Région Banská 1
Nous quittons notre hôtel des Tatras le mardi matin mais continuons longtemps de rouler à travers de magnifiques montagnes. Puis nous voilà arrivés à Banská Bystrica juste au sud du massif. Nous avons perdu de l'altitude et je suis écrasée par la chaleur dès que je sors de la voiture.
Alors que nous marchons tranquillement vers le centre, nous traversons un grand parc et nous trouvons face à un immense bâtiment en béton avec une architecture massive de type soviétique assez intriguante. Il est formé de deux parties distinctes, comme une coque de navire coupée en deux et se dresse en haut d'un imposant escalier. On s'approche. C'est un musée. Entre les deux parties : une grande sculpture en bronze qui semble exprimer la douleur, une petite flamme et des plaques commémorative du "Soulèvement National Slovaque". Je n'ai aucune idée de ce dont il s'agit.
Nous n'avions pas l'intention de visiter le musée mais voilà que l'on découvre derrière le bâtiment un véritable avion de la seconde guerre mondiale. Évidemment, les enfants sont fascinés. Cependant, pour visiter l'intérieur de l'avion, il faut les billets du musée. Alors bon, on a le temps, il fait trop chaud et le musée est frais et je viens de lire plusieurs commentaires très positifs sur internet. Nous voilà donc à visiter le musée du "Soulèvement National Slovaque".
Déjà, je comprends que ce soulèvement a eu lieu en 1944 et qu'il a donc rapport avec la seconde guerre mondiale. Par ailleurs, la ville centrale du soulèvement est celle où nous sommes, Banska Bystrica, ce qui explique la présence du musée et peut-être plus généralement de tous les militaires qu'on a croisé car on va bientôt fêter les 80 ans de ce fameux SNP. Le musée est plus généralement sur la seconde guerre mondiale et expose tout un tas de reliques d'époque : uniformes, armes, matériel en tout genre ce qui enchante absolument les deux enfants. Il y a aussi une émouvante vidéo où des gentils paysans slovaques se font malmenés par des militaires (slovaques eux aussi) et vont ensuite se battre avec les rebelles.
Pendant que les garçons s'extasient sur les bottes, les jumelles et les pistolets, j'essaie de comprendre un peu en lisant les différentes explications. Comme je n'ai absolument aucune idée de ce qui s'est passé en Slovaquie pendant la guerre, je pars de très loin et je mets un peu de temps à tout remettre dans l'ordre. Déjà, je finis par comprendre que la Slovaquie était dirigée par un fasciste et était alliée de l'Allemagne nazie. Cependant, il y avait bien sûr des dissidents anti fascistes en Slovaquie. Or en 1944, la Wehrmacht a décidé d'entrer sur le territoire slovaque. Ça a poussé les insurgés à se rebeller en août 1944 et c'est ça qu'on appelle le "Soulèvement national slovaque" ou SNP, réprimé dans le sang par les nazis et le régime fasciste. On comprend que c'est un événement majeur dans l'histoire du pays. C'est ce qui permet à la Slovaquie de se placer du bon côté de l'histoire et pas juste comme un pays allié nazi, qui a en particulier déporté de très nombreux juifs et tziganes vers les camps de la mort (ce que le musée rappelle).
Quand nous sortons du musée, il commence à se faire faim. Il y a un petit restaurant jute à côté avec des jeux pour enfants devant. On s'y installe. Nous avons quitté la zone touristique des stations de ski et ici c'est moins cher, plus original et meilleur. L'enfant a commandé les gnocchis du menu enfant sauf qu'en fait c'est un plat sucré ! Il mange les fruits mais n'apprécie pas tellement le reste qui fait finalement le dessert du filleul. De toutes façons, on avait aussi commandé des frites ce qui est la base de l'alimentation de l'enfant tout cet été. Nous, nous avons des soupes et de très bon plats locaux.
Vient enfin je moment d'aller voir l'avion qui a motivé notre visite pour le grand bonheur des enfants. Dans la partie extérieure du musée, il y a aussi toute une collection de vrais tanks très impressionnants. Puis enfin, nous laissons derrière nous tout cet univers guerrier pour rejoindre le vieux centre avec ses façades colorées et ses clochers boules. Sur la place centrale, nous trouvons un petit train et comme j'ai déjà refusé deux fois des petits trains aux enfants (au Prater puis dans l'hôtel des Tatras), je propose d'y aller. C'est une bonne occasion : ils sont évidement ravis et au final, c'est une bonne façon de faire le tour de la ville. La balade dure 30 minutes avec plein d'explications en slovaque que Seb essaie de traduire avec son téléphone (avec plus ou moins de succès). Je dois dire que j'ai des doutes quand il me parle de la spécialité en robotique de la ville (à cause de la maison des travailleurs qui se dit "Robotnícky dom" en slovaque).
Avant de quitter la ville, nous faisons quelques courses et en particulier des fruits et légumes sur un petit marché. Nous avons comme ça tout ce qu'il faut pour notre repas du soir. Il faut dire qu'on va un peu au milieu de nulle part. J'ai choisi notre prochain arrêt un peu au hasard, cherchant simplement à être globalement dans cette région et à la campagne. Nous sommes à côté d'un village appelé "Nová Baňa" à environ 1h au sud de Banská Bystrica. Mais depuis le village, il faut rouler encore bien 10 minutes sur de petites routes qui serpentent dans la forêt avant d'atteindre notre hameau. D'ailleurs, on a du mal à trouver car le GPS nous indique n'importe quoi.
On finit enfin par arriver. On est accueilli par une dame et un voisin pour faire la traduction car la dame ne parle pas anglais. C'est une petite maison très simple avec un joli jardin et une terrasse ombragée. C'est visiblement une maison de vacances encore utilisée par ses propriétaires car il y a quelques provisions et globalement tout un tas de trucs utiles qui montrent que c'est habité. Les enfants sont dans la chambre et nous sur le canapé lit. Le soir, on prend nos salades très agréables par cette chaleur avec du pain et du fromage. On est installés sur la terrasse jusqu'à ce qu'il fasse nuit et qu'on rentre.
Le lendemain matin, Seb est parti courir et moi je m'installe de nouveau sur la terrasse pour le petit déjeuner. J'ai mis du temps à tout préparer mais à peine est on assis que nous voilà attaqués par les guêpes. Les enfants affolés finissent par rentrer à l'intérieur. Moi, plus tranquille, je reste à boire mon thé dans la douceur matinale accompagnée des guêpes.
Quand Seb revient, on commence à se préparer pour la journée. Notre premier arrêt est à l'office du tourisme de Nová Baňa mais je ne pense pas qu'ils aient jamais vus de touristes français et ne sont d'ailleurs pas très habitués même à parler anglais. On glane cependant quelques informations et j'attrape plusieurs prospectus.
Aujourd'hui, on se rend à Banská Stiavnika, ville un peu plus grande à environ 1/2 heure de Nová Baňa. J'ai vu qu'on pouvait y visiter des châteaux. Le centre ville est encaissé entre deux grosses collines avec un château sur chacune d'elle, le "vieux château" et le "nouveau château". On se gare sur le grand parking du "Nouveau château" puis on descend à pied vers le centre.
Après avoir déjeuné, nous grimpons sur la deuxième colline pour visiter le "vieux château". C'est une vieille église romane fortifiée au 14ème siècle. La visite est très agréable car on peut faire le tour des fortifications et grimper dans les différentes tours. Dans un sous-sol, on voit même d'anciennes cellules qui ont servi encore jusqu'au 20ème siècle avec les contentions en fer pour les prisonniers.
Après ça, on redescend vers le centre puis on remonte (tout ça dans la chaleur écrasante de l'après-midi) pour visiter le "nouveau château", sorte de grande maison de type renaissance datant du 16ème siècle. À l'intérieur, il y a un musée sur les guerres contre les turques qui ont marqué la région aux 16ème et 17ème siècles. Du haut du château, on a aussi une belle vue sur le vieux château et le centre historique.
Maintenant que nous avons fait le plein de châteaux, nous reprenons la voiture et nous dirigeons vers de petits lacs que nous avons repérés à la sortie de la ville. Ce sont des lacs artificiels créés lors de l'exploitation des mines de la région. Les voitures sont garées de façon un peu chaotique et tout un tas de gens sont installés sur les rives et se baignent. Après s'être garé là où on pouvait, on rejoint à pied une petite plage avec de l'herbe que nous avons repérée. Le filleul est ravi car on y loue des pédalos et il part faire un tour avec Seb. L'enfant se baigne prudemment tandis que je m'éloigne un peu pour nager. Plus tard, le filleul revient et s'amuse à sauter dans l'eau depuis un petit ponton. L'enfant l'encourage avec enthousiasme tout en se refusant évidemment à sauter lui-même. Alors que l'après-midi se termine, nous rentrons dans notre petite maison manger nos salades-tomates-concombre-fromage.
Tatras 2
Deuxième matin dans les Tatras. Cette fois, nous prenons le petit déjeuner dehors, sur une table de pique-nique devant notre chambre. Ce serait parfait si les guêpes ne venaient pas nous embêter. On se prépare doucement ce matin là. Seb va courir, le filleul dort tard puis joue au foot. Puis nous commençons à nous organiser pour la journée. Aujourd'hui, on va faire une randonnée !
On s'assure de prendre tout ce dont nous avons besoin puis nous passons encore faire quelques courses pour le pique-nique avant de prendre la route. Nous logeons dans le "bas Tatras" et allons aujourd'hui dans le "haut Tatras". La balade a été choisie sur les conseils de la dame de l'hôtel. On a trouvé ensuite sa description précise sur le Web et on l'a repérée sur Open Street Map, l'appli que Seb utilise souvent. Il faut trouver le bon équilibre entre difficulté, paysages, dénivelés qui puissent à la fois nous satisfaire et ne pas dépasser les capacités de l'enfant.
Nous pensions nous arrêter au milieu de nulle part, au bord d'une route et sommes donc surpris d'arriver dans un immense complexe de ski avec surtout beaucoup de monde. La station semble active même en été avec une sorte de grand marché de babioles, des mini attractions diverses et plusieurs parkings payants et cependant pleins. Un jeune homme gère les voitures. Il nous dirige vers une place où nous garer tout en nous indiquant le prix à la journée.
Comme il est déjà presque 13h,nous décidons de manger avant de commencer la balade. Nous sommes garés au bord d'une petite rivière et installons là notre pique-nique. On peut ensuite laisser notre glacière à la voiture et préparer des sacs légers où nous transportons principalement de l'eau. Et c'est parti.
On trouve facilement le début du chemin. La balade semble populaire et nous croisons beaucoup de monde et même des français. Au départ, on marche entourés de grandes fleurs mauves, surplombés par les montagnes. Puis nous entrons dans une jolie forêt de sapins. Le chemin monte très tranquillement, à l'ombre dans la fraîcheur de l'altitude, et nous avançons sans difficulté. L'enfant demande de temps en temps quand on arrive, où on en est, si on peut faire une pause, mais il accepte cependant son sort et continue d'avancer. Bientôt, les arbres deviennent plus petits pour n'être plus que des buissons. Nous avons atteint la deuxième partie du trajet dans la hauteur des alpages.
Nous longeons une sorte de col entre plusieurs pics rocheux qui nous toisent, majestueux, des deux côtés du chemin. Souvent nous nous rapprochons de la petite rivière torrent dont nous entendons le bourdonnement. Parfois la vue se dégage et nous la voyons descendre en serpent argenté vers la vallée. Encore un petit effort à grimper dans les cailloux et nous voilà au pied de la petite cascade de Skuk. C'était notre objectif : 2h de marche pour un peu moins de 4km depuis le parking. On s'arrête un moment, prenant de nombreuses photos et plongeant les mains dans l'eau glacée. Puis nous entamons la descente.
C'est tout de même plus facile dans ce sens là. Au début, les enfants courent même devant pris dans leurs jeux et histoires. Au moment d'atteindre la forêt, l'enfant montre des signes de fatigue et commence à ralentir et râler un peu. Seb part finalement devant et je reste en arrière avec les deux garçons, descendant tranquillement à travers la forêt. Pour les encourager sur cette dernière partie, on chante plusieurs chansons, on invente des paroles et on s'amuse un peu. Enfin, nous arrivons et nous installons en terrasse d'un des cafés de la station pour prendre un verre avant de repartir.
Le soir, nous achetons des pizzas au petit comptoir de l'hôtel et profitons un peu du jardin. À 21h, il fait nuit noire. Nous terminons nos pizzas dans notre chambre où nous avons trouvé la cérémonie de clôture des JO sur une chaîne slovaque. Les enfants s'amusent à reconnaître les différents pays mais bientôt l'enfant s'endort profondément. Nous aussi, nous sommes fatigués même si nous regardons la cérémonie presque jusqu'au bout.
Après l'effort, le réconfort. Pour notre dernier jour dans les Tatras, je nous ai réservé une journée dans un parc aquatique. Avant ça, je prends tranquillement mon petit déjeuner dehors avec l'enfant. Je me sens un peu fatiguée et n'ai pas très faim. J'ai même peur d'être un peu malade. Mon instinct m'indique que non, j'ai juste besoin de prendre les choses doucement. J'ai sans doute pris un peu trop de soleil la veille.
Nous nous mettons en route vers 10h30, le parc n'est pas très loin. En fait il y en a 2 à moins d'1/4 d'heure de l'hôtel. J'ai choisi d'aller à Besenova plutôt qu'à Tatralandia. Il m'a eu l'air un peu plus petit et tranquille et la dame de l'hôtel nous a dit qu'il y avait une piscine à vague, ce qui, depuis Budapest, est l'obsession de l'enfant.
Cependant, en arrivant, j'ai plutôt une légère réaction de rejet. Tout me semble très grand, très peuplé, très bruyant et avec mon état de fatigue du jour, j'ai du mal à recevoir toute cette agitation. J'ai une pensée nostalgique pour les bains Palatinus de Budapest qui sont dans mon souvenir la quiétude même par rapport à ce nouvel endroit.
On se baigne dans le premier bassin qui a tout de suite attiré le filleul. C'est un bassin chaud avec plein de bulles et de jets d'eau. Mais l'enfant n'est pas très content. Déjà, il voulait aller à la piscine à vague et, en plus il n'a pas pied et se cantonne donc à l'escalier. On essaie de le convaincre de nager avec son flotteur mais, bien qu'il flotte parfaitement, il se met à hurler comme si sa dernière heure était arrivée dès qu'on le lâche dans l'eau.
On se lance à la recherche de la piscine à vague et on a du mal à la trouver. Finalement, elle est sous une grande tente au bout d'un couloir. Il n'y a pas de vagues en ce moment. L'atmosphère dans cette partie couverte est lourde et encore plus bruyante qu'à l'extérieur. À côté de la piscine à vague, il y a la piscine pour enfants avec plein de petits toboggans et des rideaux d'eau et petits jets. Les deux sont contents d'y aller. L'enfant est heureux car il a bien sûr pied et que les toboggans sont à son échelle et pour le filleul, ça reste attirant et amusant bien qu'il soit plus grand. On reste un moment puis on se met en quête d'un repas.
Il y a un espèce de grand self qui rappelle les restaurants des stations de ski, c'est-à-dire cher et pas très bon. Je suis toujours dans mon état bizarre et je n'ai pas faim. En voyant la nourriture, j'ai encore moins faim. Je voudrais un casse croûte léger mais il n'y a que du fast food ou des grod plats locaux plein de sauce et de crème. Les enfants sont cependant très heureux de leur menu nuggets-frites et moi je grignote quelques bouts de melon dans la salade de fruit.
Pourtant, après le repas, je commence à me sentir un peu mieux. Et le parc me paraît moins effrayant. J'ai enfin compris comment il s'organisait. C'est une sorte d'enfilade de quatre espaces distincts : un extérieur, deux intérieurs reliés par un long couloir puis un autre espace extérieur plus petit. J'ai aussi compris où était affiché l'heure de la prochaine session de vagues. Et justement, il y en a une bientôt. On y va pour le plus grand bonheur de l'enfant.
Ensuite il s'agit de gérer notre après-midi pour satisfaire aux demandes des deux enfants pas toujours concordantes et à nos envies à nous sachant évidemment qu'on ne peut les laisser seuls nulle part. On commence par une attraction avec des bouées qui plaît à tout le monde. Plus tard, je reste un peu avec l'enfant à la petite piscine tandis que Seb va avec le filleul dans les bains thermaux. Puis je convaincs l'enfant de les rejoindre. Ils forment toute une partie du parc. On les reconnaît car l'eau a une couleur maronasse pas très attrayante (mais sans doute mieux que l'eau classique pleine de chlore). On s'installe dans le bar aquatique : c'est-à-dire qu'on prend des boissons DANS la piscine. Je trouve ça assez étrange mais au final c'est amusant.
On fait ensuite plusieurs toboggans. J'arrive une fois à convaincre l'enfant de venir faire la descente avec moi sur un facile mais une fois qu'il a testé l'arrivée avec la tête sous l'eau quelques secondes, il refuse absolument de recommencer. Quand les enfants ne font pas les descentes avec nous, ils nous attendent à l'arrivée ce qui semble leur plaire tout autant. On se baigne dans la rivière à courant : je suis contente de voir que l'enfant fait quelques minuscules progrès et accepte de se faire porter.
Plus tard, il y a de nouveau la piscine à vague, des bassins chauds, des glaces et de la barbapapa, quelques toboggans géants pour Seb et moi et une espèce de grosse bulle gonflable sur laquelle il faut se hisser avec une corde avant de glisser dans l'eau en rebondissant. Le filleul adore ! (Nous aussi) L'enfant n'a pas pied et est assis sur le bord, il pousse des cris de joie dès qu'il nous voit tomber dans l'eau. On termine la journée par un long moment dans les bateaux-pirates-châteaux-gonflables (pour les enfants, nous on se repose dans des chaises longues) avant une dernière séance de piscine à vague. Il est 19h passé quand nous sortons alors que le parc va bientôt fermer.
Sur le retour, nous faisons un petit détour pour admirer le soleil couchant sur le lac Mara. Cet immense lac artificiel est juste à côté de notre hôtel mais nous n'avons même pas eu le temps d'en profiter. Quand nous arrivons chez nous, il fait déjà nuit noire et l'enfant est endormi. Il ne se réveille même pas pour prendre une part de pizza. C'est notre dernière nuit dans les Tatras. Le lendemain, on range toutes nos affaires et on reprend la route.
Tatras 1
Ce vendredi matin à 10h, nous sortons avec toutes nos affaires de l'appartement de Kosice et embarquons tous les quatre dans un taxi pour l'aéroport. Non, nous n'allons pas prendre l'avion ! Mais nous changeons effectivement de moyen de locomotion et quittons les trains pour la voiture de location. L'aéroport est minuscule, nous n'avons aucun mal à trouver notre loueur. Après les formalités d'usage, nous voilà sur les routes slovaques pour la deuxième partie de notre voyage.
Nous traversons de jolis paysages vallonnés et arrivons en milieu de journée dans la petite ville de Poprad. Nous sommes déjà à 680 mètres d'altitude et l'air est agréablement frais. Le centre ville est très mignon. C'est une ville de montagne avec ses chalets et ses boutiques d'équipements de ski. Nous trouvons un restaurant touristique avec une terrasse et des jeux pour enfants à l'intérieur. J'arrive à convaincre l'enfant qu'il peut jouer sans danger dans les jeux même si nous ne sommes pas nous même juste à côté et nous achetons ainsi un peu de tranquillité.
Poprad est la porte d'entrée de la région des Tatras que je ne connaissais absolument pas mais qui a l'air très populaire dans le coin pour ses stations de ski. On croise ainsi de nombreux complexes hôteliers typiques se ce genre de tourisme et c'est d'ailleurs dans l'un d'eux que nous logeons ce soir à environ 1/2 h à l'ouest de Poprad.
Nous avons un mini studio pour 4 avec deux lits doubles superposés. Les enfants sont tout heureux de dormir en haut et tout est très bien aménagé. Par ailleurs, l'hôtel offre un très grand jardin avec plein de jeux pour enfants. Il y a même des animateurs sauf que, évidemment, les animations pour enfants sont en Slovaque. J'hésite un peu à pousser l'enfant à les rejoindre car le thème du jour a l'air d'être l'armée (?!) et les enfants défilent avec des casques et des armes factices (!!!). Le filleul, lui, a rapidement trouvé le terrain de foot et s'est déjà fait un copain. Les deux baragouinent de l'anglais mais la barrière de la langue n'est rien à côté de l'amour du ballon. Cet amour n'est pas partagé par l'enfant. J'aurais bien voulu profiter tranquille d'un hamac ou d'une balancelle avec vue sur la montagne mais, très vite lassé des jeux sans compagnon, l'enfant est en mode pot de colle relou.
Seb est parti courir et je me décide à aller faire un tour avec l'enfant-collant dans le complexe hôtelier voisin qui semble un cran au dessus du nôtre en terme de luxe (alors que le nôtre est déjà très bien !). Là bas, il y a plusieurs restaurants, une place centrale avec une fontaine et une espèce de mini parc d'attraction. Finalement, on ne fait pas d'attractions ce soir car je réalise que la finale de foot France-Espagne des jeux olympiques a déjà commencé. Je retourne chercher le filleul qui préfère cependant finir le match qu'il est lui-même en train de jouer. Nous arrivons au restaurant de l'hôtel voisin pour la deuxième mi-temps et Seb nous rejoint bientôt. Il y a quelques plats locaux et des menus enfants, et c'est assez cher. Mais ça ira pour ce soir car il y a deux écrans de télé qui diffusent deux chaînes de sport différentes. On peut donc suivre à la fois le foot et l'athlétisme. C'est plutôt amusant et, même si la France perd, on passe une bonne soirée.
Le lendemain matin, on commence par tester le petit déjeuner de l'hôtel. L'enfant est ravi. Moi j'apprécie le buffet mais je trouve tout de même que c'est un peu cher. La veille, je me suis un peu renseignée sur le coin et je nous ai préparé un petit programme. On commence par les "Demänovská jaskyňa slobody" ou "Grottes de la liberté". C'est à 5 minutes en voiture de l'hôtel. Il y avait aussi les "Grottes glacées" mais la dame de la réception de l'hôtel nous a dit qu'il n'y avait quasiment plus de glace... Depuis la route il faut monter quelques minutes pour rejoindre les grottes. Nous arrivons par hasard pile à l'heure pour le début d'une visite.
Les grottes sont magnifiques. Vieilles de plusieurs centaines de milliers d'années, on y trouve de superbes formations géologiques, stalactites, stalagmites, colonnes et toutes sortes de formes. Au fond, coule une rivière souterraine. La visite est cependant un peu longue pour les enfants surtout que tout est en slovaque et qu'on ne reçoit donc en fait aucune explication. Et puis il fait froid, quelque chose comme 7 degrés. On a mis des pulls mais le filleul est en short et grelotte même sous le gros k-way qui le protège un peu de l'humidité. L'enfant, lui aussi, se plaint du froid alors que la visite continue dans les méandres, montées et descentes, couloirs étroits creusés dans la roche ou grandes salles souterraines. Puis enfin, nous revoilà dehors dans la chaleur estivale.
Nous n'avons pas mangé et ça commence à être l'heure. Mais il faut aussi faire des courses et peut-être repasser à l'hôtel. Au final, il est déjà plus de 14h quand nous arrivons à la station de ski Janna à quelques kilomètres au sud des grottes, et toujours le ventre vide. On s'installe au restaurant buffet de la station, trop cher et pas très appétissant, qui sert des menus enfants nuggets-frites (avec des jouets) et une salade césar noyée de sauce. Autour de nous : les sommets des Tatras, les pistes sans neige, les remontées mécaniques et les constructions en cours se préparant visiblement à la saison prochaine.
Si nous sommes là, c'est que nous voulons prendre le téléphérique et c'est là que nous allons une fois notre repas terminé. En fait, il y en a deux. Un premier nous dépose à mi-chemin au milieu d'une piste de ski pleine de moutons puis un deuxième nous emmène en haut de la montagne. Il y a quelques choses de magique à voler ainsi au dessus des arbres avec la vallée qui se dévoile peu à peu. Les enfants sont ravis. Surtout qu'on peut aussi admirer la mécanique impressionnante du téléphérique avec ses câbles et ses rouages.
En haut, on n'a pas beaucoup de temps car le dernier téléphérique redescend à 17h. Mais on grimpe tout de même l'espèce de gros tas de cailloux qui nous sépare encore du sommet. De là haut, on admire avec plaisir avant de redescendre.
Notre première journée dans les Tatras se termine. De retour à l'hôtel, Seb va faire quelques courses, le filleul va jouer au foot et moi je vais au mini-parc avec l'enfant. Ce parc est un peu la quintessence de ce qui ne va pas dans ce coin malgré notre bel hôtel et les paysages splendides : il est trop cher et commercial. Défaut classique des zones touristiques même si les prix ici nous étonnent vu le niveau de vie global en Slovaquie. Les touristes viennent peut-être aussi d'Allemagne, d'Autriche ou de Suisse.
Je suis allée dans ce parc car il faisait envie à l'enfant et que j'avais trop chaud et voulais me rafraîchir à la piscine. Mais la partie piscine (à base de piscines gonflables) est vraiment décevante. L'enfant ne veut pas aller dans le grand bain où il n'a pas pied. Le petit bain est minuscule et l'attraction qui semble le plus sympa est en fait payante en supplément et, non, je ne vais pas payer 5 euros supplémentaires pour courir sur un gros tube flottant. Enfin bon, l'enfant fait quand même une descente sur le toboggan gonflable (ça c'est gratuit) et l'eau nous rafraîchit. Ensuite on va dans la partie non-piscine et même si tous les manèges sont payants, l'enfant peut faire du trampoline, du château gonflable, de la tyrolienne et du toboggan géant.
Plus tard, nous rejoignons Seb et le filleul (qui joue toujours au foot ce qui a l'avantage d'être gratuit). On grignote un pique-nique dans le jardin de l'hôtel et l'enfant ose même se mêler au groupe d'animation en slovaque pour jouer aux chaises musicales puis apprendre diverses chorées sur des chansons internationales et comptines locales. C'est une jolie soirée...