Bien que férue de théâtre, je n'avais jamais lu Ibsen et c'est avec Hedda Gabler que je découvre cet auteur incontournable. Ibsen est un auteur du XIXème siècle et pourtant quelle modernité dans cette pièce ! Rares sont les auteurs de cette époque qui ont su donner tant de profondeur et d'intelligence à leurs personnages féminins. Hedda est une femme époustouflante et élégante, la femme que chacun voudrait épouser. Mais Hedda, c'est surtout une femme qui s'ennuie, dont l'intelligence n'a jamais été exploitée, qui ne vit que par dépit et s'amuse de la souffrance des autres comme un chat avec des souris. Les autres personnages ne sont pas en reste, à la belle Hedda on oppose la mignonne Mme Elvsted qui a su quitter son mari qu'elle n'aimait pas, oubliant le scandale, quand Hedda a épousé celui qu'elle méprisait.
Le rapport de force entre ces deux femmes sous tend la pièce. Chaque scène semble fondamentale, marquée par la tension dramatique qui se sent à chaque réplique. Je n'ai pas vu Hedda Gabler, je l'ai lu. Mais j'ai senti la pièce se dérouler sous mes yeux, c'est là, la force du texte. Ibsen s'impose à moi et je vais me dépêcher de découvrir ses autres pièces. Je me réveille un peu tard, la Maison de Poupée a été montée quatre ou cinq fois cette année, mais je l'ai loupée !
Enfin, mon seul vrai regret, c'est que je voudrais jouer Hedda ! Je voudrais pouvoir monter cette pièce. Mais bon, je n'ai ni troupe, ni temps donc je vais me contenter de travailler certaines scènes au conservatoire et un jour, peur-être, dans ma vie de comédienne amateur, l'occasion se présentera...