AlpujarasOn descend un peu vers le sud puis on quitte l’autoroute. Notre route monte alors dans la montagne le long de paysages spectaculaires. Les Alpujaras sont un ensemble de villages s’étalant entre la vallée et 1500 m d’altitude sur le flanc de la Sierra Nevada. Encore une fois, j’ai trouvé une chambre grâce au guide du routard et j’ai réservé par internet. Nous devons loger à Orgiva, enfin sur la commune d’Orgiva. Car, en réalité, on dépasse le village situé dans la vallée pour rouler sur une petite route pendant au moins 10 minutes avant d’arriver à notre point de chute.

Alpujaras

AlpujarasC’est une chambre chez l’habitant et nous avons des indications précises envoyées par internet. Sur la droite, un porche de métal noir et des géraniums, une petite dame aux cheveux gris nous accueille. Son nom est Naomi, elle est d’origine britannique. Elle et son mari (autrichien) ont acheté et rénové ce petit coin d’Andalousie. Ils vivent dans le bâtiment principal et louent le studio adjacent. En faisant le tour de la propriété, on découvre un véritable petit paradis. La maison longe la route, mais de l’autre côté, le jardin descend dans la vallée, fleuri et ombragé. On y accède par de petites allées bordées de buissons colorés. Juste sous l’appartement, on trouve une petite piscine, dont nous avons l’usage exclusif. La terrasse et le bassin sont, eux aussi, entourés de fleurs et de feuillages. En contre bas, se dressent des arbres, citronniers, orangers, oliviers à l’ombre desquels on peut se reposer.

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Après avoir un peu profité de ce jardin et de son bassin frais à l’ombre des oliviers. Nous montons jusqu’au village de Pampaneira. Les maisons blanches s’accrochent sur le flan rocheux de la montagne. Les rues sont vides, il n’y a presque pas de touristes. On achète du saucisson et du fromage dans une épicerie ainsi que des framboises. Plus tard, à Orgiva, on complète avec du pain et plusieurs litres de Orchata. Une fois rentrés, on s’installe sur une table en contre bas, devant nous la vallée s’étend avec ses champs d’oliviers. La nuit tombe petit à petit et nous n’avons pas réussi à trouver la lumière, bientôt nous n’y voyons plus rien. Dans le noir, le long des murs sombres, je trouve enfin le moyen d’éclairer la terrasse. On va ensuite s’installer près de la piscine pour lire dans la douceur du soir. Le bassin est éclairé de l’intérieur, et des mouches stupides s’y précipitent régulièrement. Les trois chatons du couple sont fascinés par les insectes et jouent constamment. Un quatrième chat, plus vieux les rejoint et joue avec eux. Il se fait tard, et nous montons bientôt nous coucher.

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La journée du lendemain commence par un délicieux petit déjeuner servi par notre hôtesse. Sur une autre terrasse, sous une vigne grimpante, nous buvons notre thé accompagné d’un muesli au fromage blanc et de toast au miel ou à la confiture. Nous nous installons ensuite au bord du bassin, à lire ou à nous baigner… Il est si agréable de nous reposer ici, que nous avons beaucoup de mal à nous décider à sortir. Toute la matinée, nous restons à ne rien faire avant de prendre notre repas du midi, pareil à celui de la veille, assis sur notre terrasse. Je me couche ensuite, sous l’olivier, dans le hamac où je peux lire tranquille tandis qu’un des petits chats vient me rendre visite. Ce n’est que vers 16h que nous sortons enfin de notre petit paradis.

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Nous montons alors sur le flanc de la montagne, dépassons Pampaneira et rejoignons Capileira. En chemin, nous trouvons deux autostoppeurs, un islandais et un norvégien, vrais hippis des temps modernes. L’Islandais est très bavard mais sons discours, bien qu’intéressant est assez décousu et incompréhensible, le norvégien, lui, ne parle que si c’est strictement nécessaire. On dépose les deux extra-terrestres et on commence à se balader dans la petite ville blanche.

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De là, partent toutes les grandes randonnées dans la sierra Nevada, mais nous ne cherchons à faire qu’une petite ballade et ne trouvons pas d’indications. Evidemment, nous avons loupé l’office du tourisme : une fois ce dernier retrouvé, une gentille dame nous indique « le chemin de la rivière ». Durant cette promenade, des différences fondamentales de fonctionnement corporel seront mise à jour : je n’ai aucun mal à descendre, je trouve ça très agréable, je vais vite et avance agilement entre les bosses du chemin. Seb de son côté, prudent, va très lentement, a peur de se faire mal, je l’attends sans arrêt. En bas, on se plonge dans l’eau glacée de la rivière puis on prend le chemin du retour. Et voilà comment les choses s’inversent. Pour Seb, monter n’est pas particulièrement difficile, cela lui demande à peine plus d’efforts que lorsque c’est plat et au final, il préfère toujours ça à la descente. Pour moi, c’est une autre affaire. Pourtant, le soleil n’est plus très haut et je porte mon large chapeau de paille qui ne me quitte plus. Mais dès que je monte plus de quelques mètres, j’ai du mal à respirer, j’ai besoin d’eau (à vrai dire, je voudrai me mettre entièrement sous l’eau), mon cœur bat la chamade, bref il faut que je m’arrête. Seulement, Seb est devant, marche sans s’arrêter, et c’est lui qui porte les bouteilles. Je suis obligée d’utiliser mes quelques forces pour lancer un cri désespéré à son encontre. Il m’attend tout de même régulièrement le long du chemin, mais cruel, comme il s’ennuie, il prend des photos, et quand il est lassé du paysage (pourtant magnifique) il décide de me prendre ne photo, moi au pique de mon effort et de ma douleur. Cela signifie qu’alors que toute ma concentration se porte sur ralentir mes battements de coeur, respirer profondément etc, je dois encore trouver la force de m’énerver (ce qui n’améliore pas la photo…).

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Au bout d’un certain temps, nous arrivons enfin au village. De là, nous reprenons la voiture pour rentrer dans notre petit jardin fleuri où nous attend à nouveau une douce soirée. Le lendemain, nouveau petit déjeuner gargantuesque, puis dernière baignade, dernières pages sur le bord du bassin, dernière sieste dans le hamac, il est l’heure de partir, prochaine étape : la côte Andalouse et Nerja.