails branchés, sortie entre copines, mais aussi des groupes de touristes qui visitent avec des guides et des petits drapeaux. On se balade un moment mais je commence à fatiguer. Il est trop tard pour un goûter (au grand désespoir de l'enfant) mais un peu tôt pour le repas. Tant pis, on s'installe dans un café qui a une jolie cour intérieure et on prend une sorte d'apéritif dînatoire, commandant des limonades et des assiettes de fromage et charcuterie.

Le lendemain, nous avons une journée complète pour visiter la ville. Tandis que Seb part courir, je traîne les enfants dans un café du centre qui sert des brunchs. C'est un truc un peu tendance avec des bidules bio et des ingrédients bizarres genre bobo international. On est sur une petite place proche d'une entrée de la vieille ville. Il y a une petite fontaine et l'enfant passe son temps à courir partout en criant. De la rue adjacente, arrivent à intervals réguliers des flots de touristes. Ils se déplacent en meute avec toujours un guide (avec un drapeau) qui commence ici sa visite de la ville. Nous voyons ainsi défiler des retraités britanniques, des allemands, des japonais, etc. Je perds parfois l'enfant de vue qui réapparaît dès que la troupe se déplace.

J'ai terminé mon toast à l'avocat et Seb nous rejoint. Nous partons directement vers le château que nous souhaitons visiter ce matin. Depuis le centre, il faut d'abord traverser l'immense autoroute qui traverse la ville de façon assez absurde. De l'autre côté, on trouve une partie de la vieille ville très calme : une petite colline avec au sommet, le château. Il fait déjà chaud et les enfants râlent mais on gravit finalement la colline et on arrive enfin à notre but.

Le château héberge un musée de l'histoire de la Slovaquie que les enfants insistent pour aller visiter. Je ne sais pas si c'est nous qui avons mal compris l'organisation du musée ou juste qu'il est mal fichu mais je dois dire qu'on ne comprend absolument rien. Il semble qu'il y ait plusieurs expositions mais on n'est jamais trop sûr de où on est et de ce qu'on est en train de voir. Évidemment, l'agitation permanente de nos deux zozos n'aide pas. Nous devons bien sûr les surveiller et, alors que nous essayons de lire et comprendre les explications, ils nous appellent toutes les 30 secondes pour nous montrer là une assiette, ici une montre ou que sais-je.

Au départ, les explications sont plutôt centrées autour du château lui-même et surtout de sa rénovation car après son âge d'or au 18ème siècle sous le règne de Marie-Thérèse d'Autriche, il a été laissé à l'abandon et restauré seulement sous l'ère communiste. Après ça, on passe un peu du coq à l'âne avec une multitude d'époques et de thèmes qui nous embrouillent. On passe du printemps de Prague à une expo de bijoux. On voit tout un truc sur la croix slovaque puis on monte un escalier et nous voilà au néolithique avec un morceau de musée historique jusqu'au moyen âge, la Grande Moravie et les Hongrois. Mais voilà qu'on est dans une tour et qu'on descend un minuscule escalier et on se retrouve dans un musée de peinture puis au milieu des héros de la seconde guerre mondiale.

Il nous manque encore des bouts quand on a enfin retrouvé le rez-de-chaussée et qu'on décide de sortir. J'ai un peu mal à la tête et l'heure du repas approche. On passe rapidement par les jardins avant de redescendre vers le centre où l'on déjeune dans un café.

Que faire cet après-midi ? Il fait très chaud et on a déjà visité le château et parcouru le centre-ville. Je propose d'aller se baigner une dernière fois avant notre départ. J'ai trouvé l'adresse d'une piscine extérieure dans un grand parc qui a l'air pas mal. Nous voilà donc aux alentours de 16h dans un taxi à traverser la banlieue de Bratislava.

Nous avons de nouveau quitté les touristes. Nous sommes au milieu des familles slovaques dans un grand parc avec deux beaux bassins et même un toboggan aquatique. On s'installe dans un coin à l'ombre. Le filleul n'a pas très envie de se baigner et va plutôt dans les jeux où il trouve rapidement des partenaires de foot. L'enfant, lui, est ravi car il y a un immense bassin où il a pied partout. On reste longtemps. Seb et moi faisons un tour de toboggan pour la joie de l'enfant puis on s'installe sur des chaises longues alors que les enfants jouent jusqu'à la fermeture.

De retour dans le centre, on sort prendre notre dernier dîner en Slovaquie. Le ciel est lourd et chargé d'éclairs. On a peur que l'averse nous éclate dessus. Nous sommes tout de même en terrasse et prenons des plats slovaques. On termine avec des glaces à emporter alors que les premières goûtes arrivent. C'est notre dernière nuit ici, demain c'est le retour.

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Région Banská 2

Ce matin, nous essayons d'être prêts plus tôt que d'habitude, ce qui suppose en particulier de réveiller le filleul avant son horloge naturelle et de prendre le petit-déjeuner en vitesse : nous voulons partir nous promener avant d'être écrasés par la chaleur.

Un peu avant 10h (ce qui n'est pas si tôt), nous entamons notre balade directement depuis la location. L'objectif est de rejoindre une petite chute d'eau dans la forêt à environ 2km. Au départ, nous traversons le hameau avec ses jardins fleuris et ses vergers plein de pommiers. Puis nous descendons à travers la forêt, croisant parfois quelques buissons de mûres. Ce qui m'inquiète un peu, c'est qu'on ne fait que descendre : ça signifie qu'on va devoir tout remonter au retour. Nous atteignons ensuite la route. Il faut la longer un peu puis retrouver la forêt de l'autre côté. Cette fois, ça monte mais surtout, c'est assez court et nous voilà bientôt à côté de la toute petite cascade.

Il fait déjà assez chaud et je ne résiste pas à l'attrait de la fraîcheur. Mes vêtements craignant peu l'eau, je me laisse tremper par la cascade toute habillée. Mes cheveux me font maintenant un casque de fraîcheur et quand nous repartons, je suis armée de mes vêtements humides pour affronter la chaleur de la remontée.

L'enfant râle un peu et dit qu'il en a marre mais tout de même nous avançons et c'est même plutôt plus facile que ce que je craignais. Juste avant la forêt, nous passons devant une petite maison où une dame est en train de faire des travaux. Nous l'avions déjà vue à l'aller. Nous la saluons de nouveau et, curieuse, elle nous invite à faire une pause chez elle. Notre slovaque est inexistant et son anglais très hesitant mais on arrive tout de même à communiquer. On comprend que c'est sa maison de vacances qu'elle est en train de retaper, elle a rangé à notre arrivée les outils posés sur sa table. Elle est très étonnée de nous voir ici "You, Paris ? Why Nová Baňa ?!". Et c'est vrai que c'est une question légitime, que faisons nous ici au milieu de la Slovaquie dans ce petit coin certes mignon mais qui n'a rien de spécial. Je lui explique un peu notre périple : Vienne, Budapest... Mais je ne peux pas vraiment lui transmettre que j'ai toujours aimé découvrir le "au milieu de nulle part" qui est ailleurs. Les enfants boivent leur "Kofola" (sorte de soda local qui a l'aspect du coca cola), grignotent quelques gaufrettes et prennent quelques mûres dans le jardin, puis nous saluons la dame et reprenons notre route.

De retour chez nous, nous déjeunons de nos restes de salade avec des œufs brouillés et du pain perdu puis nous voilà prêts pour l'après-midi. Dans des lieux comme celui-ci, où on ne parle pas la langue et où il n'est pas toujours facile d'avoir des informations, l'exploration touristique est souvent faite d'essais un peu à l'aveuglette. J'ai un prospectus avec une photo de rafting qui fait assez envie. Avec la traduction automatique de Google, j'ai obtenu le texte suivant "Après accord avec l'administrateur, il est possible d'organiser la location de radeaux, de canoës ou la cuisson du goulasch". Ça me laisse un peu dubitative mais ça parle bien de location de bateau. J'ai trouvé où était cet endroit et nous tentons donc l'aventure.

Quand, suivant la route, nous rencontrons une barrière fermée, les espoirs diminuent. Mais, optimistes, nous empruntons à pied la piste caillouteuse qui longe l'autoroute sous le soleil. Au bout du chemin, nous trouvons ce qui ressemble à un camping fermé. Il n'y a personne. Il y a bien une rivière et il y a peut-être eu des bateaux un jour mais pas aujourd'hui. Tant pis...

Je passe au plan B de l'après-midi. En épluchant les livrets touristique en slovaque et le site Web de ce qui ressemble à un complexe thermal, j'en suis arrivée à la conclusion qu'il existait une "piscine thermale" pas très loin à laquelle nous pouvions aller. Quand dans un premier temps, je me trompe d'entrée et nous conduit dans la partie "thérapeutique" du complexe, la famille se moque de moi en m'accusant de les emmener dans un EHPAD. Mais cette fois, ma prospection a bien été fructueuse, la piscine existe bien, elle est juste un peu plus loin.

J'avais une autre motivation en venant ici. J'avais vu qu'il existait des "sources chaudes dans une grotte" ce qui a titillé ma curiosité. Sur le site web, je n'ai pas vraiment compris comment on y accédait ni où c'était par rapport à la piscine. En arrivant, je découvre que c'est juste à côté. C'est le même petit bureau qui vend les entrées pour la partie piscine et pour les "Cave bath". La dame nous explique qu'il y a des entrées pour les grottes toutes les 1/2 heures mais c'est interdit aux enfants, comme je m'y attendais.

On commence par aller s'installer à la piscine. C'est un bel endroit avec de l'herbe et la vue sur la nature d'un côté et le village de l'autre. Il y a un grand bassin, une pataugeoire et un bain chaud. Le filleul n'a pas très envie de se baigner et court plutôt vers les jeux pour enfants. Seb et moi allons vers le bassin. L'enfant est pris dans un conflit interne : il a envie de se baigner, mais il n'a pas pied et son frère est parti jouer. Finalement, il décrète que l'eau est trop froide et rejoint le filleul.

Il est bientôt 16h, Seb décide d'aller tester les grottes. Moi je me rafraîchis un moment dans la piscine avant de rejoindre les enfants. Ils sont toujours en train de jouer. Je nous achète des gaufres à la buvette : il n'y a qu'une seule sorte de gaufre avec à la fois confiture, chantilly et chocolat. Quand Seb revient, je suis installée au calme tandis que les enfants sont retournés jouer. Il m'explique le fonctionnement des "grottes" et j'y vais pour l'entrée de 17h.

On entre d'abord dans les cabines pour se changer, puis il faut passer par la douche pour rejoindre les grottes. Ce n'est pas très grand, l'air est très chaud et humide. On descend dans le bassin par un petit escalier, l'eau est brûlante. Le sol et le petit banc sont bétonné mais sinon les murs du bassin sont ceux de la grotte. Une eau très chaude suinte de la roche formant des coulées ocres. On peut s'avancer dans une sorte de petit passage qui mène à une autre minuscule pièce de la grotte. Là, l'air est tellement chargé d'eau qu'on se croirait dans un hammam. Après un bon quart d'heure, quand la chaleur de l'eau et de l'air devient vraiment trop pesante, je sors. Dans la salle de douche, il y a des explications que m'avaient aussi relayées Seb. Après la baignade, il faut enlever son maillot et s'enrouler dans un drap blanc pour aller dans la "salle de relaxation". Là, on doit se mettre sur une chaise longue et la dame des bains vient enrouler sur nous une épaisse serviette en s'assurant de nous couvrir des pieds à la tête. On se retrouve alors dans une espèce de cocon chaud et on doit rester là se reposer. Les murs sont là aussi en partie formé par la grotte. Il y a des lumières tamisées, une musique lancinante et un petit aquarium. Je reste un moment à rêvasser, me sentant comme une grosse larve amorphe. Enfin, après cet étrange rituel, je quitte les grottes et retourne à la piscine retrouver Seb et les enfants.

J'ai eu un peu chaud là dedans et j'ai maintenant envie de me rafraîchir. Je me baigne de nouveau et suis finalement accompagnée par toute la famille. Il n'y a plus beaucoup de gens car le parc va bientôt fermer. Avant de partir, on se plonge aussi dans le bain chaud extérieur qui est tout de même moins chaud que dans les grottes et dans lequel les enfants peuvent aller. Puis c'est l'heure de rentrer. Ce soir, on se nourrit de pizzas installés à la terrasse d'un petit bouiboui qu'on a trouvé sur la route où il y a même des jeux pour enfants.

Et voilà arrivé notre dernier jour dans ce coin perdu de Slovaquie. Ce matin, Seb va courir et les enfants et moi passons une matinée paresseuse. Inspirée par ce que j'ai vu dans différents cafés, j'ai créé un piège à guêpes très artisanal et pas entièrement fonctionnel. Plus précisément, j'ai mis un peu de jus de fruit dans un bol que j'ai recouvert d'un sac plastique troué. Ce n'est pas parfait car les guêpes arrivent régulièrement à s'enfuir mais ça marche tout de même assez bien pour que nous arrivions à prendre le petit déjeuner dehors. L'enfant est fasciné par cette haute technologie et tente de pousser toutes les guêpes qui arrivent vers le piège.

Quand Seb revient, nous nous préparons à partir. Comme la veille, c'est de l'exploration prospection : nous tentons une visite sans être vraiment sûr de ce qui nous attend. Plusieurs villes s'appellent "Banska" par ici et d'après la dame d'hier, cela fait référence aux nombreuses mines de la région. Or j'ai vu qu'il y avait un musée de la mine à Banská Stiavnika où l'on pouvait visiter une ancienne mine. Je ne sais pas à quelle heure sont les visites ni surtout si on pourra avoir une visite en anglais.

On arrive là bas un peu avant midi et demie. Je vais me renseigner et en payant un supplément, on peut avoir une visite en anglais à 13h15. Ça nous laisse un peu de temps pour manger. Malheureusement, le concept de boulangerie manque un peu en Slovaquie. Nous parcourons en voiture tout le centre ville mais il n'y a que des cafés et restaurants, rien pour simplement acheter un sandwich. Rien sauf un petit Kebab où j'arrive à acheter 4 sandwichs corrects sans vraiment comprendre ce que je demande. De retour au musée, on grignote un peu pour ne pas avoir faim pendant la visite puis on range nos sandwichs entamés dans le sac à dos quand notre jeune guide arrive.

Nous avons en fait le droit à une visite guidée de la mine juste pour nous 4. La première chose que nous dit le guide, c'est qu'on va aller dans la "salle des lanternes" pour prendre notre équipement avec des casques et des lampes. Ça y est, les enfants sont conquis. Nous choisissons donc de beaux casques jaunes, de grands imperméables et les enfants ont chacun une lanterne autour du cou.

Ainsi habillés, nous nous dirigeons vers l'entrée de la mine. Elle existe depuis très longtemps et a servi à exploiter or, argent, zink et cuivre. Elle est fermée depuis une centaine d'années. Les minerais de surface ont commencé à être grattés dès l'antiquité avec simplement de grands trous. Puis le guide nous explique à travers des gravures l'évolution des techniques d'extraction au fur et à mesure des siècles où la mine est devenue de plus en plus profonde, jusqu'à avoir 14 étages souterrains. Nous ne visitons que les deux étages supérieurs, avançant prudemment le long des anciens rails et pouvant admirer les différentes machines. Nous voyons l'ancien ascenseur, le shaft, descendons un escalier en métal et avançons dans d'etroits couloirs. Le guide nous donne toutes les explications en anglais en faisant des pauses pour qu'on puisse traduire aux enfants très intéressés. Au milieu de la visite, l'enfant est pris d'une envie pressante ! Sur les conseils du guide, nous le faisons passer par dessus une barrière et lui demandons d'avancer un peu plus loin et de faire pipi dans une flaque d'eau. Il n'est pas très rassuré et a peur de rester coincé mais tout se finit bien.

Après la visite, nous terminons nos sandwichs à l'aire de jeux où les enfants se prennent pour des chercheurs d'or. Plus tard, nous nous promenons à nouveau dans Banská Stiavnika pour prendre un goûter. On avait pensé retourner se baigner dans les petits lacs mais il est un peu tard et on abandonne l'idée. On rentre simplement chez nous où on dîne sur notre terrasse. Demain, nous quittons ce petit coin perdu, le voyage touche à sa fin.

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