Jeudi matin, j’ai rendez vous dans un établissement appelé « happy skin » à côté de la maison. La dame ne parlait pas l’anglais donc je ne sais pas exactement à quoi m’attendre. La Corée est connue pour ses soins de peau et j’espère aussi que l’établissement fait sauna. En fait, je me rends assez vite compte que c’est simplement un centre esthétique. J’ai donc le droit à soin du visage couplé avec un massage coréen. Expérience intéressante bien que douloureuse en ce concerne le massage… Le tout dure quand même bien 1h ½, à la suite de quoi j’ai le droit à un petit thé avec tentative de communication, mais je ne suis même pas tout à fait sûre qu’elle ait compris que j’étais en vacances en Corée pour un mois… L’après midi, je me rend au palais de Deoksugung avec mes affaires de peinture dans le but de réaliser ma première aquarelle de l’été. En effet, étant donné que je suis seule pendant ces deux semaines, c’est une bonne occasion pour peindre.
Partout dans le monde et, je pense, en Corée, les gens qui s’assoie au milieu d’un parc pour peindre passent pour des originaux. Mais de toutes façons, avec mes cheveux clairs, ma grande taille, mon chapeau anti-soleil et mon apparence en général, on ne peut pas dire que je me fonde dans la masse, donc une bizarrerie de plus ou de moins.
Assise sur un escalier, je commence tranquillement mon croquis. Assez rapidement, une jeune adolescente coréenne me demande si elle peut s’asseoir à côté de moi et nous engageons la conversation. Elle parle bien l’anglais car elle a vécu en Malaisie ce qui aide beaucoup pour communiquer. Quand je lui demande son nom, elle me répond « Vivian » !! En effet, les coréens qui ont eu des rapports avec l’étranger ou l’occident se choisissent un nom occidental en plus de leur nom coréen et elle a choisi mon nom (pas en mon honneur, car elle ne me connaissait pas…). Elle reste avec moi tout au long de ma peinture (sur laquelle elle émet souvent des doutes, mais je l’ai prévenue que je n’étais pas professionnel ou quoi que ce soit de ce genre et qu’il n’y avait donc aucune garanti de résultat).
Lorsque j’ai terminé, on sort du parc ensemble et je l’invite à prendre une glace. On discute pas mal, elle semble très attirée par l’occident mais est aussi curieuse de savoir ce que je pense de l’Asie. Elle admire la couleur de mes cheveux et ne me crois pas vraiment quand je lui dis que les coréennes sont très jolies et n’ont rien à envier aux occidentales, et que d’ailleurs les hommes occidentaux trouvent tous les asiatiques très belle. (Petite note : les coréennes sont vraiment toutes très jolies, je suis parfois impressionnée par les beautés que je croise dans la rue). La jeune Vivian repart ensuite rejoindre sa tante et je rentre moi aussi me reposer.Vendredi, je n’ai pas laissé tomber l’idée du sauna qui est un « must » en Corée et je me dirige vers Itaewon où mon guide donne une adresse. Itaewon est le quartier cosmopolite de Séoul, c’est la première fois que je vois tant d’étrangers. C’est le quartier de prédilection des GI américains. Les rues sont pleines de restaurants à l’américaine, ou de nationalités diverses : indiens, mexicains… C’est aussi un quartier de shopping réputé et les boutiques d’antiquités se succèdent, cédant parfois la place à des magasins de vêtements.
Il est 13h30 et le soleil tape fort. Je marche à travers les rues en tentant de comprendre le plan du guide et de trouver le fameux sauna. C’est mission impossible, il a peut-être disparu, ou alors je n’ai rien compris, enfin bref, je me perds dans des ruelles sans fin et qui n’en finissent pas de grimper. Je me suis un peu éloigné de l’animation générale et alors que la faim guette, je suis maintenant au milieu d’une zone résidentielle où il n’y a encore que des boutiques d’antiquités. C’est complètement épuisée que je rentre dans le premier restaurant que je trouve qui s’avère être un minuscule établissement tenu par une petite dame souriante.
M’asseoir à l’abri du soleil dans une salle climatisée est déjà un soulagement. La dame me propose des plats sur son menu et j’arrive à lui faire comprendre que je ne prends pas de poisson. Elle m’apporte ensuite une petite assiette de kimchi et une soupe, puis deux steaks grillés avec une salade. Oh luxe, j’ai le droit à un couteau ! Je suis seule dans le restaurant et je me rends vite compte que la dame parle un anglais correct (rare pour les coréens). Avec ça plus mes notions de coréen, nous arrivons à avoir un semblant de conversation très agréable. J’arrive à me renseigner à propos du sauna, elle me conseille celui du Hamilton hôtel, que j’avais repéré mais qui ne me semblait pas très authentique. J’arrive à lui demander, en coréen, quel sauna utilisent les coréens eux même. Elle comprend ma question mais ne comprend pas pourquoi je préfèrerais un minuscule sauna coréen au beau et grand Hamilton hôtel où vont tous les étrangers. Plus tard, trois autres personnes entrent dans le restaurant (qui est donc plein), ils parlent tous entre eux très vite en coréen. Moi évidemment je ne comprends rien mais ça reste amusant… Je quitte le restaurant et me dirige bon grès, mal grès vers l’hôtel Hamilton.
Si l’établissement n’est pas tout à fait authentique, il reste tout de même pour moi assez exotique. On range ses chaussures dans un petit casier puis on se rend dans la partie où hommes et femmes sont séparés. Là, on se déshabille complètement et on rejoint le sauna lui-même. Il y a des douches, plusieurs petits bassins et deux salles de sauna. Quelques femmes sont là, qui ont plutôt l’air de coréenne. Les gens se lavent entièrement sous la douche où, d’ailleurs, il y a du savon. Il y a même des douches plus basses que l’on peut utiliser avec des petits tabourets et des bassines. La première salle de sauna est à 47° et des tuyaux répandent une très légère vapeur d’eau. Les murs sont décorés de pierres semi précieuses : améthyste, jade, quark… La seconde salle est beaucoup plus chaude, 75°, un vrai four. Le plus grand bassin est le « froid » qui est en fait à 23° et donc frais et agréable. Un bouton « waterfall » fait naître un courant et un second « wave » déclenche une douche violente depuis le plafond (je soupçonne une inversion dans la traduction). Un deuxième bassin est à 35°, de l’ordre d’un bain chaud classique, il ne manque que le bouquin. Le dernier, petit et bouillonnant, est une vraie casserole dont on serait les crevettes : 45°. On a l’impression de cuir vivant, j’ai d’ailleurs du mal à y rentrer. Un escalier mène vers un étage où sont proposés des massages, mais j’ai déjà eu ma dose ! Les coréennes font des aller retours entre les douches, la salle chaude et le bassin froid. En général, elles sortent de la salle pour se verser des bassines d’eau froide sur la tête puis douche ou bassin. Je les imite et profite de l’ensemble pendant bien une heure avant de me décider à ressortir.
L’après-midi touche déjà à sa fin, et après m’être un peu baladée dans le quartier, je reprends le métro pour rejoindre Sébastien. Ensemble, on passe la soirée à Gangnam, quartier animé du sud de Séoul.