Howth
Samedi dernier, le temps était absolument magnifique. C’est pour cela que nous avons décidé d’aller faire un tour à Howth, la presqu’île au nord de la ville.
Comme tous les samedi, nous sommes d’abord aller à l’échange linguistiques japonais où nous avons enfin rencontré une coréenne !! (Qui parlait très bien le japonais, d’ailleurs). Ensuite, après s’être restauré d’un Bagel (sorte de gros pain rond en forme de beignet) nous avons pris le bus 32 vers Howth. Nous n’étions sans doute pas les seuls à avoir eu la même idée, car nous sommes bien restés ½ h dans les embouteillages. Le bus avançait lentement le long de la côte. Sur notre gauche de riches propriétés aux architectures étonnantes et pas toujours de très bon goût, sur notre droite la longue baie verdâtre désertée par la marée qui sépare la ville de Bull Island et devant nous la silhouette imposante de la presqu’île se découpant sur le ciel bleu.
Enfin le bus traverse la petite langue de terre large d’à peu prés un kilomètre qui relie Howth au reste du monde et nous arrivons sur la presqu’île. Nous décidons de rester jusqu’au terminus et passons devant le petit port ensoleillé plein de dublinois ravis. Puis le bus monte dans le village vers ce qui semble être le point culminant de l’île où il nous laisse en touristes égarés.
Très vite, nous trouvons le début d’une balade à travers la lande. En bas, il y a la mer, autour il y a le ciel. Nous marchons entourés par les buissons hirsutes balayés par le vent. De loin, ils prennent une couleur rouille, mais des éclats de jaune doré, de mauve et de vert rendent le paysage magnifique. La côte se termine par des falaises abruptes au pied desquelles la mer vient se jeter.
Après vingt minutes de marche, notre chemin rejoint la route. Nous descendons alors vers la ville à travers un petit chemin boisé. Nous mangeons les cacahouètes achetées au marché et cueillons quelques mures sur les ronces envahissantes. Derrière les roches, nous découvrons une plage, personne de se baigne mais la mer turquoise brille sous un soleil estival.
Enfin, nous arrivons dans le centre, marchons sur la grève le long des bateaux, dans le soleil et le vent. Il est déjà cinq heures, nous décidons d’aller prendre une tasse de thé. En chemin, nous croisons une de nos connaissances françaises (c’est qu’on commence à connaître beaucoup de gens à Dublin). Comme nous, elle profite du beau temps et s’est même baignée ! Elle nous affirme même que l’eau était bonne mais comme elle est bretonne, je me méfie.
On est entré dans un petit salon de thé pas très cher dans lequel nous avons enfin goûté au gâteau à la carotte (assez bon d’ailleurs). Puis nous avons pris le chemin du retour. Plutôt que de prendre le bus, nous avons commencé la route à pied. Assez rapidement, nous avons trouvé comment rejoindre la plage de Sutton qui relie Howth à la ville. Pied nue dans le sable froid, je marche doucement sous le soleil de la fin de l’après-midi. La mer montante recouvre peu à peu les longues langues dorées. Sous les rayons du soir, le sable oscille entre l’ocre, le brun et le beige. Les ombres s’allongent et la mer argentée brille sous le ciel si clair.
Nous rejoignons une station de Dart et commençons à étudier le plan pour savoir comment rentrer chez nous. Howth n’est pas très loin de Coolock où nous habitons, cependant il n’y a pas de bus qui les relient ! Il faudrait passer par le centre ville ou par Malahide au nord mais le détour engendré serait vraiment stupide. Le seul moyen est de rejoindre à pied le terminus du bus 17 qui s’arrête raisonnablement près de notre rue. Nous sommes déjà un peu fatigués et essayons de prendre un raccourci. Mauvaise idée !! Nous nous perdons dans les quartiers résidentiels dublinois sous la nuit tombante, puis sous la nuit tombée, entre les petites maisons et les chats effrayés. La balade sur la plage est bien loin et j’essaye de me concentrer pour retrouver la sensation de mes pieds nus dans le sable pour oublier la douleur que j’éprouve à chaque pas. Nous avions quitté le petit salon de thé à 17h30 et il est bien 20h quand on arrive enfin à l’arrêt de bus. Commence alors une longue attente heureusement égaillée par la présence d’une dublinoise avec qui nous discutons. Nous parlons du beau temps, du temps en général, de la violence des jeunes, des problèmes de drogues, de la soirée chez sa sœur et des voyages en Grèce. Enfin le bus arrive et nous découvrons (avec l’aide de la dublinoise) qu’il s’arrête vraiment juste à côtés de chez nous. C’est une information assez intéressante étant donné que ce bus va à l’aéroport…
Enfin, nous arrivons chez nous. Ereintés mais contents. Le dimanche, il fait moins beau et nous passons la journée à dormir, à glander, et à réviser notre coréen. Il faut bien se reposer des temps en temps !
Learning English ...
Voilà une semaine que tous les matins je me lève à 7h30. On traine d'abord pour prendre la douche, puis on descend prendre notre petit dej à la cuisine, des céréales éventuellement accompagnées d'une tasse de thé. Aux alentours de 8h30, on quitte la maison.
La station de bus est juste devant notre allée. Seulement parfois, lorsque l'on voit passer sous notre nez le bus 27 (notre bus), on marche jusqu'à la station suivante sur Malahide Road où nous avons plus de chance d'attraper un des nombreux bus roulant vers le centre ville. Le trajet dure entre 20 min et 1/2 h en fonction du trafic. Le bus descend la longue Malahide Road pour atteindre le City Center attrapant et déposant au passage des troupes de lycéen(nes) en uniformes.
Nous voilà à présent dans Talbot Street, marchant tranquillement vers le Spire. Une fois sur O'Connell, on remonte la rue vers le Grafton College. Le matin, une population jeune et polyglotte traverse d'un pas rapide la grande avenue. Tandis que la plupart marchent vers leurs bureaux, des touristes attendent sagement le Dublin Tour sur le bord du trottoir. D'autres semblent arrivés directement de l'aéroport, déposés là par un quelconque bus, une tonne de bagages autour d'eux. Une odeur de café et de beignets grillés flotte dans l'air frais du matin. A travers les vitres des hôtels et des bars, l'image d'un petit déjeuner.
Après avoir remonté l'avenue, on tourne à droite dans Gardiner Row, c'est là, sous le petit porche d'un immeuble de briques que se trouve le Grafton College où nous prenons nos cours d'anglais.
Nous sommes dans le cours Intermediate, mais je ne suis pas sure qu'il y ait un niveau au dessus. La semaine dernière nous étions 7 : 2 espagnols, 3 polonaises et nous deux les français. Cette semaine, les deux espagnols sont partis et un nouveau polonais est arrivé ainsi qu'un indien. Notre teacher s'appelle Anne, elle est irlandaise. Heureusement, elle est habituée à donner des cours aux étrangers si bien qu'elle n'a pas d'accent marqué et que je comprends ce qu'elle dit. Car, en effet j'ai remarqué que je comprenais parfaitement les étrangers (en particulier mes colocataires) mais absolument rien à ce que disaient les rares irlandais auxquels j'ai parlé. Les cours sont composés de discussions diverses et intéressantes, souvent sur les moeurs des différents pays, et d'exercices de grammaire et de vocabulaire TRES utiles. En fait, depuis que j'apprends l'anglais ici, j'ai l'impression que l'on ne m'a jamais expliquée des choses essentielles à la maîtrise de la langue quand j'étais en France. Par exemple, le futur est quelque chose d'extrêmement difficile à maîtriser (non c'est pas toujours will) et même après une semaine d'exercices, j'ai toujours des hésitations. Je vais prendre des cours jusqu'à ce que je rentre en France, dans deux semaines. C'est con, parce que j'ai payé pour 4 (en fait c'était une promo, 4 semaines au prix de 2), mais je ne vais en faire que 3.
Nous avons aussi décidé d'aller aux échanges linguistiques de la bibliothèque du Illac Center, sur Henry Street. Chaque jour, un pays : le mercredi à 18h, c'est la rencontre Français-Irlandais. Seulement, le problème, c'est qu'il n'y a que des français ! Enfin, il y a de rares irlandais, mais qui, en plus, veulent parler français. On a pas mal discuté avec une péruvienne qui, elle, ne parlait que l'anglais (et l'espagnol), et aussi, je l'avoue avec des français. Ca reste quand même très sympa et ça permet de rencontrer les autres français de Dublin et d'échanger les impressions. Une française, ici depuis deux mois m'a demandé très sérieusement "Mais toi, tu as rencontré des irlandais en Irlande ?". La question se pose en effet ! Nous comprenons mieux à présent la réaction de notre colocataire Maria, lorsque Seb lui a dit qu'il avait lu que 10% de la population irlandaise était composée d'étrangers. Elle avait répondu : "C'est tout ?". Car ces 10% vivent tous à Dublin et ont mois de 30 ans, si bien que la très grande majorité des "jeunes actifs" que l'on rencontre ici sont étrangers. Il y a énormément de polonais qui souvent immigrent de façon définitive ou sur du long terme. Il y a aussi pas mal de chinois qui ont déjà envahi les commerces de la plupart des rues du centre. Et puis il y a tous les jeunes d'Europe de l'ouest (beaucoup d'espagnols, de français et d'italiens) qui profitent de la situation économique favorable pour venir passer entre 1 mois et quelques années dans le pays, à travailler ou à faire des études. Plus des africains, des mauriciens, des sud américains, des slovaques, des tchèques, des japonais, des coréens, des russes, des allemands, etc. Bref un joli melting pot, très agréable où l'on parle un anglais simple et compréhensible.
D'ailleurs, nous avons eu une excellente idée ! Bien sûr, nous retournerons aux échanges franco irlandais, mais vu le déséquilibre, nous avons jugé qu'il serait très intéressant d'aller aux autres rencontres ! Il n'y a pas de journée pour les coréens (pas encore), mais le samedi midi, c'est la rencontre avec les japonais ! Seb sait dire deux phrases en japonais : "Je ne parle pas japonais" et "je mange une pomme", mais on retrouve là bas le même déséquilibre qu'avec les français (bien plus de japonais que d'irlandais), si bien qu'on parle en anglais avec des japonais et que tout le monde est content. On nous a d'ailleurs dit que, souvent, des coréens venaient à la rencontre et comme nous avons repris nos leçons nous espérons en rencontrer la semaine prochaine. En outre, une jolie japonaise a dit Sébastien qu'il prononçait très bien le japonais, il était très fier et il a envie de se remettre au japonais...
Petite note pour finir : Appel aux jeunes irlandais célibataires, allez aux rencontres de la bibliothèque Illac ! Aussi bien avec les français qu'avec les japonais, chaque irlandais était entouré d'une dizaine de jeunes femmes (plutôt jolies) qui désiraient discuter avec lui, le connaître, avoir son numéro, le revoir etc. Car comme partout, il y a toujours plus de filles que de mecs, en particulier énormément d'étudiantes japonaises et très peu de japonais...