Gerardmer 2012, jour 1

    Premier jour à Gerardmer, on commence avec le film Beast, premier de la compétition. Du même réalisateur, j'avais vu il y a quelques années Allegro que j'avais assez apprécié. Cette fois, les réactions sont mitigées et j'avoue que je ne suis pas convaincue. Le film aurait pu être bien et d'ailleurs le résumé était prometteur mais je n'ai pas accroché, il manquait quelque chose. Et puis, il y avait des effets de sons sans doutes voulus novateurs mais que j'ai surtout trouvé irritants. Nous ressortons sous le ciel gris de la petite ville qui, cette année, n'est pas blanchie par la neige. Nous avons loué un appart dans le centre et nous prenons un déjeuner rapide avant de continuer notre programme chargé. Premier film de l'après-midi : Underwater love, a pink musical. Il n'y a qu'une vingtaine de spectateurs dans le pittoresque cinéma du Paradisio pour voir ce film japonais sous-titré en anglais : un petit bijoux de fantaisie nipponne que seuls quelques initiés à l'esprit tordu (dont je fais partie) apprécient. Une jeune femme guillerette chante de la pop étrange dans un paysage gris accompagné d'un homme tortue timide et amoureux. Le film suivant est plus conventionnel : La Maison des ombres, en compétition et projeté à l'espace Lac. C'est une production britannique bien réalisée : belle lumière, beaux décors. Le scénario nous accroche doucement, nous entrainant à travers une grande bâtisse de l'entre deux guerres au milieu de fantômes de petits garçons hantés (oui, ça rappelle l'Orphelinat). Dommage que la fin soi un peu trop tarabiscotée : quelque chose de plus court et plus mystérieux aurait mieux fonctionné. Enfin, ça reste un bon film et il aura sans doute un petit succès en salle. On enchaine avec l'Hommage à Ron Perlman. Les séances "hommage" du festival sont toujours squattées par des journalistes et les festivaliers savent qu'il auront du mal à entrer. Il est amusant de voir comment chacun se précipite vers la sortie quand la finit la séance précédente (quitte à manquer la fin du film). J'ai rusé : je ne suis partie qu'au générique mais ai réussi à prendre un bonne place dans la queue qui se formait. Mais finalement, je crois qu'il y a eu beaucoup moins de "laissés dehors" que les autres années. Enfin bon, nous sommes contents d'être dans la salle et écoutons avec plaisir Jean-Pierre Jeunet et Jean-Jaques Annaud faire l'éloge de l'acteur. Après l'hommage, vient le film en compétition. Il s'appelle Pastorela et vient du Mexique : c'est une très bonne surprise ! La comédie commence doucement, un inspecteur de police se voit retirer son rôle de diable dans la "Pastorela" traditionnelle organisée par sa paroisse. Puis, plus on avance, plus le délire prend de l'ampleur, la Pastorela devient une affaire d'état ou des diables envoutés de battent contre des hordes de policiers archanges, des têtes volent devant des évêques, ça déraille ! Au passage, le film raille la police et l'église mexicaine, le pays en général, dans la bonne humeur d'une comédie "presque" familiale. Nous terminons la soirée avec un film français, The Incident. Il fait partie de la section "Extreme", inaugurée cette année. Le film tient bien ses promesses, surtout pour un film français : l'ambiance est tendue, on entre petit à petit dans l'horreur et le gore, le scénario reste assez crédible pour qu'on accroche sans trop de résistance.  Pour une fois, la fin n'est pas décevante : pas de twist invraisemblable mais une ouverture vers la folie et le questionnement. Et voilà qui termine notre première journée ! Nous n'allons pas voir "Grave Encounters" qui nous tiendrait éveillés trop tard, il faut se ménager, il nous reste encore trois jours.

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Films novembre - décembre

En novembre et décembre, 12 films !

Polisse de Maiwenn

Le film m'a beaucoup touchée sur le coup. Certaines scènes m'ont simplement coupé le souffle. Après, je lui ai trouvé quelques défauts. Mais chacune des petites anecdotes est racontée avec finesse, l'équipe de police, l'ambiance, sont bien restituées. Le film cloche un peu quand on part dans la fiction, le personnage de Maiwenn ne semble pas à sa place, pas crédible, pas intéressant. L'histoire d'amour est hors sujet...

Mon Pire Cauchemard de Anne Fontaine

Franchement, le scénario ne case pas trois pattes à un canard, d'ailleurs tout est attendu et prévisible, tout en étant tout à fait improbable. Mais ceci étant dit, le film reste agréable et drôle. Cela tient sans doute au talent des acteurs, en particulier à celui de Benoit Poelvoorde. Il arrive à jouer un personnage très lourd sans le devenir ce qui n'est pas évident. Son jeu est toujours empreint de sincérité, d'une détresse authentique et troublante et on arrive presque à croire à l'improbable histoire d'amour avec Isabelle Huppert.

Toutes nos envies de Philippe Lioret

Encore un livre d'Emmanuel Carrère qui se transforme en film, ici c'est l'excellent D'autres Vies que la miennes qui est en partie adapté. D'abord, je vous conseille de lire le livre qui fut une de mes séances de lecture les plus émouvantes. Mais on peut tout de même voir le film. Le réalisateur n'a choisi que deux des axes du roman : le cancer et le sur-endettement. Et encore, l'axe "cancer" est surtout là pour ajouter un peu d'urgence et de drame, il est loin d'être aussi bien traité et aussi troublant que dans le livre. Le sur-endettement est bien montré, la lutte légale contre les compagnies de crédit, le David contre Goliath, tout ça est très bien vu. La relation entre les deux personnages est dessinée avec finesse, le fait d'avoir deux très bons acteurs aide beaucoup. C'est quand le film s'éloigne du roman qu'il se perd le plus : la façon dont la femme mourante "offre" une nouvelle épouse à son mari me parait très peu subtile et un peu larmoyant.

Contagion de Steven Soderbergh

J'aime le point de vue froid et méthodique, presque médical, choisi par le réalisateur pour décrire la propagation de cette maladie. J'apprécie assez le principe du film catastrophe, d'autant plus quand il est bien fait : voir en direct l'effondrement des valeurs de la société a toujours un côté effrayant et agréable. Après, sur le fond même du scénario, on peut se poser quelques questions. Les autorités, si elles sont plutôt incapables, restent toujours très honnêtes avec beaucoup de gentil héros comme Kate Winslet. Ca ne me dérange pas trop mais je trouve dommage que le seul outsider, le blogueur Jude Low, soit si mal traité. Il aurait pu avoir tort tout en étant honnête, sa cupidité donne au film un manichéisme douteux. Dans ce genre de situation, c'est la polyphonie de voix sincères et contradictoires qui pose vraiment question. Surtout que le cynisme de l'économie, de l'état, du reste du monde n'est que légèrement évoqué. A cet égard, il manque toute une partie au film : que se passe-t-il après ? Une fois qu'on a trouvé le vaccin, quels pays y ont accès, qui dirige tout ça ?

L'Ordre et la Morale de Mathieu Kassovitz

Il est agréable de retrouver Mathieu Kassovitz dans un film hors Hollywood et de qualité. Certes, il y a quelques défauts de forme, ça manque parfois de justesse ou de finesse. Mais le film a le grand mérite de porter fièrement son thème et son histoire en nous racontant ce massacre en Nouvelle Calédonie perpétré par l'armée française dans l'indifférence totale. Il questionne aussi sur l'engagement, l'identité, et cette position coloniale de la France dans ces terres d'outre mer que tout le monde oublie.

Drive de Nicolas Winding Refn

Voilà une des révélations de l'année. Quand ma mère m'a dit qu'elle avait aimé ce film bien qu'il parle principalement de voitures et de courses poursuites je me suis dit qu'il y avait quelque chose de spécial. Et je découvre donc Drive. J'ai cherché ce qui faisait la différence et la qualité, on ne retrouve aucune des symboliques habituelles. La première course poursuite est filmée avec un calme effrayant, le conducteur est concentré et méthodique, pas d'adrénaline, pas d'excitation, rien qui rappelle cette symbolique de puissance et de domination. L'acteur principal, excellent, renferme une violence qui n'apparait que par flash mais dont il ne tire aucune fierté, aucun plaisir. Le plaisir d'ailleurs, il ne l'exprime guère, on ne le voit que dans un échange de regard, dans un léger sourire. Il est silencieux, sacrifié, broyé par un monde contre lequel il lutte mais dont la puissance l'achève.

Livide de Julien Maury et Alexandre Bustillo

Voilà le plus mauvais film que j'ai vu cette année. Et c'est bien dommage car j'aurai aimé aimer ce film français fantastique,  il y en a si peu. J'ai donné beaucoup de bonne volonté, j'ai ignoré les faiblesses de jeu visibles dans les premières scènes, j'ai vraiment eu de l'espoir quand le groupe de personnages bringuebalant s'est embarqué dans cette vieille maison hantée. La caméra nocturne, le vieux manoir, une veille femmes encore vivante mais endormie telle un fantôme : les deux réalisateurs avaient réussi à créer quelque chose. Mais je n'ai pas pu adhérer, malgré toute ma bonne volonté. A un moment, mon esprit a dit "stop", cette histoire ne tient pas debout, c'est du grand n'importe quoi, je ne crois plus à rien et la maison qui plane au milieu des étoiles a véritablement donné le coup final...

Carnage de Roman Polanski

Le film est directement tiré de la pièce de Yasmina Reza. On retrouve d'ailleurs cette unité théâtrale du lieu car tout se passe dans le petit espace d'un appartement. C'est un jeu de texte, de parole, d'échanges de plus en plus acerbes. il y a quelque chose de L'Ange Exterminateur dans ces deux couples qui veulent sans arrêt partir et qui pourtant finissent par rester. Le film avance et le verni craque, sous la couche de la cordialité formelle apparaissent bientôt les frustrations, les obsessions, les failles. Comment tout cela peut-il si mal tourner ? Comment peut-on vivre "la pire journée de sa vie", d'après l'aveu d'une protagoniste, avec une simple conversation ? Les quatre acteurs font un sans faute, on saisit toute la subtilité de chacun de leurs personnages, tout le désarroi aussi.  Il manque peut-être une fin, le film semble atteindre un point culminant puis perd petit à petit de son énergie et se termine presque dans la lassitude. Polanski aurait peut-être dû s'éloigner de la pièce et faire "exploser" tout ça d'une façon ou d'une autre.

  Intouchables de Eric Toledano et Olivier Nakache

Et enfin, je vois LE phénomène de l'année et qui est, d'ailleurs, toujours en salle. J'avais assez peur, je dois l'avouer. Mais j'ai été agréablement surprise. On retrouve ici une véritable comédie populaire de qualité et c'est tellement rare que ça fait vraiment plaisir. Le duo comique fonctionne très bien, le film évite les bons sentiments et la facilité et conserve un humour assez subversif. La banlieue et ses problèmes sont évoqués sur le registre comique (alors qu'on ne les voit que dans les films sociaux ou les drames sur la violence) sans en devenir caricatural et sans pour autant minimiser la situation : le personnage d'Omar a fait de la prison, sa mère galère, son frère galère, tous ses potes et lui aussi galèrent. J'aime beaucoup la rapide petite scène dans l'appart encombré de gamin où il essaie de prendre sa douche. Évidemment, c'est un peu conte de fée, mais il est agréable de voir un film qui prône des valeurs positives et dans lesquelles les gens se retrouvent : ouf ! Les français ont aimé (adoré) Intouchables, il ne sont pas tous des aigris, racistes, malheureux !!

Les Neiges du kilimandjaro de Robert Guédiguian

Robert Guédiguian ne touche pas un public aussi large que celui d'intouchables et la fracture qu'il illustre dans son film est peut-être celle dont il souffre lui même : celle qui sépare la vieille garde populaire, les engagés des droits sociaux des premières heures, les vieux communistes, des nouveaux pauvres , de la jeunesse désoeuvrée qui n'a plus de syndicats, plus d'union et qui lutte de petits boulots en petites magouilles pour s'en sortir. La vieille génération est très joliment interprétée par Jean-Pierre Daroussin et Ariane Ascaride, touchant dans leur questionnement profond sur leurs valeurs, leurs luttes communes, la vie qui a été la leur. Le personnage du jeune homme qui représente la nouvelle génération m'a paru plus artificiel, bien joué, mais trop construit par un discours haineux et revendicatif qui ne me semble pas tout à fait à sa place. Le film reste beau et émouvant, un joli moment de cinéma.

Malveillance de Jaume Balaguero

Surtout, n'allez pas voir ce film si vous avez des tendances paranoïaques ! Après ça, vous ne voudrez plus jamais donner vos clés à votre gardien et vous ne vous coucherez plus sans regarder sous votre lit. Le film explore les fantasmes malsains liés à l'inconscient du sommeil, à la crainte enfantine du monstre sous le lit. Mais ici, Jaume Balaguero s'éloigne du fantastique et du film de genre qu'il maitrisait pourtant déjà bien, il va vers le thriller psychologique, vers la subtilité de la perversité purement humaine. En ça, il se rapproche de certains films de Polanski. Il n'égale pas le maître mais il est sur le bon chemin : belle réalisation, bonne tension tout au long du film, scénario bien maitrisé. Il m'avait déjà convaincue avec REC et il confirme son talent !

  A Dangerous Method de David Cronenberg

Je termine avec un grand réalisateur mais malheureusement pas son plus grand film. Je ne comprends pas comment les personnages peuvent tant parler de la psychanalyse et se disputer tout au long du film sans qu'à la fin on en est plus appris sur les tenants et les aboutissants de la chose, la genèse de cette nouvelle méthode, les dissensions entre Jung et Freud... Je sors presque aussi ignorante que je suis rentrée. Le film est trop bavard et n'use pas assez des atouts propres au cinéma pour nous faire véritablement vivre l'évènement. Ce qui est bien vu, en revanche, est la relation patient-soignant. Keira Knightley est excellente dans le rôle de Sabina Spielrein, jeune femme hystérique, soignée par Jung, devenue son amante puis elle même psychanalyste. Le transfert de la folie, de l'attachement, de l'amour entre la patiente et le docteur est parfaitement montré. On aurait aimé plus de choses dans ce goût et moins de parlote pour comprendre la relation qui lie Jung et Freud avant de se déchirer.

 

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Films : septembre - octobre

Durant ces deux mois, j'ai vu 11 films dont 4 que j'ai déjà commentés lors de mes billets sur l'étrange festival.

Requiem pour un massacre de Elem Klimov

Je commence par ce film, c'est le dernier que j'ai vu à l’Étrange Festival mais je n'ai pas eu le temps d'écrire à son propos. Je l'avais choisi comme cinquième film plutôt qu'un inédit car on n'a pas toujours l'occasion de découvrir les anciens chefs d'oeuvre sur grand écran. On m'avait annoncé de la violence, mais j'ai surtout vu du cinéma : des plans fixes sur des visages, la nature filmée dans une lumière blanche et froide. C'est un film qui a peine besoin de dialogues tant les images parlent d'elles même. Sans doute le meilleur film que j'ai vu sur la seconde guerre mondiale et même sur la guerre en général.

Mes meilleures amies de Paul Feig

On passe à beaucoup plus léger avec Mes Meilleures amies. J'avoue que ni le titre, ni l'affiche, ni le résumé  ne me donnaient la moindre envie de voir ce film qui se profilait comme une énième mauvaise comédie américaine. Mais j'ai été interpellée par de bonnes critiques presses et quand l'occasion s'est présentée, je me suis laissée tenter. Bien m'en a pris ! Il est rare d'avoir de si bonnes surprises avec la comédie. On est bien loin de la mièvrerie habituelle, il y a de la cruauté et et de l'invention dans cet humour là. Les personnages secondaires sont bien pensés même si parfois un peu caricaturaux. La descente aux enfers de l'héroïne en anti-perfect-bridesmaid est tout à fait plaisante, la scène de la shower party en particulier est hilarante. Je retiens le talent comique de l'actrice principale Kristen Wiig et j'espère qu'on retrouvera ce genre de qualités dans d'autres films.

  La Guerre est déclarée de Valérie Donzelli

Ce film a eu ses fans et ses détracteurs. Sans aller jusqu'à être fan, je me range du côté des "pour". Valérie Donzelli traite une histoire difficile sans jamais tomber dans le pathos. Ca raconte l'histoire de gens ordinaires qui se retrouve face à l'insurmontable, qui doivent épuiser toute leur force, toute leur énergie à cette lutte contre une fatalité incompréhensible. De l'énergie, les deux acteurs en ont à revendre et on entre avec eux dans la bataille. Contrairement à ce qui a été dit, j'ai trouvé qu'il y avait du vrai cinéma au delà du récit : cette façon hachée de raconter les choses, plans réalistes rythmés par des musiques hétéroclites. La réalisatrice marque son style et donne le ton...

 

Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki

Rien que pour sa première scène, chorégraphie mortuaire belle et sombre, le film vaut le coup. On retrouve cette féérie à plusieurs autres moment, dans les chansons en particulier. On peut peut-être lui reprocher cet aspect conte, assez naïf parfois (les guerres ne sont pas faites que par des hommes, mais bien aussi par les femmes). Cependant, un film si drôle et poétique sur un sujet si grave ne peut être qu'applaudi. La dernière scène est un pied de nez à l'absurdité religieuse, un cri de la réalisatrice pour son pays le Liban.

  Habemus Papam de Nanni Moretti

Je me méfie toujours un peu de la thématique religieuse et je n'étais pas très emballée par un film sur les questions existentielles d'un Pape. Mais il semble que ni la foi ni la religion ne soit le vrai sujet ici. La position de Pape n'a été choisi que pour son envergure mondiale et la responsabilité qu'elle incombe. Le film parle justement d'un homme qui se rend compte qu'il ne veut pas du pouvoir, qu'il ne veut pas des responsabilités. Il parle de ce besoin des hommes de suivre un leader de se laisser guider par quelqu'un, se s'échapper de leurs propres questionnements. Les cardinaux sans leur pape sont comme des clowns perdus qui adorent une ombre derrière un rideau et jouent au volet dans la cours en vieux messieurs qu'ils sont. Michel Piccoli est excellent en Pape fugueur dans les rues de Rome, le film est à la fois plein de grâce et d'humour.

We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay

Un film glaçant sur la maternité. Il est construit sur un rythme non linéaire : on passe du présent où l'on devine peu à peu la catastrophe au passé qui retrace la relation de Kevin avec sa mère. Le malaise est là, comme un mal caché derrière une vie douce et des musiques joyeuses. La réalisatrice a su faire transparaitre cette réalité décalée, une froideur qui enveloppe tout le film. Elle ne cherche pas à expliquer le problème : une relation entre une mère et un fils qui n'a tout simplement jamais eu lieu, la conséquence dramatique d'une dépression mal soignée ? Finalement, il reste la phrase emblématique du titre que personne ne prononce jamais et qui aurait peut-être pu changer quelque chose... Le thème de la culpabilité, de la responsabilité est aussi très bien traité dans les scènes du "présent", comment vivre quand on a engendré un monstre ? Comment rester en vie ?

The Artist de Michel Hazanavicius

Ce qui est étonnant avec The Artist, ce n’est pas tellement qu'il soit muet mais plutôt que l'on oublie qu'il l'est. On pouvait avoir peur d'un simple exercice de style, mais Hazanavicius a fait un vrai film dans lequel on entre pleinement, acceptant tout naturellement ce mode de langage. Il utilise même des effets purement "muet" comme le "boum" de la fin, tout à fait drôle. Le film est plein d'humour mais aussi de poésie, de lyrisme. Je suis touchée par une ode à une époque que je n'ai pas connue et je trouve plein de beauté les faux extraits de films dans le film, images kitch et démodées et parfois très touchantes.

 

 

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