Vers les Rockies
Le but en quittant Squamish est de rejoindre les montagnes rocheuse dont on nous a loué la beauté. Pour cela, il faut dépasser la chaîne de montagnes qui surplombe Vancouver dans laquelle nous sommes, puis traverser une plaine. Nous comptons 2 jours de trajet.
Nous nous sommes levés un peu tard, avons pris notre temps et fait des courses. Il est presque 13h quand nous quittons réellement Squamish. Nous nous arrêtons pour déjeuner peu de temps après à Whisler. C'est la ville qui a accueilli les jeux olympiques d'hiver : un vrai petit "touristic resort" de montagne avec ses petits chalets mignons et ses multiples activités. On peut lui reprocher d'être un peu trop artificielle, envahie par les résidences secondaires au point de perdre sa spécificité. On voudrait pique-niquer au bord du bien nommé "Green Lake" mais sa rive est soit inaccessible, soit privatisée par les chalets et on ne trouve qu'un minuscule accès avec 3 cailloux pour s'asseoir... C'est là que nous nous installons, pauvres campeurs, pour déjeuner.
Après Whisler, la route continue encore de longs kilomètres à travers les montagnes. Ce qui est impressionnant avec l'Amérique du nord, c'est ces incroyables étendues de nature sauvage. Nous roulons au fond d'une vallée, le long d'une rivière, et pas un seul village, pas une installation humaine, seulement la forêt, la forêt et encore la forêt... Et pourtant, nous sommes encore assez près de Vancouver, rien à voir avec les états du nord encore plus déserts.
Lorsque nous dépassons la petite ville de Lillooet, le paysage change. D'un seul coup, on se croirait au sud de l'Europe ou même au Magreb. Le relief est moins marqué et les pentes sont couvertes d'une végétation sèche et jaune. Bientôt nous roulons au fond d'une large vallée dont les bords sont dessinés par des parois rocheuses aux tons ocres. Au centre, ne coule plus un torrent de montagne mais une large rivière brune. C'est le long de cette rivière, alors que nous approchons de Kamloop, que nous nous arrêtons pour la nuit.
Le camping est assez simple, il y a surtout des camping-cars. Heureusement, un petit espace vert est réservé pour les tentes. Le vent souffle, faisant frémir les bruissons de sauges bleutés qui parsèment la vallée. Le long de la falaise, sur la voie de chemin de fer, passent en grinçant de longs trains de marchandises aux wagons couleur rouille. On se croirait dans un western.
Par ailleurs, tout ici, les noms, les lieux, est emprunt de culture amérindienne. Dans le camping, des panneaux d'information racontent des légendes locales faisant intervenir des animaux et des saisons. J'ai l'impression, qu'après des années de véritable maltraitance, le Canada prend conscience de ses erreurs et de sa responsabilité. Bien sûr, tout n'est pas rose, en témoignent les SDF de Vancouver qui sont nombreux à venir de ces communautés. Mais, au moins en apparence, le pays affiche son respect pour ce qu'on appelle ici les "First Nations". Notre tente est plantée juste à côté d'une tombe indienne. D'après tous les films que j'ai vus, c'est une très mauvaise idée ! Mais cela fait plusieurs jours à présent et il ne semble pas que nous soyons poursuivis par un esprit quelconque.
Au niveau du camping, une petite déviation de la rivière forme une piscine naturelle entourée de hautes herbes. On y accède par une petite plage. L'après-midi est déjà bien avancée et bien que nous croisions de nombreux enfants en maillots de bain jouant dans le camping, nous sommes les seuls à nous baigner. Je nage avec délice dans l'eau fraîche et claire. Plus loin, des pêcheurs en grandes bottes lancent leurs lignes dans le courant de la rivière. Plus tard, nous remontons à la tente. Seb fait un feu de petit bois pour faire griller du pain et nous dînons en regardant le soleil se coucher.
Le lendemain, nous reprenons la route. La vallée désertique nous apparaît dans toute sa beauté, nuances de jaunes et d'ocres parfois contrastées par le vert brillant d'un champ irrigué. Nous dépassons le long lac de Kamloop puis tournons vers le nord, remontant la rivière Thomson vers Cache Creek. Petit à petit, le désert se transforme en forêt d'abord de feuillus puis, de plus en plus, de conifères. Après Cache Creek, où nous déjeunons au bord d'un lac, nous sommes à nouveau dans les montagnes. Nous roulons le long d'une rivière argentée, bercés par la voix de Sarah Vaughan, quand d'un seul coup, le Mont Robson nous apparaît dans toute sa majestueuse blancheur perdue dans les nuages. Bientôt, nous passons la frontière de l'Alberta et pénétrons dans le Jasper National Park.
Squamish
Le ferry nous dépose à Horseshoe Bay le mercredi en fin d'apres-midi. De là, nous prenons la "Sea to Sky" highway 99 qui remonte au nord vers Squamish puis Whisler. Nous longeons à droite les flancs abruptes des montagnes et à gauche l'eau turquoise du fjord, au loin des pics enneigés se dessinent sur le ciel. Avant sa rénovation lors des jeux olympiques d'hiver, cette portion de route était surnommée "Sea to die"...
La petite ville de Squamish se situe à l'embouchure de la rivière dans le fjord, parfaitement située entre montagne et océan. Comme je l'apprendrai le lendemain, elle est en pleine transition. Pendant des années, elle a vécu des industries minières et portuaires, chargeant les matières premières venues des terres sur de gros cargos pour les envoyer à Vancouver et au delà. C'était une ville assez pauvre, traînant une mauvaise réputation où personne n'aurait eu l'idée de s'installer. Puis, à l'aide d'une campagne de communication bien pensée, elle a réussi à mettre en valeur son patrimoine naturel exceptionnel, attirant randonneurs et amoureux de la nature. Ses nouveaux habitants sont des jeunes plus ou moins désargentés qui ont quitté la vie urbaine pour passer leur temps à escalader des rochers. La ville cherche encore son avenir. Le tourisme s'est développé, apportant avec lui ses installations parfois un peu trop envahissantes pour le goût local. Ainsi, un magnifique téléphérique permet maintenant à n'importe quel paresseux (comme moi) d'aller admirer les sommets. Les habitants viennent de voter contre la construction d'une piste de ski. Mais les industries historiques de la ville ne sont pas loin non plus et leur développement est sans doute encore pire pour l'environnement. Enfin, les promoteurs guettent, les loyers augmentent et le développement urbain de Vancouver risque de transformer petit à petit la ville en simple banlieue lointaine...
Nous campons sur un joli emplacement juste en face des magnifiques Shannon Falls. Ce serait parfait sans la route qui passe juste à côté : pour dormir, le bruit des vagues c'est quand même plus sympa que le bruit des voitures. Nous partons "visiter" le centre-ville de Squamish. Les bâtiments ressemblent tous à des hangars à bateaux, les habitants doivent vraiment passer tout leur temps à l'extérieur... Heureusement "internet" nous indique un petit restaurant à quelques kilomètres au nord. Le long d'une rivière argentée prête à accueillir les saumons remontant le courant, les montagnes enneigées dans la lumière du soir comme décor, nous profitons de nos burgers...
Le lendemain, on doit mettre le réveil, on a rendez-vous à 8h avec un couple d'amis : Leigh et Spring. Leigh était un collègue à moi lorsque je vivais à Dublin, je ne l'ai pas vu depuis 7 ou 8 ans. Il est irlandais et sa femme est canadienne. A l'époque, il était ingénieur système et menait la vie sédentaire et urbaine d'un citadin. Puis ils ont déménagé au Canada et petit à petit, son profil Facebook s'est rempli de photos de montagnes et de récits de trecks à travers les glaciers. Quand je le retrouve sur le parking après tout ce temps, son aspect traduit son changement de vie. Son corps est plus fin, tout en muscles tendus et son visage est tanné, légèrement ridé par le soleil. Lui et sa femme passent à présent la majeure partie de leur temps à l'extérieur, à grimper sur les falaises et les montagnes été comme hiver. Quand ils ne sont pas là haut, ils gagnent leur vie en tant que freelances, en particulier rédacteurs pour des agences ou sites touristiques. Ils tiennent un blog où ils racontent leurs exploits : Pebbleshoo. Leigh m'explique que la plupart des alpinistes stars semblent être nés en haut d'un glacier avec des crampons aux pieds. Sur son blog, il a voulu expliquer comment on pouvait se transformer en montagnard quand on a passé son enfance avachi sur le canapé, à jouer à des jeux vidéos dans une banlieue de Dublin.
Ce matin, lui et Spring nous proposent de découvrir "The Chief" : ce gros rocher qui surplombe la vallée et qu'on ne peut pas louper. Leigh me dit que la première fois qu'il a grimpé là haut, il a cru littéralement qu'il allait mourir (il était devenu tout bleu). Maintenant, pour eux, c'est une promenade de santé, l'équivalent pour moi de faire le tour du parc Montsouris. Leigh se propose de porter toutes nos affaires, il préfère avoir un peu de poids pour s'entraîner et compenser le fait qu'il va aller lentement... La montée ne fait "que" 2km mais avec 500m de dénivelé. L'image la plus proche serait celle d'un immense escalier à travers la forêt... D'ailleurs il y a parfois de véritables marches en bois, aménagées depuis peu. Le plus souvent on suit cependant un chemin de pierre, lui aussi assez récent. Quand Leigh et Spring se sont installés ici, peu de gens connaissaient cette balade. Maintenant, un flot continue de visiteurs la parcourt tous les jours.
Ça monte, ça monte. Je ne deviens pas toute bleue et je fais bien attention à ne pas mourir. C'est douloureux et je vais vraiment très lentement. Sébastien, Leigh et Spring m'attendent patiemment. Heureusement, c'est le matin et il ne fait pas trop chaud. Par ailleurs, nous sommes à l'ombre dans une jolie forêt (il paraît qu'il y a des cougars). Vers la fin, ça devient plus rocailleux. Il faut escalader un peu en s'aidant de chaînes métalliques avec lesquelles on se hisse. Je me repose un peu avant la montée finale : grande plate-forme rocheuse en plein soleil.
Une fois là haut, après 2h de montée, je suis récompensée par la vue splendide. Le fjord s'étend de toute sa beauté turquoise en terminant sur les installations portuaires de Squamish. Autour de nous, notre regard se perd dans les multiples sommets encore parsemé de neige qui se dessinent jusqu'à l'horizon. Le soleil de la fin de matinée est compensé par un agréable petit vent et la température est idéale. Des "chipmunks" (sortes de petits écureuils) courent sur les rochers et viennent même renifler jusqu'à nos mains pour chercher de la nourriture.
Après l'effort de la montée, je pourrais passer toute l'après-midi étendue sur la roche blanche à me chauffer au soleil comme un reptile. Mais, suivant les autres, je me décide tout de même à redescendre. Pour moi, la descente ne représente pratiquement aucune difficulté par rapport à la montée. Cette fois, pas de problème pour suivre le rythme. C'est moi qui attend régulièrement Seb dont le regard suspicieux se pose sur chaque cailloux où il se décide à mettre le pied. Une fois en bas, on va déjeuner dans un café voisin (repère de hikers) avant de dire au revoir à Leigh et Spring qui doivent aller travailler.
L'après-midi, nous nous rendons sur leurs conseils à Alice Lake un peu au nord de la ville. Là bas, on peut nager dans l'eau fraîche du lac et se reposer sur l'herbe (si on arrive à éviter les crottes d'oies). Il y a une ambiance estivale sur la petite plage : familles, matelas gonflables, ballons et bambins. En rentrant au camping, on prend le temps d'aller admirer de plus près les Shannon Falls et on cueille des mûres sauvages.
Le soir, après un burrito géant et des enshiladas pris à un fast food mexicain (là aussi sur recommandation), on rentre faire un feu et griller des chamallows. L'air est beaucoup plus sec que sur Vancouver Island et on trouve du petit bois facilement (on s'est aussi amélioré en hache). Notre feu demande encore pas mal d'entretien au démarrage mais fini, enfin, par vivre sans notre aide. Je reste longtemps dans la nuit à profiter de sa chaleur. Anecdote amusante : nos voisines de camping sont les deux canadiennes avec qui on a partagé la balade à Tofino. On va se coucher alors que le feu grésille encore. Demain, on replie la tente et on part vers les rocheuses.
Vancouver Island
Victoria se trouve à la pointe sud-est de Vancouver Island. Nous quittons la ville le lundi matin et remontons vers le nord le long de la côte. Premier arrêt après 2h de route : Nanaimo, petite bourgade minière qui n'offre que quelques rues un peu tristes le long de la mer. Nous pique-niquons dans un petit parc au bord de l'eau avant de repartir, interrompus par la pluie.
Nous quittons à présent la côte et pénétrons à l'intérieur de l'île. La route traverse un paysage sauvage : montagnes couvertes de forêts, lacs, rivières. La bruine qui avait commencé à Nanaimo a cessé mais le ciel est bas et gris. Les sommets se perdent dans la brume.
Il faut trois heures pour traverser l'île d'est en ouest et l'après-midi est déjà bien avancée quand nous atteignons enfin la côte Pacifique. Nous ne nous arrêtons pas tout de suite, longeant la côte vers le nord pendant quelques kilomètres. Derrière la dense forêt, on devine la mer.
Nous arrivons au niveau d'un camping au bord d'une plage. Il est plein mais nous sommes mis sur liste d'attente et une demie-heure plus tard, nous avons une place. L'emplacement est petit mais des buissons épais et hauts nous séparent des voisins. Nous arrivons à monter la tente, laissée intacte depuis notre voyage en Islande il y a cinq ans, et descendons dîner sur la plage.
La mer, blanche, se confond avec le ciel. Le sable humide de la marée basse scintille dans le soir. Quelques vacanciers, du camping ou autres hébergements alentours, profitent comme nous des dernières lueurs du jour. Nous remontons à la tente avant la nuit. Notre intention est de faire un feu. Rendus confiants par notre expérience à Yosemite il y a deux ans où, sans expérience ni matériel, nous avions obtenu un magnifique foyer, nous avons acheté les "fire starters", les allumettes ainsi que des bûches à l'entrée du camping. Mais voilà, au Yosemite c'était la grande sécheresse et d'ailleurs des feux de forêts se déclaraient un peu partout. Ici, il a plu dans la journée et tous les branchages que je ramasse sont humides. C'est un échec cuisant (appréciez l'ironie). Les fire starters brûlent ainsi que les dizaines de sopalins que noys ajoutons de façon de plus en plus eratique tandis que notre désespoir augmente. Mais les branchages humides refusent de prendre feu et punissent régulièrement nos maladroites tentatives par des fumées noires. Enfin surtout, les bûches restent de marbre face aux flammes et à notre vaine agitation. Seb aura beau souffler comme un damné, jamais notre feu ne durera plus de quelques minutes. Il fait nuit noire et on va se coucher. Le lendemain, je regarderai jalousement le beau feu des voisins et espionnant un peu pour comprendre la technique...
Première nuit dans la tente, emmitouflés dans les sacs de couchage, le son des vagues pour nous bercer. Nous nous réveillons dans l'air humide et gris, mouillé d'une légère bruine. Au menu du petit déjeuner : thé (on ne sait pas faire un feu mais on maîtrise le réchaud à gaz), lait chocolaté, amandes, compote de pommes et beurre de cacahuètes sur des galettes de riz. Assez vite, nous sommes prêts pour notre journée d'exploration.
A quelques kilomètres au nord du camping, on trouve Tofino, petit village entouré par les eaux. Il n'y a presque rien : quelques rues flanquées de maisons en tôle ou en en bois, un supermarché, des installations touristiques et la mer, partout, et les hydravions (c'est vraiment la mode dans le coin). On réserve une balade en bateau pour cet après-midi avant de reprendre la voiture vers le sud.
Au programme pour la fin de matinée : promenade en forêt pour rejoindre une plage isolée. Ici, les forêts sont humides, ils les appellent "rain forest" comme si on était sous les tropiques. Le sol est couvert de mousse, les arbres suintent. Nous marchons sur un petit chemin aménagé fait de planches. La plage à laquelle nous arrivons est en effet assez sauvage bien qu'on trouve tout de même quelques habitations. Les longues étendues de sable humide me rappellent les côtes de la Manche mais le paysage de forêt nordique en arrière plan est bien différent. Le temps s'est légèrement éclairci et nous nous baignons dans l'eau glacée du Pacifique Nord. La marée est descendante et il y a peu de vagues mais j'apprécie la brûlure de l'eau froide sur ma peau. On sort rougis et on se sèche dans la brise salée en pique-niquant.
Nous arrivons à l'avance pour notre sortie en bateau. Nous patientons tranquillement en revassant dans les rues de Tofino puis vient l'heure du départ. Nous embarquons dans un petit bateau à moteur avec deux touristes canadiennes ainsi que le pilote et sa femme. Le but de l'excursion est de se rendre à des sources chaudes mais c'est aussi l'occasion de se promener à travers les multiples petites îles qui entourent Tofino. Sur certaines on trouvent de petits villages qui sont en fait des réserves Amérindiennes. C'est d'ailleurs de l'un de ses villages qu'est originaire notre couple de guide. La traversée dure 1h30, en s'éloignant des terres, le soleil revient et j'admire l'horizon infini du Pacifique.
Une fois arrivés sur l'île, il faut encore marcher 1/2 h avant d'atteindre les sources. Mais quelle récompense ! La rivière d'eau brûlante et souffrée vient se jeter dans la mer. Se faisant, elle forme des petites chutes et des baignoires dans les rochers de la plage. Enfin, elle rejoint l'océan au milieu des embruns et des coquillages. En choisissant bien son emplacement, on peut profiter de l'eau chaude tout en recevant, au grès des vagues dans les rochers, les courants froids venus de la mer. Le mélange est assez agréable et le lieu, idyllique. Nous ne sommes pas les seuls, de nombreux touristes escaladent comme nous les rochers pour trouver la meilleure baignoire où se laisser cuire avec paresse. C'est avec regret que nous quittons ce joli lieu pour retourner à l'embarcadère prendre le bateau. Sur le chemin du retour, nous chercherons sans succès les baleines et les orques dans les vagues du Pacifique. Comme lot de consolation, le pilote nous fait faire le tour d'un îlot couvert d'oiseaux où sont étendues de grosses otaries jaunâtres. Le soir est en train de tomber, la mer brille comme un film argenté. Le plus beau spectacle est celui du soleil se couchant sur le Pacifique avec toutes les nuances colorées que l'on imagine et les îles en ombres chinoises.
De retour au camping à la nuit tombée, nous nous lançons à nouveau dans l'allumage d'un feu. Pour immiter nos voisins, nous avons acheter une petite hache afin de tailler des copeaux de bois dans nos bûches. Cependant, on bons parisiens que nous sommes, on pourra bien s'imaginer que coupage de bois n'est pas notre spécialité. C'est beaucoup plus difficile que ce qu'on pensait bien que pour notre voisin, ça ne semblait pas demander le moindre effort ce matin... Mais nous sommes persistants et ne déclarons pas forfait si rapidement. Après des efforts soutenus, nous arrivons à maintenir un petit foyer qui nous permet de griller quelques chamallows (c'était l'objectif depuis le début). Des voisins nous apportent même une bûche ardente pour alimenter notre feu (ça ne marche pas très bien).
Et voilà passée notre deuxième et dernière nuit à Tofino. Au matin, nous replions la tente et traversons à nouveau l'île. Cette fois, on s'arrête tout de même pique-niquer au bord d'un lac. Nous arrivons à Nanaimo en début d'après-midi où l'on va prendre le ferry (on ne redescend pas jusqu'au terminal de Victoria). Il reste de la place pour le prochain départ et nous attendons à peine. Tout comme à l'aller, le temps est clair et nous passons presque toute la traversée sur le pont, dans le vent. Nous admirons au loin le centre-ville de Vancouver, reconnaissons Stanley Park et UBC. Le ferry se dirige vers le nord et entre dans le fjord qui monte vers Squamish pour nous déposer à Horseshoe Bay. Notre petit séjour à Vancouver Island est terminé et nous continuons notre voyage.