Vancouver - Victoria
Vancouver. Les hauts immeubles de verre se reflètent dans la baie. Dans les rues fleuries de rhododendrons, on sent l'air humide venu de l'océan et on entend les goélands. Le centre-ville est entouré par les eaux. Au sud, de longs troncs allongés servent de bancs sur les jolies plages "Sunset Beach" et "English bay". Les plus courageux se baignent dans l'eau calme et froide, les autres se contentent de jouer au volley. A l'ouest, la pointe de Stanley Park : sa forêt en pleine ville, sa piste cyclable en sens unique, le "lost lagoon" et ses castors. Et puis au nord, on trouve la marina et une jolie promenade en bord de mer. A l'horizon, les montagnes se perdent dans la brume. On admire les yachts et les voiliers, les cargos et les hydravions. Les joggers se partagent la route avec les vélos, les promeneurs de chiens et les familles venues profiter du beau temps. Aux abords de Canada place, on peut s'installer à la terrasse de cafés trendy. Ou alors, on descend un peu plus à l'est dans les rues de Gastown et ses brasseries. On retrouve dans les rues du centre l'ambiance classique des villes Nord-Américaines, des villes de la côte Ouest où tout est propre et bien organisé, où les gens sont riches et en bonne santé. Sauf que... Sur les trottoirs, traînent les laissés pour compte, les drogués, les marginaux. Ils semblent à peine interférer avec le reste de la population. Ils font partie du décor : comme les mouettes et les fleurs.
Je passe près de 3 semaines dans cette ville. Je déménage plusieurs fois entre le campus de UBC (joli, vert, vide et lointain) et le centre-ville. J'habite d'abord à l'est, avec les drogués et les SDF, puis à l'ouest, avec les rhododendrons et les restaurants coréens. Seb me rejoint : on va à la plage, on se promène sur le port, on admire les hydravions et on va voir les castors. On prépare notre voyage à venir en achetant, de façon légèrement anarchique comme toujours, divers objets utiles pour le camping : des chaises, un réchaud à gaz, des bombes anti-ours, des lampes de poches... Enfin, vient le jour du départ.
On descend d'abord au sud de la ville. On fait nos dernières courses de camping sur Broadway, préparant nos menus à base de fruits secs, pêches en boîte et crackers salés, avant de rejoindre le terminal où l'on prendra le ferry pour Victoria. On a réservé notre passage, pas de soucis à se faire. On attend avec les autres voitures : longues files qui s'apprêtent à embarquer.
On a de la chance : soleil éclatant dans un ciel limpide. J'ai passé un peu de temps ici et ce n'est pas tous les jours comme ça. On profite du beau temps sur le pont du bateau. Le centre-ville de Vancouver s'en va au loin tandis qu'on se rapproche de l'île. Bientôt, nous sommes entourés d'une myriade d'îlots sauvages, couverts de forêts denses et sombres. C'est la côte déchiquetée de Vancouver Island à travers laquelle le ferry trace une route sûre vers notre port d'arrivée.
Nous débarquons sur une petite pointe au nord de Victoria. Il nous faut encore une demie-heure pour rejoindre la ville et l'auberge où nous logeons ce soir : repère de routard qui offre des chambres à bas prix décorées de photos prises à travers le monde. Victoria est la capitale de la Colombie Britannique mais c'est une petite ville, beaucoup plus petite que sa voisine Vancouver. Elle est aussi plus ancienne, une des premières installation de la côte Ouest alors que l'intérieur du continent restait mystérieux pour les colons européens. Dans le centre-ville, les grandes constructions du XVIII ème siècle en style néo classique lui donne un air rétro. Nous parcourons les rues tranquilles et rejoingnons le port. Le soir est en train de tomber, quelques hydravions se reposent près de l'embarcadère. On doit pouvoir venir en hydravion depuis Vancouver. Ça fait envie mais on se contentera de les voir décoller et atterrir sur les eaux calmes... Un festival de spectacles de rue réuni une petite foule et quelques vendeurs ambulants. On y traîne un peu avant de s'éloigner pour dîner de burgers trop gras dans une brasserie.
Medellín
Rouge. Rouges les toits de tuiles, rouges les grandes tours de briques, la ville s'étend telle une large flaque rouge au creux des montagnes. Voilà la vision de Medellín que je découvre mon premier matin depuis le toit terrasse de l'hôtel Dorado. Je sors un peu, je découvre à pied les alentours. La ville est encore étrangère, un peu intimidante, j'avance à petits pas dans ce nouveau pays. Je vois des arbres et des parcs, des familles à vélo, des vendeurs de fruits, des cafés et des restaurants.
Au cours de la semaine, je prends les petits taxis jaunes qui forment un flux continu sur l'avenue 70. Tous les jours, je vais à l'université. Le grand campus est à flanc de colline, verdoyant. On travaille assis à l'ombre des arbres, on est jamais complètement à l'intérieur. Il fait rarement trop chaud, "éternel printemps" dû à l'altitude. Le beau campus est fermé par de hautes bordures barbelées, il faut montrer notre badge pour entrer. Je vois des faubourgs moins policés que les abords de l'hôtel : maisons de briques nues, rues cabossées où les enfants jouent au football, masures de tôle le long d'un canal jonché de détritus.
Mais, petit à petit, la ville me devient familière. Je n'ai plus peur de la parcourir à pied, je me fais à ses usages. Si je prends le taxi, c'est par paresse et facilité. Avec le soir, vient toujours la fraîcheur et parfois la pluie ou l'orage. On sort sans crainte sur la Carrera Setenta. Le vendredi, la Colombie gagne le quart de finale de la coupe d'Amérique. La ville est en fête et on va danser la salsa... Et le dimanche, c'est au tour d'une des deux équipes locales de gagner la coupe nationale. Les bars ont eu le temps de changer tous les drapeaux et tous les ballons pour se mettre aux bonnes couleurs. Le match a lieu dans le stade à deux pas de l'hôtel et est diffusé partout... On voit le stade plein de supporters depuis le toit, on entend leur clameur. La victoire est scellée lors d'un deuxième but marqué à 1 minute de la fin. La ville explose littéralement de joie. Il y a des feux d'artifices, les gens dansent dans la rue. On observe tout ça à distance depuis le toit, on entendra les klaxons jusque tard dans la nuit... Et puis, le mercredi suivant, ce sera la défaite face au Chili en demi finale, les cris de douleur et de frustration dans les bars bondés.
Depuis mon arrivée, je mange trop : de la viande surtout (les végétariens de la conférence ont la vie dure). Je découvre les "chicharrones", sorte de lardons frits, la "carne molida" (viande hachée très sèche), le chorizo, la soupe de "frijoles" (haricots), le "mondongo" (soupe de tripes) et même des bouts d'intestins frits assez infectes. Heureusement, il y a aussi les jus de fruits : la "lemonada natural", le jus de mangue, de maracuja, de mures, de raisins ou d'autres fruits inconnus que l'on prend "en aqua" ou "en leche". Lors d'un déjeuner, on affrontera à pied le soleil de midi et les autoroutes pour aller au marché aux fruits. On prendra un repas fruitivor sous les arbres du campus. Puis je découvre aussi les "arepa" (pains de maïs), les "empenadas" (brignets frits à la viande) et les "pastels" (friants fourrés à tout ce que l'on veut) et enfin "l'avena" (boisson sucrée laiteuse) et "l'arequipe" (confiture de lait). Heureusement, l'existence de ces deux derniers mets ne m'est révélée que lors de la deuxième semaine. La première semaine, j'ai été farcie jusqu'à l'écoeurement de chicharrones, de frijoles et de carne molida. Ce n'est que lorsque j'ai enfin réussi à éviter la viande frite que mon appétit s'est ouvert aux mets sucrés, me plongeant dans les affres de la tentation.
Premier week-end. Je prend le bus pour rejoindre un groupe d'amis et visiter Guatape : bourgade touristique à 2 h de Medellín. En achetant ses billets à la gare routière, on a le droit à des places assises numérotées. Mais le bus roule portes ouvertes, des passagers montent et descendent se serrant debout dans les allées. Parfois on a même des marchands ambulants de glaces et autres friandises. Nous roulons doucement, cahotant, vrombissement, bercés par la musique latina et protégés par la vierge Marie qui trône au dessus du chauffeur.
Guatape est adorable : véritable petit paradis avec son lac artificiel parsemé de collines verdoyantes. On monte les 600 marches qui mènent en haut du gros rocher, attraction principale du lieu en plus du lac (mon exploit de la semaine). Puis on organise une balade en bateau (à 18 dans une petite barque à moteur). On nous montre les anciennes propriétés, incendiées, en ruine, de Pablo Escobar, célèbre chef du Cartel de Medellín dont je découvre tout juste l'existance (je suis arrivée dans ce pays complètement inculte).
La ville se remet tout juste de son passé violent, sous domination des cartels qui faisaient régner la terreur à coup de corruption, d'attentats et d'assassinats. Mais Pablo Escobar reste un personnage ambivalent, né des ghetto de la ville et devenu l'un des hommes les plus riches de la planète, il a été adulé par les habitants de la ville au moins pendant un temps. Lors de la visite guidée à pied du centre ville, la guide ne prononce pas son nom pour ne pas attirer les questions des passants locaux qui ne parlent pas l'anglais : "qu'est-ce que tu leur dis sur Pablo Escobar ?". Lorsqu'il l'evoque, un de os chauffeurs de taxi l'appelle simplement "Pablo"...
Réhabilitation : la ville se réinvente. Le métro (le seul de Colombie) fait la fierté des habitants. Un magnifique téléphérique relie le centre à un quartier défavorisé où l'on construit une immense bibliothèque. On trouve des lieux de culture et des places claires et arborées en remplacement des anciens terrains vagues et squats. Mais le centre n'a pas perdu son âme. Entre les statues de Botero (autre star de la ville, beaucoup moins controversée) on trouve à acheter toute sorte de babioles : bijoux de pacotilles, souvenirs, fausses montres mais aussi films pornos piratés. Et partout on entend les cris des vendeurs de fruits, jus de fruits, glaces qui nous interpellent régulièrement : "guarapo one thousand" (jus de citron au sucre de canne, très très bon). Les prostituées ne sont pas bien loin : juste à côté de l'église. Et les drogués ne sont pas très difficiles à trouver non plus. Le centre est grouillant, bruyant, joyeux : je l'aime bien. Le tourisme est un phénomène nouveau, nous sommes des objets de curiosité "hé grigos !". En groupe, ça va. Quand je me promène seule, c'est plus compliqué. Il me faut composer avec les regards appuyés des hommes absolument sidérés de me voir là et j'attire une horde impressionnante de vendeurs qui m'interpellent et me lancent des déclarations d'amour dans un anglais maladroit. Dans la rue de l'hôtel, c'est beaucoup plus raisonnable et, au final, je me sens plutôt bien dans la ville.
Je suis arrivée inculte : je ne connaissais rien de Medellín et très peu de la Colombie que j'associais vaguement à des images négatives : drogue, violence, farcs, conflits... Tout ça a existé et existe toujours mais ce n'est plus l'image que j'en ai. Je vois un pays joyeux et accueillant, je pense aux chicharrones, aux arepas, aux frijoles, à l'avena et à l'arequipe (oui, je sais, je pense beaucoup à la nourriture). Je pense aux toits rouges de Medellín, au lac de Guatape, au doux climat, aux soirées fraîches, au football et à la salsa... J'ai aimé Medellín et j'y retournerai peut-être. Je retournerai sûrement en Colombie car j'ai maintenant envie d'explorer et de visiter le reste du pays. Ce fut une belle découverte...
De Portland à Minneapolis
C'est le milieu de l'après-midi à Portland et il fait très chaud. Une chaleur estivale début juin pour une ville qui est pourtant connue pour être plutôt fraîche et humide. Je suis à Union Station et je m'apprête à prendre le train : un long voyage de 36 heures vers Minneapolis. J'ai acheté ce billet un peu sur un coup de tête : je devais vraiment me rendre d'une ville à l'autre, l'avion était cher et j'avais le temps alors pourquoi pas...
Les trains aux États-Unis n'ont pas grand chose à voir avec les trains européens. A part pour de rares courtes distances, ce n'est pas un moyen habituel de se déplacer : les villes sont très éloignées les unes des autres et les trains très lents. On ne prend pas le train parce que c'est pratique (ça ne l'est pas), on s'engage par choix dans une petite épopée, dans un voyage en tant que tel. Par ailleurs la dimension historique est ici importante : les trains ont conquis cet immense territoire, ils sont la mémoire des pionniers, du far west, chaque ligne a son nom propre.
J'embarque dans "l'empire builder" qui relie Seattle / Portland à l'ouest à Chicago à l'est. Je ne parcours pas l'ensemble de la voie mais presque : 36h de voyage soit 2 nuits et une journée complète.
J'entre dans le wagon qu'on m'a assigné. A l'étage inférieur, on ne trouve que des toilettes et des locaux à bagages. Tous les sièges sont à l'étage. Ils sont très spacieux et confortables. Il y a aussi des wagons couchettes mais qui coûtent beaucoup plus cher.
Le train démarre, le voyage débute. On quitte lentement le paysage rétro industriel de Portland en traversant de multiples ponts et plans d'eau. Nous suivons le cours de la rivière Columbia qui marque la frontière entre l'Oregon et l'état de Washington. On traverse le paysage verdoyant des rives du fleuve : jolie propriétés, baigneurs et pêcheurs. Régulièrement, apparaît au sud la pointe enneigée du Mont Hood, majestueuse dans le ciel bleu. Puis le paysage devient plus sauvage, nous longeons le cours d'une vallée escarpée, la vue est parfois bloquée par un rideau végétal très dense. La rivière apparaît entre les arbres, large et scintillante, parfois découpée de petites îles. Le flanc opposé est une falaise abrupte et rocheuse sur laquelle la forêt semble couler tel un torrent.
Le soir approche et je décide d'aller me restaurer. Nous avons un wagon bar qui marque, pour l'instant, l'avant du train. La nourriture est vendue au niveau inférieur mais les passagers s'installent à l'étage qui a été aménagé pour admirer le paysage : un wagon entier formé d'une grande baie vitrée avec des sièges qui font face aux fenêtres. C'est là que je déguste mon "veggie burger" réchauffer au micro onde et que j'essaie en vain de boire un infâme chocolat chaud.
En face de moi : la rivière. Nous avons dépassé un barrage et le paysage est très différent de tout à l'heure. Nous sommes en amont du barrage, la rivière est plus large et plus calme. Autours, plus de falaises sauvages mais une longue plaine rongée par l'eau, couverte d'herbes rases. Tout paraît doré dans le soleil du soir. Des champs d'éoliennes tournent lentement dans le vent. À l'ouest, le Mont Hood disparaît dans les nuages au dessus de la rivière argentée.
C'est ainsi que tombe le premier soir de mon voyage et que je m'apprête à passer la première nuit dans le train, bercée par la vibration des rails et les longs sifflement de la locomotive. Bien sûr, mon siège est loin d'avoir le confort d'un lit. Mais je n'ai pas de voisin et peux donc m'étaler tant bien que mal dans des positions pas trop inconfortables. Je ne dors pas profondément mais je dors quand même. Quand je me réveille pour de bon, le soleil est levé et nous traversons une forêt de conifères.
Mon téléphone marque 6h30 mais il a suivi le changement d'heure dû au déplacement vers l'est. A l'heure de Portland, il n'est en fait que 5h30. Je somnole encore un moment au milieu des pins avant de me décider à aller prendre un petit déjeuner. Pendant la nuit, nous avons perdu notre locomotive et nous sommes raccrochés au train venant de Seattle : plusieurs wagons sont apparus à l'avant du wagon bar, en particulier, le wagon restaurant ! C'est un vrai restaurant avec des tables et des serveurs. C'est là bas que je prends mon petit déjeuner en compagnie d'une américaine retraitée qui va voir sa nièce à New York (elle prend donc un autre train après celui là).
Nous sommes dans le Montana et plus précisément dans le "Glacier national park". Le paysage est tout simplement époustouflant : torrents sauvages dévalant des montagnes, pics enneigés (les rocheuses), clairières verdoyantes, lacs argentés et forêts profondes. Après mon repas, je vais dans le wagon-baie-vitrée où des guides du parc national sont là pour nous faire une visite guidée ! "Sur la gauche du train vous pouvez voir le mont bidule chouette, à droite dans quelques minutes un joli lac que vous pourrez prendre en photo". La traversée dure encore bien une heure et puis nous quittons les montagnes très soudainement. Nous voilà dans les grandes plaines, plus précisément sur le territoire des indiens Blackfoot. Les guides nous racontent des anecdotes sur la conquête de l'ouest mais avec un discours qui a évolué bien loin des westerns et dans lequel la spoliation des indiens apparaît très clairement. On s'offusque en particulier des blancs qui, depuis notre train, tiraient sur les bisons "pour s'amuser".
Il n'y a plus de bisons sur les grandes plaines mais des larges troupeaux et des champs de céréales . Les rocheuses ne sont plus qu'une ombre dans le ciel avant de disparaître. Toute la journée, nous traversons le Montana. Le paysage est moins spectaculaire, plus monotone mais reste joli. Les grands silos de metal s'élèvent dans la plaine. Parfois on croise une rivière ou un amas rocheux.
Le train s'arrête dans de minuscules gares perdues au milieu de nulle part. Parfois nous sommes autorisés à descendre nous dégourdir les jambes (et fumer pour ceux que ça intéresse). C'est comme ça que je me retrouve sous le soleil de midi à Shelby : quelques cailloux poussiéreux, des "trucks" garés un peu plus loin, un vieux wagon rouillé...
En début de soirée, nous arrivons dans le North Dakota. La longue plaine est maintenant mouillée d'une multitude de lacs et d'étangs qui brillent dans la lumière du soir. Les silots à grains sont parfois remplacés par des pompes à pétrole. Je suis dans le wagon à paysage, j'attends patiemment l'heure de ma réservation au restaurant en regardant le soleil se coucher : pour le dîner, réservation obligatoire !
Je partage mon dîner avec deux américaines. L'une d'elle habite Fargo où nous arriverons cette nuit. Elle fait une thèse en communication. Originaire de la petite ville de White Salmon dans le Montana, où nous sommes passés ce matin, elle est l'une des rares personnes pour qui le train est véritablement pratique. L'autre femme est une vieille dame afro-americaine toute menue et qui semble perdue dans ses pensées. Ce n'est qu'à la fin du repas qu'elle réalise que je suis française ce qui fait naître en elle un flot d'émotions joyeuses et de souvenirs quelque peu décousus de voyages passés.
La nuit est maintenant tombée, à peine perçoit-on encore la lueur du crépuscule à l'horizon. Deuxième nuit dans le train : j'ai un peu plus d'expérience. Je me suis achetée une couverture à 10 dollars pour me protéger de l'air climatisé. Je dors par bribe de 2 ou 3h. A nouveau, j'ai la chance de n'avoir personne à côté de moi. Je suis encore somnolente lorsque, peu après 7h, j'entends l'annonce pour Minneapolis. Je range les affaires étalées autour de moi dans ce qui a été mon petit espace ces 2 derniers jours et je descends récupérer ma valise. Dehors, la ville apparaît dans la lumière crue du matin : je suis arrivée.