Films de janvier
En janvier, 5 films en plus des 14 vus à Gerardmer !
Sound of noise de Johannes Stjärne Nilsson et Ola Simonsson
Un film tout à fait déjanté qui nous vient de Suède et prouve que les pays nordiques sont bien allumés. Ici, un groupe de musiciens extrémistes essaie de mener à bien un "concert" dont les instruments sont des objets de la vie de tous les jours et commet ainsi plusieurs "attentat". Le film se prend au sérieux tout en étant complètement délirant. L'élément fantastique inattendu rajoute un peu de poésie. Beaucoup d'humour et de plaisir...Somewhere de Sofia Coppola
On le savait depuis Lost in Translation, Sofia Coppola aime filmer les êtres perdus dans de longs plans presque minimalistes. Ici le scénario est réduit à très peu de chose, tout est dans les rapports à peine esquissé entre les personnages, les regards, les solitudes. Mais on ne s'ennuie pas, on apprend doucement à les connaitre, à les comprendre. Le film prend toute sa saveur quand la jeune fille, toute jeune encore, un peu naïve et perdue, débarque dans la vie, vide bien que mouvementée, de son père acteur. Une belle relation père - fille dans un monde qui semble creux et vide de sens.Harry Potter et les reliques de la mort partie I de David Yates
On change complètement de style avec la dernière adaptation de Harry Potter. Le film est agréable à regarder mais ne reste qu'une pâle adaptation de l'oeuvre originale, la transformant en simple divertissement. On peut aussi se demander pourquoi avoir divisé ce dernier opus en deux films quand tous les autres n'ont fait l'objet que d'un seul. On sent des considérations plus commerciales qu'artistiques. Enfin bon, il est très difficile d'adapter de façon convenable l'oeuvre de JK Rowling car vous avez fixés sur vous les yeux de millions de fans qui trouveront de toutes façons le résultat décevant. N'empêche que le meilleur film reste quand même le numéro 3, réalisé par Alfonso Cuaron, qui avait réussi à restituer l'ambiance du livre sans pour autant y rester entièrement fidèle, c'est ce qu'on appelle adapter. Ici, on est loin d'un résultat semblable.Les Émotifs Anonymes de Jean-Pierre Améris
Une comédie française avec de bons acteurs, une jolie esthétique et un sujet légèrement original et tendre, on aurait pu s'attendre à un bon film. Malheureusement, il manque cruellement de rythme et le scénario reste plat et prévisible. L'histoire fantaisiste aurait voulu faire penser à un conte à la Amélie Poulain mais le charme ne prend pas ça donne juste un truc invraisemblable. Le film manque de finesse, surtout chez les personnages secondaires, tous très lourdement dessinés. Seuls les deux acteurs principaux sauvent un peu la mise mais ça reste une déception.Au-Delà de Clint Eastwood
J'avoue que je ne sais pas trop quoi penser de ce film. Ai-je été troublée par le message qui sonne comme une ode au paranormal ? Le fantastique ne me dérange pas au cinéma, au contraire, mais là ça ressemble un peu trop à une expérience douteuse, une pub pour une secte non identifiée. Évidemment, c'est très bien réalisé et les acteurs jouent parfaitement. Quoi que les scènes en français sonnent parfois un peu faux (j'ai déjà remarqué ça chez les réalisateurs américains, un problème de langue ?). Mais au final, on a envie de demander, tout ça pour quoi ? What's the point ? Reste l'histoire du petit garçon : touchante, troublante, belle et émouvante. Rien que pour elle, le film vaut le coup.Festival de Gerardmer 2011 : Photos
Quelques photos du festival :
Maurice Barthélémy et Fred Cavayé
L'équipe de Mirages : le réalisateur Talal Selhamiet le deux acteurs Aïssam Bouali et Karim Saidi
Jury Courts métrages : Kim Chapiron, Raphaël Personnaz, Thomas Ott, Mohamed Mazouz, Catherine Hosmalin
Michel Leray, réalisateur de Bloody Christmas 2 et les acteurs Frédérique Bel et Rurik Sallé
Sébastien Rossignol, réalisaeur du Miroir, ainsi que Damien Macé et Alexis Wajsbrot, réalisateurs de Red Balloon
Alexandre Aja rendant homage à Dario Argento
Dario Argento recevant son hommage
L'équipe du film proie : les productueurs, le scénariste Erich Vogel, le réalisateur Antoine Blossier et les deux acteurs Bérénice Bejo et Grégoire Colin
Et enfin, ma photo souvenir un peu floue
Alexandre Aja et moi
Alexandre Aja et moi
Festival de Gerardmer 2011 : conclusion et palmarès
Et voilà, le festival est terminé pour cette année ! Comme d'habitude, j'ai apprécié ces quatre jours intenses et sanglants, escapade volée dans ma vie tranquille. Que retiendra-t-on ? Sans doute la tendance très gore des films de la sélection : l'année dernière, on avait les zombies, cette fois ça a été la torture et le cannibalisme, âmes sensibles s'abstenir. Il y a eu de très bons films comme I saw the devil et The loved ones, d'autres moins bons et d'autres qui seront carrément oublié, mais ça, c'est chaque année ! Les journées ne furent pas trop intensives, nous n'avons vu que 14 films contre 16 l'année dernière (+ les courts métrages). Le temps a été au rendez-vous : la neige est tombée avant le festival en quantité raisonnable puis le soleil a brillé presque tout le temps, ce qui donne "Gerardmer enneigé sous le soleil", c'est à dire l'idéal. On remarquera aussi la très grande affluence, avec comme conséquence indésirable un accès parfois difficile aux salles dont nous avons pâtit ! Il était pratiquement impossible de voir une séance à l'espace lac sans un pass festival et je pense que certains films ont été pleins à presque toutes leurs séances. On annonce une nouvelle salle pour l'année prochaine, je suis curieuse de voir ça ! Enfin, revenons aux films avec le palmarès :
Grand prix : Bedevilled
Comme je l'ai dit, je n'ai pas découvert ce film à Gerardmer, je l'avais vu à l'étrange festival en septembre. Je suis assez étonnée qu'il gagne le grand prix mais visiblement, il a beaucoup plu, je n'ai lu que des bonnes critiques. Personnellement, j'aurai penché pour I saw the devil qui a d'ailleurs remporté presque tout le reste... Mais il est vrai que Bedevilled a de grandes qualités, il est très bien réalisé avec un scénario peut être plus dans le thème du festival. J'attends de voir ce que nous réserve ce nouveau réalisateur coréen pour la suite.Prix du public, prix de la critique et prix du jury jeune : I saw the devil
Cependant, le second film coréen ne part pas bredouille (heureusement !), avec trois prix dont celui du public, il semble même être le grand gagnant de ce festival. C'était pour moi le meilleur film de la sélection : thriller original, sanglant et tendu, Kim Jee Won nous prouve à nouveau son talent. On remarque que la Corée revient en force avec deux films primés : ça faisait un moment qu'on n'avait pas eu de si bons films venant du "pays du matin calme" (pas si calme que ça visiblement).Prix spécial du jury ex aequo : The loved ones et Ne nous jugez pas et Prix Sci-Fi pour The loved ones
Ah, The loved ones repart avec deux beaux prix. Ça a été mon coup de coeur de cette année : humour noir, dérision, cruauté, tout pour plaire ! Je pense qu'il talonnait de près I saw the devil pour le prix du public. Le choix de Ne nous jugez pas est plus étonnant. La réaction du public a été très mitigée, certains le classant directement dans les navets de l'année. Personnellement, j'avais apprécié le film mais ne le pensait pas d'une qualité assez importante pour remporter quoi que ce soit.Prix du court-métrage : Le Miroir
Certaines années, ce prix sonnait comme une évidence. Là, c'était très difficile de savoir qui serait primé car les courts étaient tous de qualité et le choix dépendait plus des sensibilités de chacun. Le Miroir n'est pas celui qui m'a le plus marquée mais il avait des qualités évidentes, en particulier du point de vue esthétique.Prix Inédit vidéo : Triangle
J'ai entendu beaucoup de bien de ce film que je n'ai pas vu ! Comme c'est un inédit vidéo, il devrait sortir en DVD et j'essaierai donc de me le procurer. Quelqu'un m'a même dit que c'était le meilleur film du festival tout confondu !Voilà pour le palmarès. Jetons un oeil à ceux qui n'ont pas reçu de récompenses. Je suis bien contente que Devil n'ai rien eu car ce n'est que de la poudre aux yeux. Dream Home a eu pas mal de succès et certains auraient bien aimé le voir repartir avec quelque chose, dommage que tout le film n'ait pas été du niveau des scènes de tuerie gore car là, il aurait vraiment fait mouche. Mirages n'avait clairement pas le niveau pour gagner, mais je continue de penser qu'il avait tout de même des qualités et qu'avec un peu plus de moyens et un scénario meilleur, le réalisateur nous donnera des occasions de le récompenser. Troll Hunter est très particulier, mais c'est un délire qui m'a bien plu ! Évidemment, ça ne parle pas à tout le monde et c'est peut-être un peu trop maladroit pour espérer gagner. Enfin, je n'ai pas vu La casa muda mais j'ai l'impression qu'il a raté son effet. Pour terminer avec les hors-compets, je crois qu'on retiendra surtout Rare Exports, la bonne surprise du festival, le reste étant sans intérêt. Côté rétrospective, j'ai vu Repulsion qui a été le meilleur film du festival : c'est plus facile avec ceux qui ont déjà fait leurs preuves ! Il y avait aussi les excellents Haute Tension, Psychose, Donnie Darko et puis évidemment tous les Dario Argento : quel dommage qu'on ne puisse pas tout voir... Et puis, demain, je poste les photos du jury et des équipes de film. Petite note pour dire qu'ils avaient l'air vraiment tous très sympa, en particulier Dario Argento et Alexandre Aja qui s'arrêtaient volontiers prendre des photos et signer des autographe. J'ai d'ailleurs un petit souvenir bien sympa ;) Ça doit être agréable pour eux d'être au milieu de leurs fans !