Kosice

Nous quittons Budapest pour Kosice en milieu de journée. C'est un train à l'ancienne, pas très rapide mais très fréquent et peu cher. On achète les billets le jour même. Nous avons tout un compartiment pour nous et prenons nos aises, pique-niquant de nos pains garnis hongrois. Par la fenêtre, défile la campagne hongroise. Nous traversons des zones agricoles, champs de blés et de tournesols et passons dans de minuscules gares de villes que nous ne connaîtrons jamais où les gens nous regardent avec étonnement. On s'éloigne des sentiers touristiques... Les garçons sont de bonne humeur, on alterne les moments de "téléphone" (dessins animés / jeux vidéos et calme pour nous) et les jeux et discussions familiales.

À Kosice, le train nous dépose sur un quai d'à peine 1m de large. La gare est en travaux et on doit passer sur des rails et dans des coins très bizarres jusqu'à ce qu'on prenne un escalier et qu'on se retrouve dans une gare moderne tout à fait classique. On traîne nos bagages à travers un grand parc pour rejoindre le centre ville où se trouve notre location.

C'est un joli appartement tout en longueur. Les enfants dorment dans une chambre au bout et nous à l'autre extrémité dans le salon. Il y a un bac à jouet plutôt bien rempli qui les attire immédiatement et ils sont très déçus quand nous leur annonçons que nous allons en fait sortir se balader et non pas rester ici pour les prochaines 24h.

Nous sommes dans le centre historique, en 2 minutes, nous arrivons sur la place centrale qui s'étire en une longue et large rue piétonne très agréable. Seb doit trouver un magasin d'électronique mais moi je décide de m'installer avec les garçons dans le premier café que je trouve et qui expose de magnifiques gâteaux avec en plus d'alléchantes boissons fraîches à la carte. Après le voyage, c'est exactement ce dont j'ai envie. Les gâteaux sont vite engloutis et je sirote ma limonade maison tandis que les garçons jouent sur la place piétonne au niveau d'un tout petit canal qui rejoint une fontaine.

Seb est revenu, nous quittons le café et commençons notre exploration. Le centre ville avec ses maisons colorées et ses rues pavées est très mignon. Nous visitons une première église de style renaissance dont l'intérieur est entièrement peint puis rejoignons la Cathédrale Saint-Elisabeth de style gothique avec un toit coloré comme Saint-Stéphane à Vienne. Alors que nous quittons la cathédrale, nous découvrons à l'extérieur qu'il est possible de monter en haut d'une des tours. Une dame est assise à un bureau dehors et vend des billets. Il est plus de 18h et c'est encore ouvert.

Les garçons sont curieux et veulent y aller. La tour elle-même éveille la curiosité car l'escalier semble minuscule. Car ici, point de petit ascenseur rond comme à Saint-Stéphane, il faut monter à pied les 160 marches qui s'enroulent en colimaçon dans l'étroite tour où il n'y a même pas la place de se croiser. Nous montons courageusement. Les garçons sont surexcités, je répète une bonne dizaine de fois "Doucement !!" et "Calmez vous !". Enfin nous arrivons en haut et nos efforts sont récompensés par la splendide vue sur la ville qui s'étale autour de nous avec ses toits de tuiles rouges et ses clochers. Il y a par ailleurs en haut une cloche que les enfants ont le droit de sonner, quel bonheur (pour eux, moins pour nos oreilles).

On entame bientôt la descente, Seb en tête, suivi du filleul puis de l'enfant et moi qui ferme la marche "Et laisse de la place devant, ne lui marche pas sur la tête !". Mais l'enfant, impressionné, est très prudent sur la descente qui lui fait beaucoup plus peur que la montée. Il répète sans arrêt "c'est flippant" et s'exclame même "Mais euh ils savent pas qu'on a besoin d'une rampe !". Enfin bon, nous arrivons en bas avec tous les enfants en entier et personne qui n'a roulé en bas de l'escalier.

Plus loin, nous croisons des fontaines musicales comme à Budapest et arrivons au musée archéologique qui se trouve non seulement être ouvert jusqu'à 22h mais être gratuit aujourd'hui ! C'est un musée souterrain, on visite les fondations des différentes fortifications de la ville. Le filleul est enchanté car il adore les musées et qu'en plus, il y a des maquettes. Les deux garçons trouvent toute l'installation très inspirante avec ses vieilles pierres et ses tunnels et on doit les empêcher de courir partout. On arrive de temps en temps à lire quelques panneaux d'explications et on apprend ainsi que des rois d'Anjou sont venus jusqu'ici.

Après le musée, il commence à se faire tard et faim. Il y a pléthore de restaurants dans la rue centrale piétonne mais ils sont aussi tous très pleins. On finit par trouver une place en terrasse dans un truc qui sert des pizzas pour le bonheur des enfants.

Nous passons deux nuits à Kosice. Et après ? Après commence la deuxième partie du voyage, celle où on ne sait pas encore ce qu'on va faire. Le lendemain matin, alors que Seb est allé courir, je vais donc à l'office du tourisme pour me renseigner. J'y trouve une employée anglophone très sympa qui m'explique non seulement tout ce qu'on peut faire à Kosice (car ça non plus, je n'en sais rien) et qui me commente tous les coins intéressants du pays sur une carte de Slovaquie.

J'emmène ensuite les garçons aux jeux du joli parc entre le centre ville et la gare. Le filleul se fait tout de suite des copains pour jouer au foot. L'enfant est plus grognon et collant. Seb me rejoint avec quelques trucs à manger. Nous repassons ensuite rapidement à la location avant d'aller se promener.

Je propose de visiter la "Galerie de la Slovaquie de l'Est". Là aussi, le musée est exceptionnellement gratuit. C'est un petit musée d'art assez modeste. Il y a quatre expositions indépendantes. La première est "interactive". Il y a des œuvres reproduites en relief pour que les personnes aveugles puissent profiter des peintures. Il y a aussi plein d'activités pour enfants en rapport avec les œuvres (sculptures de sable, dessins, tissus à découper...). Les garçons sont ravis et on reste assez longtemps. Les trois autres expositions sont plus classiques. On découvre des peintres slovaques du XXème siècle, des photos de la Slovaquie des années 70, et une étrange installation contemporaine où des œuvres hétéroclites sont exposées dans un long couloir sur le thème du "bleu". En dehors de la première expo, nous sommes les seuls visiteurs. Mais on ne peut pas dire qu'on visite dans le calme étant donné que nous baladons avec nous la source même de l'agitation avec nos deux garçons.

Nous marchons ensuite vers le sud et sortons du centre-ville. Je veux rejoindre le "Kultur Park" dont m'a parlé la dame de l'office du tourisme. Nous voyons à quoi ressemble Kosice en dehors du centre historique avec ses centres commerciaux et ses tours HLM. Puis nous arrivons dans le parc qui en fait n'est pas très grand. Il y a un café où nous prenons un goûter. Le filleul a de nouveau disparu jouer au foot tandis que l'enfant s'intéresse à un concert qui se prépare. Nous restons d'ailleurs jusqu'au début de soirée pour écouter le concert, dînant de sortes de frites à la viande genre poutine. Puis L'enfant étant épuisé, je commande un taxi pour rentrer. Seb et le filleul me rejoignent peu après à la maison.

C'était notre dernière nuit ici, le lendemain commence notre exploration du pays...

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Budapest 2 : Bains Palatinus

Budapest est connue pour ses établissements de bains, les deux plus célèbres qui allient tradition hongroise et magnifique architecture sont les bains Gellert et Szechenyi. Mais cependant, la plupart de ces lieux sont interdits aux enfants. Dans les bains Széchenyi, ils peuvent y aller après 7 ans mais la plupart des bassins sont interdits au moins de 14 ans. Heureusement, il existe les bains Palatinus faits pour les familles et offrant un vrai complexe aquatique avec, aussi, les bains thermaux traditionnels.

Pour ce dernier jour, c'est là que nous allons. Seb décide d'y aller en courant depuis notre appartement. Je finis donc de préparer les affaires, m'assurant d'avoir tout ce qu'il faut pour la journée et part avec mon gros sac à dos et les 2 garçons. Nous allons à pied jusqu'à la gare Nyugati d'où part le bus 26 qui rejoint l'île Marguerite où se trouvent les bains. Nous ne sommes pas les seuls. Toute une troupe de gens pleine d'enfants de tous âges, de parents qui crient, de sacs et d'affaires en tout genre remplit le bus dès le départ. On se sert un peu, les garçons s'assoient sur une marche. Le bus rejoint le Danube, traverse le pont puis remonte l'île qui ressemble à un grand parc jusqu'à l'entrée des bains. Là, tout le monde descend (nous aussi) et le bus continue sa route vers le nord quasiment vide.

Le temps de comprendre le système des tickets puis de se changer, de trouver un casier et d'organiser nos affaires et nous voilà dans les bains. Quel paradis ! Nous sommes dans un grand parc avec de l'herbe, des arbres, des bancs, des chaises longues et surtout une succession de magnifiques piscines pleines de fontaines et jets d'eau. Nous commençons par la piscine à vague (les vagues ne fonctionnent que par petites périodes et viennent justement d'être annoncées). L'enfant, qui est un peureux de la piscine, hésite un peu à entrer mais finit par beaucoup apprécier. Nous allons ensuite dans ce qui restera notre bassin préféré : celui de la fontaine à la chaude tiédeur (l'enfant a pied tout le temps, c'est ce qui lui plaît). Puis nous dépassons la pataugeoire avec son bateau pirate et le grand bassin des gens sérieux qui nagent avec un bonnet pour aller dans le long bassin "aventure" plein de bulles, de courants et de jets d'eau. L'enfant ne me laisse pas vraiment aller dans le courant car, même porté et avec son gilet flottant, il panique complètement. Mais on peut rester longtemps sous les jets d'eau qui forment des arcs au dessus de nos têtes.

Il se fait faim. Nous nous installons sous les grands parasols pour manger des hots dogs et des langos (les pizzas hongroises). Bien qu'il y ait des touristes (on entend un peu de français et beaucoup d'anglais et d'allemand), les bains Palatinus semblent un lieu populaire hongrois pour les familles. C'est agréable d'en profiter tout en sachant qu'il fait pleinement partie de la culture de la ville et de ses habitants. Les enfants jouent sur l'aire de jeux tandis que Seb et moi dégustons en dessert des "gâteaux cheminée". Puis je m'éclipse pour aller explorer les piscines intérieures.

Il y a un grand bain chaud plein de lumières rouges et vertes. En théorie, il est interdit aux enfants mais en pratique, il y en a quand même. Surtout, il y a plusieurs saunas et hammams. Je teste le sauna classique puis je prends une douche froide et rentre dans le bain à 16 degrés. Je me frotte ensuite de glaçons (oui oui, il y a un distributeur de glaçons) et rentre dans le délicieux bain à 40 degrés. Après une autre douche froide, je vais ensuite au hammam et juge ensuite que j'ai assez exploré.

Je rejoins la famille et nous retournons à la piscine à vague. Puis Seb va aux toboggans aquatiques avec le filleul. Ils arrivent à se glisser une première fois et à faire un toboggan. Mais le filleul est à quelques centimètres de la taille réglementaire et ils se font recaler au 2ème essai. Tandis que Seb garde les enfants, je teste à mon tour les toboggans. Je fais d'abord le bleu, le "facile" qu'ont fait Seb et le filleul. Ça ne va pas très vite mais ça reste amusant. Puis je tente le orange. C'est un long tuyau. Au début, je suis carrément bloquée et dois me pousser comme une grosse baleine. Puis d'un seul coup, je prends de la vitesse et dévale le bidule comme une torpille. J'arrive en bas sans rien comprendre et suis propulsée dans le bassin tel un boulet de canon. Je sors de là un peu chamboulée et me dis que c'est sans doute mieux que le filleul n'ait pas fait celui là. Puis je fais le gros tuyau violet où l'on est sur une bouée (de nouveau un niveau "facile") avant de tenter pour la bravade le jaune qui ressemble plus ou moins à un saut à la verticale. Il m'impressionne au final moins que le orange : au moins on sait à quoi s'attendre et une fois qu'on a convaincu son cerveau de se lancer contre tout instinct de survie, tout va très vite et on est en bas en train de réajuster son maillot de bain.

Je rejoins les enfants à la fontaine et Seb va, à son tour tester les toboggans. Puis je convaincs tout le monde d'aller dans les bains thermaux extérieurs tout au bout de la piscine. Là, c'est le bonheur du bain chaud et la relaxation. L'enfant est un peu contrarié car il n'a pied que sur les bancs (et refuse toujours absolument de s'aventurer plus loin même avec son gilet flottant). Finalement, lui et le filleul s'installent à une table d'échecs dans l'eau. Ils n'ont pas de pièces mais inventent des règles "avec les doigts". Seb et moi nous reposons un peu plus loin.

L'après-midi est maintenant bien avancée et j'essaie de faire accepter l'idée de quitter la piscine. Les enfants ne sont pas très pour, ils veulent absolument rester dans l'eau car sinon ils ont froid (évidemment, on ne va pas très loin avec ce raisonnement). Finalement, je vais à la piscine à vague une dernière fois avec l'enfant. Le filleul teste le grand bassin avec Seb puis ils vont tous les deux visiter la piscine intérieure pendant que l'enfant fait une dernière trempette dans la fontaine. La piscine à vague a maintenant été privatisée pour... Des cours de surf. Les occasions de surf en Hongrie doivent être un peu rares en effet.

Enfin, nous prenons le chemin des vestiaires. Il est 19h, nous sommes ici depuis 11h du matin. Une fois sortis, nous nous promenons un peu sur l'île Marguerite. Il y a un mini zoo. Il est fermé à cette heure-ci mais on peut voir les animaux (lapins, oiseaux, biches...) depuis l'extérieur. Puis nous descendons vers le sud le long du Danube. Nous croisons quelques bars et restaurants en plein air. Le filleul se fait d'un seul coup happé par un écran géant diffusant les Jeux Olympiques. C'est une sorte de guinguettes avec boissons et nourriture à emporter. On prend alors notre repas du soir en écoutant les commentaires en hongrois sur la défaite des handballeuses contre la France puis en regardant l'athlétisme. Le soleil se couche alors que nous marchons jusqu'aux "fontaines musicales". De grands haut parleurs diffusent de la musique, très variée, les chansons pop rock succèdent à du Mozart, et les fontaines lancent leurs jets d'eau en rythme avec de très beaux éclairages rouges, bleus, verts etc. C'est bien fichu et très joli. Les enfants profitent du spectacle en mangeant une glace.

Cette fois, on va vraiment rentrer mais Seb décide de faire comme à l'aller et d'aller d'abord courir un peu sur l'île. Peu après, nous bougeons nous aussi. Comme nous sommes à l'entrée du parc, plutôt que de prendre je bus 26 sur l'île, je vois qu'il est plus rapide de traverser le pont à pied pour prendre un autre bus qui nous déposera juste devant chez nous. L'enfant n'apprécie pas vraiment l'idée car ce n'est pas la même chose qu'à l'aller et qu'en plus, il faut marcher maintenant. Il me fait promettre que "ce n'est pas loin" et que l'arrêt de bus est bien "juste" après le pont. Mais même dans son humeur maussade, il reconnaît que la vue du Danube de nuit avec le parlement et le palais éclairés est vraiment splendide. De l'autre côté du pont, on retrouve Seb qui court. Le filleul décide de rentrer à pied avec lui tandis que je prends le bus avec l'enfant épuisé. Il n'est pas le seul, ce soir le sommeil est rapide.

Jeudi matin, c'est de nouveau le branle-bas de combat. Il faut ranger toutes les affaires, refaire les valises, récupérer toutes les chaussettes, les brosses à dent, le thé, les paquets de céréales et doudou Licorne. Nous quittons Budapest ce matin pour la Slovaquie.

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Budapest 1 : Buda et Pest

Le trajet vers Budapest se passe sans encombre : 3h de train, ce n'est rien à côté des 18h passées dans le Paris-Vienne. Nous arrivons en début d'après-midi, sans avoir encore mangé mais il n'y a rien à la gare donc nous nous engouffrons directement dans l'impressionnant métro de la ville avec ses escalators géants. Nous trouvons facilement notre location juste en face de la station Arany. C'est un agréable 2 pièces donnant sur une cour très calme. On a plus de place qu'à l'auberge autrichienne que j'appréciais cependant beaucoup : les enfants avaient appris à faire les codes des portes et se déplaçaient de façon autonome de la chambre à la salle de bain et même jusqu'à la salle commune au rez-de-chaussée.

Nous ne restons pas longtemps car nous avons faim. L'enfant me signale qu'il y a "tout ce qu'il faut pour faire à manger : un four, un frigo !". Il a simplement oublié l'élément le plus important et dont nous manquons : la nourriture. Nous mangeons dans le restaurant au pied de l'immeuble, sorte de fast food hongrois, qui sert un plat à mi chemin entre la pizza et la flamekuche. La pâte ronde est celle d'un beignet et par dessus il y a de la crème et du fromage avec quelques autres ingrédients. C'est plutôt bon et nourrissant.

Une fois restaurés, nous commençons notre exploration de la ville. Je retrouve avec plaisir les larges rues de Pest avec leurs immenses bâtisses aux façades sculptées pleines d'imposantes colonnades. Même si j'y suis retourné depuis, Budapest sera pour moi toujours liée à notre épique voyage de 2005, il y a presque 20 ans, premier récit rocambolesque posté sur ce blog. En 20 ans, je ne saurais pas dire exactement ce qui a changé mais la ville m'apparaît différente : plus moderne sûrement, plus touristique, plus internationale. Mais elle a toujours son caractère légèrement chaotique par rapport à Vienne la bien rangée et surtout sa fougue majestueuse.

Nous nous arrêtons un moment dans un parc où les enfants jouent puis marchons jusqu'au Danube et au pont Széchenyi. Avec le voyage depuis Vienne, l'enfant commence à montrer des signes de fatigue. Il est plus buté que d'habitude et réclame à grand cri une balade en bateau aujourd'hui même, ce qui n'est pas au programme vu que l'après-midi est déjà bien avancée. Je trouve cependant une diversion. "Regardez !" Dis-je, "Nous allons prendre le funiculaire !". Devant nous, se dessine en effet la petite ligne qui monte à travers Buda vers le Palais Royal. La curiosité de l'enfant est éveillée et le filleul est lui aussi enthousiaste.

Le funiculaire date de 1870, un des premiers d'Europe. Il a été détruit pendant la deuxième guerre mondiale et remis en service à l'identique seulement en 1987. Il a toujours tout son charme pittoresque et nous fait grimper la colline de Buda dans de jolies petites cabines en bois d'où se dévoile peu à peu la vue sur la ville.

Arrivés en haut, nous admirons le magnifique panorama. Le Danube coule à nos pied. Sur l'autre rive, l'imposant Parlement devenu le symbole de la ville se dresse dans toute sa splendeur. Nous nous promenons lentement autour du palais. Toutes les une ou deux minutes, dès que son attention n'est plus attirée par autre chose (statue, fontaines, etc), l'enfant réclame de reprendre le petit train. Il n'en peut plus de marcher, d'ailleurs il a mal aux pieds et faut-il vraiment encore marcher jusqu'à là bas ? Pourquoi ? Est-ce qu'on n'avait pas dit qu'on allait reprendre le petit train ? Et quand est-ce qu'on retourne au train ? Parce que vraiment, il en marre de marcher et quels cruels parents nous sommes de le faire ainsi marcher pour toujours.

Seb aurait voulu explorer plus longtemps Buda et marcher jusqu'au bastion des pêcheurs. Mais il faut s'adapter à la réalité matérielle d'un enfant de 5 ans et après avoir été jusqu'au bout du palais pour admirer la citadelle, nous revenons et retournons au petit train tant attendu. Surtout que pour la descente, nous nous plaçons en tête de la cabine et pouvons ainsi pleinement admirer le spectacle. Une fois en bas, l'enfant décrète qu'il ne marchera plus. Je décide de rentrer avec lui en bus tandis que Seb et le filleul préfèrent marcher. Ils passent faire des courses au passage. Ce soir, ce sera soirée tranquille à l'appartement avec un repas de haute gastronomie spaghettis sauce tomate.

Le lendemain matin, je passe une matinée à paresser avec l'enfant tandis que Seb sort courir. Le filleul a souhaité l'accompagner, donc en vrai, ils ne courent pas beaucoup mais se promènent longtemps en ville. À leur retour, on profite de la buanderie pour mettre des lessives et on sort manger des sortes de pains garnis hongrois dans le parc. Puis vers 14h, on se met route pour être à l'heure à la sortie en bateau que j'ai réservée.

Le départ est au niveau du pont Erzsébet. On traverse tout un coin du centre ville de Pest très animé, plein de rues piétonnes, de boutiques et de restaurants : la ville dans toute son effervescence. Tout le long Danube, des dizaines et dizaines de bateaux proposent des balades. J'ai réservé par internet hier avec comme critère : un truc qui dure à peu près 1h (car si c'est trop long, les enfants s'impatientent) et qui soit disponible dans l'après-midi. Les "croisières sur le Danube" semblent très prisées le soir avec des options du type "Prosecco à volonté" ou "spécial Bachelor Party". Celle qu'on a est plus familiale mais il y a tout de même un bar qui propose plein de cocktails avec cependant systématiquement une version sans alcool. D'ailleurs nous prenons tous des (virgin) Mojito sauf l'enfant dont le regard a été irrémédiablement attiré par les couleurs chatoyantes du "Sex on the beach".

Nous sirotons nos boissons alors que nous dépassons à droite le Parlement. Le bateau monte jusqu'à l'île Marguerite puis redescend vers le sud, nous offrant de splendides vues de Buda, du palais puis de la citadelle. Il continue vers des zones plus modernes de la ville avant de revenir au point de départ.

Il est 16h quand nous sortons du bateau. Notre plan est de prendre le tramway jusqu'au parlement puis d'aller dans un parc avec les enfants jusqu'à 18h où nous avons rendez-vous avec un ami. Cependant le temps s'est couvert et peu de temps après être sortis du tramway, il se met à pleuvoir. Nous voilà à courir sous la pluie jusqu'au métro pour finalement rentrer à l'appartement. Là on peut se sécher un peu et se reposer avant de ressortir (avec nos vestes cette fois).

J'ai découvert par hasard qu'un collègue que je n'avais pas vu depuis plusieurs années était lui aussi à Budapest en ce moment. C'est lui que nous retrouvons ce soir, sur la rue du 6 octobre, devant la statue du "policier au gros ventre" qui plaît beaucoup aux enfants. C'est une rue piétonne pleine de restaurants. On choisit un endroit typiquement hongrois où l'on mange des plats plein de sauces et de crème et des succulents desserts. Enfin, nous rentrons chez nous et finissons la soirée en jeux de société et lectures à la maison.

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