Films d'Avril

En avril, 4 films

Les Invités de mon père de Anne Le Ny

Agréable comédie française bien réussie. Les personnages ne sont pas trop caricaturaux, ça se moque pas mal des bobos, de notre propre hypocrisie. De façon assez inhabituelle, ça devient mieux sur la fin du film et donc on quitte la salle plutôt content.

La Comtesse de Julie Delpy

Film troublant inspiré de la vie de la comtesse de Bathory. Julie Delpy a su apporter toute la finesse et l'ambiguïté nécessaire à son personnage. On se laisse séduire par cette femme étrange, par son pouvoir et ses faiblesses. Un beau film.

Démineurs de Katheryn Bigelow

Je vois un peu en retard ce film qui a raflé les oscars. Il ne m'inspirait pas trop au départ mais bon, vu qu'on en disait du bien... Je ne regrette pas du tout. Loin d'être un film de guerre classique, tout n'est basé que sur la tension permanente que la réalisatrice insuffle à chaque scène. Elle a su faire de ses soldats des personnages troublants, difficilement saisissables, ce qui donne toute sa force au film.

Kick-Ass de Matthew Vaughn

Adapté d'une BD, ce n'est pas pourtant pas du tout un film de super héros classique. Tout est pris avec humour et ridicule et surtout, c'est très peu conventionnel. Le principe de l'ado frustré déjà abordé par Spider man est là complètement assumé. On a aussi le droit à un bat man qui tue vraiment des gens (fini l'hypocrisie de je rends les méchants tout attachés à la tintin). Vraiment agréable dans le genre.

Commentaires

World Books Challenge : Sénégal, Une si longue lettre

Pour le Sénégal, j'ai choisi un roman un peu au hasard en me baladant à la Fnac. J'ai été séduit par la quatrième de couverture et aussi le fait que l'auteur soit une femme : Mariama Bâ. Je n'ai pas été déçue !

Beaucoup de sensibilité dans cette œuvre. Ce n'est pas autobiographique mais on sent que l'auteur l'a nourrie de toute la réalité de sa vie et de son pays. Le roman est construit sous forme épistolaire : une femme écrit à son amie alors qu'elle vient de perdre son mari. A travers sa lettre, elle évoque toute leur vie, leurs luttes, leurs espoirs et déceptions. Les personnages, décris par la narratrices, sont très travaillés, loin de la caricature. Chacun d'eux semble tiraillé entre la tradition et la modernité et se positionne comme il peut dans ce pays en mutation. C'est un récit assez simple que l'on sent plein de tendresse et d'espoirs malgré les déboires. Un livre qui permet aussi de mieux comprendre le Sénégal et, en particulier, la position encore très fragile des femmes. Je ne regrette qu'une chose, Mariama Bâ, décédée en 1981 à 52 ans, n'a écrit qu'un seul autre roman et j'aurai donc peu d'occasions de la lire !

Commentaires

World Books Challenge : Norvège, Hedda Gabler

Bien que férue de théâtre, je n'avais jamais lu Ibsen et c'est avec Hedda Gabler que je découvre cet auteur incontournable. Ibsen est un auteur du XIXème siècle et pourtant quelle modernité dans cette pièce ! Rares sont les auteurs de cette époque qui ont su donner tant de profondeur et d'intelligence à leurs personnages féminins. Hedda est une femme époustouflante et élégante, la femme que chacun voudrait épouser. Mais Hedda, c'est surtout une femme qui s'ennuie, dont l'intelligence n'a jamais été exploitée, qui ne vit que par dépit et s'amuse de la souffrance des autres comme un chat avec des souris. Les autres personnages ne sont pas en reste, à la belle Hedda on oppose la mignonne Mme Elvsted qui a su quitter son mari qu'elle n'aimait pas, oubliant le scandale, quand Hedda a épousé celui qu'elle méprisait.

Le rapport de force entre ces deux femmes sous tend la pièce. Chaque scène semble fondamentale, marquée par la tension dramatique qui se sent à chaque réplique. Je n'ai pas vu Hedda Gabler, je l'ai lu. Mais j'ai senti la pièce se dérouler sous mes yeux, c'est là, la force du texte. Ibsen s'impose à moi et je vais me dépêcher de découvrir ses autres pièces. Je me réveille un peu tard, la Maison de Poupée a été montée quatre ou cinq fois cette année, mais je l'ai loupée !

Enfin, mon seul vrai regret, c'est que je voudrais jouer Hedda ! Je voudrais pouvoir monter cette pièce. Mais bon, je n'ai ni troupe, ni temps donc je vais me contenter de travailler certaines scènes au conservatoire et un jour, peur-être, dans ma vie de comédienne amateur, l'occasion  se présentera...

Commentaires