Gerardmer 2010 : journée du jeudi
Le festival a commencé hier soir après une magnifique journée ensoleillée sur les pistes de skis. Fatigués, nous nous trainons à 22h voir le film d'ouverture Dans ton sommeil, film français tout à fait évitable et rétrospectivement, nous aurions dû privilégier notre sommeil à nous !
Enfin bon, ça ne peut aller qu'en s'améliorant. Ce matin 11h, nous voilà pour le premier film en compétition : Possessed. Le réalisateur est venu de Corée pour nous parler de son film !! Une jeune femme traduit au public son discours mais elle semble éprouver des difficultés et tout ne fait pas sens. Le public est patient et l'applaudit régulièrement pour lui donner du courage. Le film en question n'est pas mauvais mais il n'est pas vraiment bon non plus. L'idée de base est assez intéressante mais on sent de la maladresse dans la réalisation et on accroche pas tout à fait. On aurait aimé croire plus aux personnages, rentrer plus dans l'histoire. Le film parle de chamanisme, de croyances extrêmes, ces aspects auraient pu être plus poussés, plus oppressants. Le genre de film que j'aurai oublié d'ici un an et qui ne gagnera pas de prix.
Second film de la journée, El Topo de Jodorowsky. Il est présenté ici dans le cadre de la rétrospective sur le silence. En effet, c'est assez silencieux, heureusement, je ne suis pas encore trop fatiguée. Le film est très étrange, très symbolique, mais j'avoue que je n'ai pas compris ce que ça symbolisait. Ça parle de quête, de désert, de solitude, de Dieu, de bien et de mal... Des images intéressantes, des scènes parfois marquantes, mais il me manque un sens global !
Petite pause gaufre chocolat au Neptune puis nous voilà au cinéma du casino pour Carreful, film canadien de 1982. La pellicule est en mauvais état et l'image vire du jaune au bleu mais le film est vraiment intéressant. Très spécial, dans un genre fantasmagorique dans un univers étrange et inquiétant.
Et enfin, voilà le clou de la journée, La Horde, film de zombies français ! La salle est pleine et de bonne humeur quand l'équipe du film monte sur scène. Les gens ici sont acquis à la cause des zombies et les réalisateurs sont largement applaudis. Le film est à la hauteur des espérances et est bien parti pour obtenir le prix du public. C'est en effet un film de zombies (des vrais en plus, des morts qui se réveillent !) qui se passe dans une tour HLM. Le film ne se prend pas au sérieux et les belles scènes de "zombie kill" sont accueillies par des applaudissements et des cris de joies. Les répliques sont bien écrites, le scénario se tient à peu près, il se place facilement dans les meilleurs films français de genre (faut dire, c'est pas trop dur). Evidemment, ce n'est pas parfait, ça reste un film sans grande ambition et le jeu des acteurs n'est pas toujours au top mais on est un peu indulgent ;)
On devait finir la soirée par 2001 Odysée de l'espace mais nous décidons de rentrer : nous sommes fatigués et il reste encore trois jours de festival ! Sans compter la neige qui tombe et tombe encore et qui risque de bloquer la voiture. Nous laissons la ville endormie sous sa couche blanche, le lac paisible et gelé et nous reposons un peu avant d'attaquer la suite !
Gérardmer 2010 : vive les Zombies !!
Je me rends la semaine prochaine au festival du film fantastique de Gerardmer dont je suis une habituée. Petit point sur le programme que je me suis concoctée...
Les films en compétitions
C'est toujours notre priorité lors du festival. Le but étant de les voir tous. Cette année, il y en a 8 mais difficile de savoir à l'avance quels sont les favoris pour le grand prix ! En effet, beaucoup de premiers films ou de réalisateurs inconnus. Je remarque 5150 rue des ormes dont le réalisateur a aussi fait Sur le seuil en compétition lors du festival 2006 et qui était plutôt plaisant.Deux films français en compétitions cette année ! Voilà qui fait beaucoup car souvent, il n'y en a aucun. J'attends de voir ce que va donner Amer au résumé sulfureux. J'aimerai aussi beaucoup pouvoir aimer La Horde, car un film français de Zombie : je suis pour ! Mais pour l'instant, je n'espère pas trop, les déceptions de Frontières et (encore pire) Mutants sont encore dans mon esprit.
Un seul film asiatique, Possessed, coréen. A noter que c'est le seul film asiatique du festival toutes catégories confondues ce qui est très rare. (D'habitude, il y a toujours un film de Miike qui traine quelque part). Un des meilleurs films fantastiques que j'ai vu est Deux Soeurs, lui aussi coréen, et Grand Prix du festival 2004 (ma première année :) ). Mais depuis, j'ai été plutôt déçue de la sélection coréenne du festival...
A part ça, on remarquera aussi qu'il n'y a aucun film américain !
- The Door, Anoo Saul - allemand
- Possessed, Jung Sung-Hye - coréen
- Moon, Duncan Jones - britanique
- Les Témoins du mal, Elio Quiroga - espagnol
- Hierro, Gabe Ibañiez - espagnol
- Amer, Hélène Cattet et Bruno Forzani - français
- 5150 rue des Ormes, Eric Tessier - canadien
- La Horde, Yannick Dahan et Benjamin Roche - français
Les films hors compétitions
Ce sont souvent des avants premières de films attendus, mais c'est surtout un peu de tout : des films un peu décalés par rapport au thème (animation, sciences fiction) ou trop bizarres pour être dans la sélection officielle.Parmi ces films, on peut découvrir de véritables bijoux comme le très loufoque Bad Biology (festival 2009) ou le génial Save the green planet (festival 2005). Mais attention, car c'est aussi là qu'on trouve les pires navets !
Enfin bon, de toutes façons nous n'avons malheureusement pas le temps de tout voir et il faut faire des choix dans notre planning. Cette année nous verrons sans doute Cargo, film suisse, ce que je trouve intriguant. Nous nous délecterons du dernier Roméro : Survival of the Dead, et nous découvrirons Metropia, film d'animation suédois qui semble prometteur.
Malheureusement, nous ne pourrons pas voir Splice, du réalisateur de Cube et attendrons qu'il sorte en salle (en espérant qu'il sorte bien). J'aurai aussi bien aimé voir Doghouse, un film plein de mamies zombies mais tout n'est pas possible !
La nuit Zombie
Les nuits sont un must du festival ! Mais déjà éreintés par des journées complètes de film nous n'y participons pas toujours. La seule fois où nous avons vu l'ensemble des films c'était pour la nuit Evil Dead la première année. J'avoue que j'ai dormi pendant le 3, je n'en ai qu'un souvenir très flou.Cette année, nuit zombie, le thème est alléchant. Très judicieusement placée à la suite de l'avant-première du film de Romero, la nuit commence par Zone of the Dead, film de zombie serbe ! Nous ne resteront pas pour les deux autres films car le classique Dawn of the dead ne passe qu'en vf... Quant au troisième film, c'est le remake que nous avons déjà vu et qui n'est pas très bon.
La Rétrospective
Chaque année le festival propose une rétrospective de classiques du genre sur un thème particulier, cette année : Le Silence.C'est une super occasion de découvrir des petites merveilles qu'on ne connaissait pas ou de découvrir sur grand écran les classiques qu'on a jamais vu. Cette année dans notre programme : El Topo, Carreful, 2001 L'odyssée de l'espace et Blind Terror.
Il y avait aussi toute une série de films en hommage au président du jury, John Mc Tiernan, mais il a fallu faire des choix et nous n'iront pas voir Prédator sur grand écran !
Elio Quiroga
Challenge adaptations : Atonement / Expiations
J'ai décidé de participer au challenge proposé par Happy Few. C'est assez simple, il suffit d'écrire la critique d'un livre et son adaptation. En plus, c'est en plein dans le thème du prochain swap de livraddict.
J'ai choisi de parler du livre Expiation de Ian Mc Ewan, ou plutôt, Atonement comme je l'ai connu moi, en VO. En effet, j'ai lu ce livre en Irlande avec le book club, je n'avais aucune idée de ce dans quoi je me lançais. J'ai tout de suite apprécié. La première partie m'a particulièrement plu, elle se déroule en une seule journée mais prend la moitié du livre. Le style rend parfaitement la lenteur du temps qui passe sans pour autant être ennuyeux. C'est une journée très chaude dans l'Angleterre des années 30, tout semble innocent et pourtant on soupçonne qu'il va se passer quelque chose, que chaque détail restera gravé.
On a l'impression d'une journée qui n'en finit pas, qui s'étire à l'infini. En particulier car la narration n'est pas linéaire, elle prend le point de vue d'un personnage puis d'un autre, repars en arrière avant d'avancer pour de bon. La même scène est racontée sous plusieurs points de vues. Ces points de vue : celui de la petite fille au bord de l'adolescence, celui de la jeune femme, celui de l'amoureux, sont la clé de la claque qui va s'abattre sur les personnages. On découvre Briony et on apprécie Briony : inventive, pleine de vie. Et pourtant Briony, toute jeune qu'elle est, va commettre l'irréparable annoncé par les touches cruelles de l'auteur.
La seconde partie est aussi palpitante mais m'a tout de même moins touchée. On y découvre la débâcle des armées françaises et anglaises en 40 et, bien sûr, les conséquences de la première partie. Elle est très différente de la première. Le rythme change, on revient à une narration plus classique mais elle complète bien le livre et la fin étrange sous forme de mise en abime nous questionne et nous laisse libres.
J'ai aussi vu le film qui a été tiré du livre. Contrairement à certains, j'aime voir les adaptations des livres que j'ai lus et appréciés. Je n'ai pas peur que le livre me soit gâché par le film, au contraire ! En voyant le film, je retrouve les sentiments qui m'ont traversés pendant la lecture et le plaisir est entier. Bien sûr, il arrive aussi que je n'apprécie pas le film, mais j'ai tout de même tendance à être plus clémente dans mon jugement. C'est ce qui s'est passé pour Atonement. Objectivement, le film n'est pas à la hauteur du livre. Keira Knightley fait une bonne Cecilia mais l'originalité du style, la force de l'écriture n'est pas rendue. Les gens autour de moi qui l'ont vu (sans l'avoir lu) l'ont trouvé au pire ennuyeux et au mieux agréable mais oubliable. Oui, l'histoire d'amour est attirante, oui, les scènes de guerre sont bien faîtes mais il manque quelque chose, cette petite palpitation qui donne envie de le voir jusqu'au bout. Moi, je n'ai pas pu m'empêcher d'apprécier, de retrouver le plaisir et les émotions de ma lecture. Peut-être que j'avais juste envie de revivre le livre avec cette pleine satisfaction de "savoir" ce qui va se passer. Bon je dois tout de même avouer que la scène de la bibliothèque (comprenne qui a lu) m'a plus fait vibrer lors de la lecture que lors du visionage car, tout de même, la force subjective de l'écriture reste beaucoup puissante que celle de l'image.