Ayant fait la route d’un trait, nous arrivons dés le début d’après midi à Grenade. J’ai réservé un hôtel un peu dehors de la ville, l’hôtel San Gabriel. Je l’ai trouvé en tapant « hôtel piscine grenade » sur Google et ai été séduite par ses prix attractifs. Nous ne sommes pas déçus, la grande piscine ombragée est bien au rendez-vous, havre de fraîcheur dans la chaude Andalousie. L’hôtel a le charme de ces 3 étoiles un peu has been. On y trouve bien sûr un peu plus de luxe que ce dont on a l’habitude mais aussi une certaine décrépitude, un côté « old fashion ».

Grenade

Nous descendons immédiatement nous baigner et après s’être rafraîchis, nous nous installons à l’ombre des arbres sur des chaises longues à lire tranquillement. Nous sommes les seuls à profiter de l’endroit et d’ailleurs, tout au long de notre séjour, la piscine restera inexplicablement vide. L’hôtel n’est sans doute pas plein et peut-être que nous n’avons pas les mêmes heures de baignades que les autres…

GrenadeQuand la faim commence à se faire ressentir, nous décidons de descendre en ville. Pour cela, on emprunte une petite route qui descend la colline en serpentant nous donnant souvent de magnifique panorama. Dans le quartier de la cathédrale, on trouve une petite crêperie où l’on prend un « lunch goûter », plus goûter que lunch mais comme on a sauté le repas du midi… On marche ensuite jusqu’à la plaza nueva, puis le long de la carrera del darro, en contrebas de l’Alhambra.

Grenade n’a rien à voir avec Cordoue. A Cordoue, nous étions au cœur du centre historique, comme hors du temps. Les petites maisons blanches se serraient autour des rues piétonnes peuplées de touristes. Nous n’avons rien vu du reste de la ville, fait de grands immeubles peu attractifs. Grenade est une ville plus grande et très vivante. Sur les places grouillant d’une agitation frénétique on trouve des annonces d’appart et de collocation erasmus. Il y a des bus partout et l’on sent que ce n’est pas que pour les touristes. On s’imaginerait bien vivre dans cette ville gorgée de soleil au pied des montagnes. L’Alhambra, bien que près du centre, ne fait pas réellement partie de la ville, il la surplombe, majestueux, du haut de sa colline.

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On continue notre promenade en montant à travers le quartier de l’Albacin. Le soleil descend doucement sur la ville et j’escalade sans trop de difficulté les rues grimpant à travers les maisons blanches. Derrière nous, l’Alhambra se dessine sur le ciel du soir. En s’éloignant du centre, les rues se vident peu à peu et nous sommes souvent les seuls à fouler leurs sols pavés de petits cailloux. Plus tard, on redescend vers le cœur de la ville où, dans une petite rue, on trouve un bar pour prendre notre repas du soir, une fois encore composé de tapas. On rentrera ensuite à notre hôtel pour s’endormir en surplombant la ville illuminée.

GrenadeLe lendemain, après un petit-déjeuner plutôt décevant, on profite d’une baignade matinale. Il ne fait pas encore trop chaud et l’on peut s’allonger au soleil en regardant gambader dans l’herbe notre ami l’écureuil. A midi, la piscine est censée ouvrir ce qui signifie en réalité qu’ils allument la radio et qu’une musique tonitruante vient déranger notre repos solitaire. On reste encore un peu, puis, après une dernière baignade, on se décide à descendre en ville. On arrive dans le centre en début d’après midi. Nous avons réservé nos billets pour l’Alhambra par Internet et nous devons visiter le palais des Nasrides à 17h30. C’est donc très tranquillement que l’on prend un agréable repas de midi dans un bar comme notre habitude. On se rend ensuite à la plaza nueva où après une bonne glace, on monte dans un des petits bus qui doivent rejoindre l’Alhambra. Nous n’avons visiblement pas choisi le bon bus car le nôtre fait d’abord tout le tour de la ville et met bien ½ heure à rejoindre le palais.

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Sans difficultés, on récupère nos billets et commençons la visite. Nous avons sur nous, en plus du guide du routard, un vieux guide spécial Alhambra que ma mère nous a prêté. On se rend assez vite compte que l’auteur de ce dernier guide a un point de vue un peu dépassé et partial sur l’art arabe. Une des spécificités de l’Alhambra est qu’au milieu des bâtiments arabes datant de l’époque Maure, se dresse le palais de Charles-Quint, grosse boursouflure de marbre de la fin e la renaissance. Notre guide n’a de cesse de comparer l’aspect « fragile gracieux et féminin » des palais arabes à l’art chrétien « robuste, beau et noble ». Si le palais des Nasrides n’était fait que de « caprices », et de « pittoresque », chez Charles-Quint on retrouve le « sentiment » et le « rationnel ». Il est vrai qu’il est robuste ce palais ! Avec ses gros murs de marbre et son beau rond de colonnes au milieu d’un beau carré, quand on retrouve chez son voisin maure toutes les formes de pavages possibles dans ses céramiques murales, apothéose de la poésie géométrique.

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GrenadeIl est 15h30 quand nous commençons notre visite. Comme nous ne pouvons pas visiter le palais de Nasrides avant deux heures, nous nous rendons au Generalife. Ce petit « palais d’été » est situé en dehors de l’enceinte, au cœur d’un jardin magnifique irrigué par de multiples canaux et fontaines qui lui donnent une douce fraîcheur. On retourne ensuite à l’intérieur de l’Alhambra à proprement parler, pour visiter le fameux palais de Charles-Quint et la partie la plus ancienne de l’Alhambre : l’Alcazaba. Du haut de cette citadelle, on domine la ville en contrebas et on découvre de magnifiques panoramas sur le quartier de l’Albacin que l’on a visité hier. Le soleil est très chaud et c’est avec soulagement que je termine la visite et vais m’écrouler sur un banc à l’ombre.

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GrenadeIl est enfin l’heure d’aller visiter le palais. Pour permettre à chacun d’avoir une visite agréable, on ne peut entrer dans le palais qu’à l’heure désignée sur le billet, ainsi il n’est jamais surchargé de monde. Chaque demi-heure, une longue queue de touristes se masse devant l’entrée. Assise à l’ombre, j’observe l’attroupement. Je ne me décide à le rejoindre que lorsque les premiers mouvements se font sentir, signe que les portes s’ouvrent et que les gens rentrent. Ainsi, je n’attends pas trop longtemps au soleil. J’ai déjà visité le palais ainsi que l’Alhambra il y a une dizaine d’année avec ma mère et ma sœur, mais assez étonnement, je n’en ai pas énormément de souvenirs. Je redécouvre donc tout avec grand plaisir. Notre plus grand jeu, dans l’Alhambra mais aussi lors de tout notre voyage, est de cherché les « polygones étoilés ». Cette figure géométrique se retrouve partout : deux carrés entrecroisés formant une étoile à huit branches. De façon générale, je suis impressionnée par les pavages d’une grande inventivité géométrique et par les décorations ciselées dans le stuc, faites de milliers de détails. Mais pourtant, rien ne semble de trop ou exagéré, et les patios frais et paisibles s’agencent harmonieusement aux colonnes, aux céramiques, aux plafond majestueux. Mon seul regret : n’avoir pas vu ces fameux « lions » qui était en rénovation.

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C’est à pied que nous redescendons vers la ville, nous rejoignons bientôt une petite place où nous pouvons prendre notre dîner au soleil couchant. La place n’est pas sur notre plan et nous avons ensuite de grande difficulté à rejoindre le centre et notre parking. Au bout d’un certain temps ponctué de grands débats sur nos sens de l’orientation respectifs, nous retrouvons enfin la voiture et remontons vers notre hôtel. Sur la route, un dernier panorama sur l’Alhambra éclairé de nuit…

Le lendemain, on profite de la piscine jusqu’à ce que vienne l’heure de quitter notre chambre. Puis on descend une dernière fois dans le centre où l’on mange un sandwich accompagné de framboises achetées sur un marché. On fait ensuite quelques courses chez un marchand d’épices repéré la veille avant de partir vers la suite de notre voyage : les Alpujaras.

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