Arrivée en Mongolie : Oulan Bator

Nous décollons de Moscou avec une heure de retard mais nous voilà finalement parti. Dans l'avion, est projeté "Ocean's Twelve"... en russe. J'ai donc tout le loisir de lire dans mon guide "Peuple du Monde" toute l'histoire de la Mongolie, de Genghis Khan à nos jours en passant par la période communiste. Par le hublot, le paysage défile. Jamais la nuit n'est vraiment noire, à l'horizon, le ciel reste rouge. Je vois s'étendre les plaines de Russie traversées par des rivières blanches sur la terre noire. Puis nous survolons des montagnes brumeuses qui percent à travers les nuages. En arrivant au dessus de la Mongolie, le ciel se couvre. Ce n'est qu'au moment de l'atterrissage que je peux voir le paysage. Pas de présence humaine perceptible, des collines striées de vallée, quelques pistes de terre. En se rapprochant, on peut distinguer des yourtes et des troupeaux. Puis, dans le fond, la ville qui s'étend.

A la sortie, nous rencontrons notre chauffeur qui, de façon assez surprenante, parle un peu français. Il nous montre le véhicule qui nous suivra dans notre périple. C'est une sorte de grosse camionnettes qui semble rafistolée à bout de ficelles. Elle me fait penser à la camionnette du film "Bird People of China" du réalisateur japonais Miike : regardez le film, vous comprendrez ! Les sièges ne sont pas trop inconfortables et heureusement, car ça saute ! Pas d'autoroute à la Moscovite pour relier l'aéroport à la ville : une simple petite route goudronnée, en gros l'équivalent d'une départementale. Sur la droite, les prairies qui s'enfuient vers les collines. Sur la gauche, peu de yourtes mais de petites maisons faites de bric et broc entourées de palissades. Et puis, de temps en temps, une ou deux vaches qui traversent la route.

Plus on avance, plus la proportion de construction "en dur" augmente, et bientôt, nous voilà dans une vraie ville. Le chauffeur nous dépose à l'hôtel et on arrive tant bien que mal à se donner rendez vous le lendemain à 10h. Notre hôtel est le seul bâtiment à peu près correct de la rue. A l'intérieur, il a un look un peu défraichis mais reste confortable. Nous nous étalons sur le lit pour "terminer" notre nuit.

Vers midi, nous sommes encore bien dans les vapes mais ressortons pour manger et visiter le centre ville. Oulan Bator est une ville assez particulière. De façon générale, elle a l'air plutôt délabrée : immeubles élimés, trottoirs défoncés. Certaines habitation ont l'air abandonnées jusqu'à ce que quelqu'un se penche par la fenêtre. Mais dans le centre, des buildings ultra modernes et des grandes tours de verre poussent. Il sont à peine terminés ou encore en construction : d'ailleurs, il y a des grues partout. Les avenues sont larges et vides ce qui donne cet aspect abandonné. Les voitures sont dangereuses (les piétons ne sont PAS prioritaires) mais peu nombreuses. Il n'y a pas de mendiants, seulement quelques vendeurs à la sauvette. Les gens n'ont pas l'air miséreux, même si, évidemment, nous sommes dans le centre. Les jeunes mongols sont habillés à la mode occidentale. Les filles portent des jupes courtes et mini short avec des chaussures à talons dernière mode. Des enseignes telles Louis Vuitton s'affichent dans les nouveaux centre commerciaux à peine sortis de terre.

Nous longeons la rue principale, bordée de boutique et de café à la recherche d'un endroit où manger. Nous entrons dans un café attrayant : il a un menu en anglais affiché à l'extérieur, il est spacieux et confortable. Ils vendent des sandwichs et différents plats. Ça coute plus cher que sans doute partout ailleurs (pour nous, ça reste très peu cher), mais on paye le confort, le personnel anglophone, le style : après une nuit blanche dans l'avion, nous ne sommes pas encore prêt pour trop d'exotisme. D'ailleurs, le café a du succès, tous les touristes y entrent. C'est le genre d'endroit qui se développe dans la ville, montrant sa volonté de devenir une capitale internationale.

Nous avons repris des forces et continuons notre visite. Autre aspect de la ville, ses bâtiments soviétiques d'une finesse de marteau piqueur comme ceux qui entourent la place principale. Mais tout est contraste, entre deux grues, un vieil immeuble délabré et une tours de verre, se cache un petit temple au charme intemporel. Nous visitons et payons le supplément photo : ce genre d'endroit a certainement besoin de notre argent ! On retrouve le même genre de style qu'en Corée : les couleurs, les peintures, les sculptures. On marche ensuite à travers les rues défoncées jusqu'à un autre monastère, plus récent, et visiblement encore en activité. Il est composé de plusieurs grosses yourtes colorées dans lesquels s'affairent des tas de mongols. La fatigue se fait sentir, nous nous effondrons à la "french bakery" où une étudiante mongole vient nous parler pour tester son français (ça fait deux personnes qui parlent français en une seule journée !). Puis, nous retournons à l'hôtel nous reposer.

C'est sans doute le dernier post avant notre départ demain pour la steppe. Une fois dans la nature, je ne pourrais sans doute plus trop me connecter. Je tiendrai mon carnet au jour le jour et mettrai en ligne dès que possible !!

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Journée à Moscou

Nous atterrissons vendredi soir. De l'avion, nous voyons le soleil se coucher sur la Volga. A la sortie, un chauffeur de taxi jovial nous attend pour nous amener à l'hôtel. A peine sortis de l'aéroport, nous sommes happés par la chaleur. Moscou est sous la canicule depuis deux semaines, il fait nuit mais plus de 30°.

Nous filons vers la ville. Autour de nous, les barres d'immeubles se succèdent. Enfin, nous arrivons. Dans une pièce quelques voyageurs sont assis et pianotent sur leur ordinateur. Une petite dame blonde nous accueille et nous montre la chambre. Elle ne parle pas anglais et les échanges sont donc réduits au minimum. Pour 60 euros, à Moscou, pas trop loin du centre, on a le droit à une chambre spartiate avec deux lits une place et des sanitaires dans le couloir. Malgré le nom "B&B", le petit déjeuner n'est en fait pas compris, il y a une cuisine dans laquelle on peut se préparer ce que l'on veut. Un polonais sympathique (qui, lui, parle anglais et russe) nous montre la supérette où l'on peut acheter le nécessaire. Rien n'est très appétissant, on ne prend que de l'eau, on verra demain.

Il fait très chaud dans la chambre mais si l'on ouvre la fenêtre, c'est un peu comme si on dormait sur l'autoroute : nous donnons sur une avenue à 8 voies et les voitures filent en flux continu. De temps en temps, le passage d'un bus ou d'un tramway empire encore les choses. Comme de toutes façons, même fenêtre ouverte, il n'y a presque pas d'air, on choisit de garder la fenêtre fermée. Avec la chaleur, le bruit, le décalage horaire, pas facile de dormir, mais nous fermons quand même les yeux quelques heures.

Le lendemain matin, on quitte assez vite l'auberge. En guise de petit déjeuner, on achète des yaourts à boire Danone (c'est le seul truc qui n'était pas en russe) et on prend le métro vers le centre.

Nous voilà donc en plein Moscou. Le soleil tape dur et l'on marche à la recherche de la Place Rouge. On ne  la trouve pas tout de suite et on erre dans un parc derrière le Kremlin. On s'assoit sur un banc à l'ombre et on y reste le temps de se reposer, de boire de l'eau et de regarder le plan. Enfin, on trouve LA place. Elle apparait, pas du tout vide comme dans la chanson, mais pleine de monde et brûlante sous le soleil du midi. On ne fait pas la queue pour visiter le Mausolée de Lenine qu'on ne verra que de l'extérieur. Autour de nous, en plus des touristes, des tas de mariés viennent se faire prendre en photo avec dans le fond le beau Kremlin tout rouge ou la grosse meringue de cathédrale Saint-Basile.

On marche bon gré mal gré,  suants, vers la place Loubianka et son effrayant bâtiment du KGB. Puis on descend vers un resto-bar en sous-sol recommandé par le Guide du routard. La télé russe nous crie dessus des musiques désagréables mais le menu est copieux. Seb teste une soupe étrange à la bière moi, je reste plus classique. Nous sommes les seuls clients du restaurant, la serveuse semble rêveuse quand on lui dit qu'on vient de Paris.

Nous remontons vers le soleil qui tape toujours autant. On marche un peu au hasard avant de se retrouver exactement à notre point d'arrivée le matin même. On se dirige à nouveau vers le parc. A l'entrée, il y a une fontaine qui s'est maintenant transformée en piscine sous l'effet de la chaleur. Enfants et adultes sautent joyeusement dans l'eau,  s'éclaboussent, escaladent les statues. La police ne fait rien pour endiguer ce légitime besoin de fraicheur.  On se mouille nous aussi un peu puis on va s'écrouler à l'ombre d'un arbre dans le parc. Étendus là, nous laissons l'après-midi filer, nous n'avons pas le courage d'affronter la ville.

On prend de l'avance pour partir à l'aéroport. Il faut prendre le métro puis le train express. On se rend à la station indiquée dans notre guide mais on tourne, on tourne, on ne trouve rien. Après plusieurs discours incompréhensibles en russe par les différentes caissières, on trouve un groupe de jeunes qui parlent anglais. Ils nous indiquent qu'on est à la mauvaise station ! On repart donc en maudissant le guide (Cartoville pas très cher) et on se rend à l'autre station. Là, on trouve enfin l'express pour l'aéroport. Affalés dans nos fauteuils climatisés, on s'endort bercés par le train.

Enfin, nous voilà à l'aéroport, prêts à embarquer, avec internet gratuit. Dehors, la chaleur s'est enfin transformée en pluie et même en orage. Des trombes d'eau noient le tarmac : j'espère juste que ça n'empêchera pas notre avion de partir !!

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Préparatifs pour la Mongolie

Dans moins d'une semaine maintenant, nous nous envolons vers la Mongolie...

Tandis que le départ approche, je repense parfois à nos vacances de l'année dernière, en crète. Je m'en rappelle très bien : le petit hôtel blanc, la plage à 500m, les après-midi au bord de la piscine, la féta grillée, les feuilles de vignes farcies, les repas sous les oliviers... Alors pourquoi cette année vais-je dans un endroit où il n'y a pas de piscine et encore moins de mer, où je ne pourrais pas prendre de douches tous les jours, où je me laverai les cheveux avec du "shampoing sec" et où je serai nourrie de mouton bouilli et de fromage de yak ? Mais voilà, le voyage a ses raisons que la raison ne connait pas ! Et je ne peux m'empêcher d'être toute excitée à l'idée de partir.

Alors pourquoi la Mongolie ? Honnêtement, je ne sais pas... Comme toutes mes lubies voyageuses, j'entends parler du pays, quelqu'un y est allé et me dit que c'est magnifique, je rêve doucement, ça me trotte dans la tête, et puis un jour, l'occasion, le temps, l'envie, on se dit pourquoi pas ? J'ai cherché sur internet "voyage Mongolie" et il y avait plein de trucs. (j'ai aussi déjà cherché comment faire Paris Tokyo en train, comment se rendre en Corée du nord, comment traverser la Chine, comment remonter l'Amazone, comment partir en trek au Botswana, comment faire le tour des Antilles, enfin bref j'ai du voyage en réserve). Je suis tombée sur le site de terre Mongolie et sur leur offre de séjour en "yourte d'hôte", la formule m'a séduite. J'ai envoyé un mail en décrivant un peu ce que je voulais et mon budget et j'ai reçu un devis et là je crois que mon choix était fait.

Je ne suis jamais partie avec une agence mais, malgré mes idées saugrenues, c'est aussi le voyage le plus aventureux que j'entreprends. Il est possible de partir seul en Mongolie (il y a des grands débats sur internet) mais ça demande plus de temps et peut-être une meilleure connaissance du pays. Là, l'agence s'occupe de "tout" et nous a concocté un séjour rien que pour nous deux où nous logeons dans des familles nomades. Je ne pourrais juger de la qualité de leur service qu'après le voyage mais pour l'instant ils ont été parfaits. Ils ont fait un devis sur mesure,  ils ont répondu à toutes mes questions, ils nous ont offert un guide "Peuples du monde"... Le programme de yourte d'hôtes dans lequel nous nous inscrivons a pour but d'aider des familles nomades à maintenir leur mode de vies. Ces familles ont perdu leurs troupeaux lors de rudes hivers et se sont inscrites dans des programmes d'aides et de prêt de troupeaux : l'accueil de touristes l'été pour lequel elles sont rémunérées leur permet de tenir le coup. Sur le net, certains mettent en garde contre "les faux nomades" qui "ont l'habitude des touristes" mais je trouve ça assez ridicule et hypocrite. C'est le syndrome du touriste qui ne veut pas en être un et qui ne rêve que de lieux vierges de toutes présence antérieure quand lui même vient les déflorer. Les "nomades" ne sont pas des animaux curieux et je n'ai pas besoin d'un certificat d'authenticité... Je suis très contente qu'ils soient rémunérées, comme ça je n'ai pas peur d'abuser de leur générosité. Niveau prix, nous payons 4000 euros à deux pour deux semaines, billets d'avion compris. Ça me semble raisonnable étant donné que nous aurons très peu de dépenses sur place (surtout quand je vois le prix que nous payons pour une seule journée à Moscou).

Enfin, c'est pas tout ça mais même avec une agence il y a des préparatifs ! Clairement, mes petites jupettes et mes chaussure à talons ne me seront pas très utiles... Ca fait des mois que je réfléchis à chaque chose que je vais mettre dans mon sac, me posant des questions existentielles du genre "dois-je prendre ma crème pour le visage ou est ce vraiment superflu ?". Au "vieux campeur", nous avons acheté nos sacs de couchage, nos oreillers gonflables, ma veste imperméable, mes sandalettes hyper top (elles sont vraiment bien, semelle de marche mais pas look moche). On est aussi passé par go sport : lampes de poche frontales, jumelles. Et bien sûr la pharmacie : savon et lingettes biodégradables, shampoing sec, crème solaire, biafine, anti moustique, désinfectant, solution hydroalcoolique, paracétamol, smecta, vogalène... J'ai aussi commandé par internet la gourde Katadyn avec son filtre pour pouvoir boire de l'eau non potable. Je n'ai pas parlé de tout notre équipement électronique pour pouvoir recharger nos appareils photos, téléphones portables et netbook : il y a le freeloader dont j'ai déjà parlé et différents chargeurs allume cigares (on voyage en 4x4), l'accès au courant "normal" sera sans doute plus difficile.

Aujourd'hui, dernière étape, je me suis coupée les cheveux (pas trop courts mais quand même moins longs). Ils n'auraient pas supporté le séjour et les mauvais traitements qui les attendent... Les sacs sont prêts, jeudi on y mettra la dernière touche et vendredi, le départ... J'ai hâte et je regarde rêveuse, le visa sur mon passeport.

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